Joy Wild en interview ‘Face à face’ !

Nous avions rencontré Joy Wild lors de son concert au Divan du Monde. Un concert qui a offert au public l’opportunité de découvrir son premier album « Face à Face ». C’est une artiste complète que nous avons eu le plaisir de découvrir, simple et talentueuse…

Joie sauvage : c’est la traduction littérale du nom de Joy Wild. Cela pourrait être un nouveau concept psychanalytique. Une façon d’exprimer un caractère complexe et dual, deux notions aussi complémentaires qu’opposées. Mais en fait c’est plutôt une musique diablement bien réalisée avec une voix envoûtante, presque hypnotique.

Si son album, Face à Face, s’ouvre sur le titre J’ai pas choisi, la loi de la musique fait que le choix se fait rapidement, dès la première note, dès la première intonation de voix. On plonge dans un univers qui semble jouer avec malice entre une fragilité exacerbée et une force d’Amazone revendiquée. Joy Wild ne laisse donc pas indifférente, on peut vous l’assurer. Auteur-compositeur-interprète, la jeune artiste assure ainsi le langage qui lui appartient, celui d’une musique fédératrice, puissante et douce à la fois.

Chez Joy Wild, la musique est conçue comme un langage, une passerelle quasi universelle, toujours fédératrice. Enfant timide et introvertie, Joy Wild se réfugie très vite dans l’écriture. Ses premiers textes, elle les écrit à 10 ans. La musique, elle, viendra plus tard : ce n’est qu’à 18 ans qu’elle se décide à empoigner une guitare.

Joy Wild, l’interview…

Le Face à Face de Joy Wild

Sans solfège elle apprend peu à peu les subtilités de l’instrument, les variations des accords, les profondeurs des tierces et des croches, les surprises des contretemps. La guitare devient alors une arme parfaite pour réaliser les ritournelles puissantes que proposera Joy Wild dans ses futures compositions.

Joy Wild se forge dans une évidente inspiration qui lui ressemble tellement, des artistes qui se pose comme un reflet à son être, aussi sensibles que forts : Alanis Morissette, les inévitables Cranberries, Ray LaMontagne, Johnny Cash et Damien Rice.

Si les textes de Joy Wild ne semblent pas être joyeux ils restent pourtant pleins d’espoir. Pas la peine de chercher, il semble que la jeune artiste ne sache pas écrire la joie, mais son album « Face à Face » est pourtant un opus qui « donne la patate », un album rempli d’une énergie évidente et qui nous donne envie d’aller plus loin. «J’ai pas choisi» qui évoque presque explicitement les affres de la dépendance à l’alcool, ou encore «Et alors», qui aborde la difficulté de s’accepter tel que l’on est, sont pour autant deux chansons emplies d’une forme d’espoir et d’une certaine façon une preuve de résilience… C’est parfois folk, parfois rock, parfois mélancolique mais jamais mou ou dépressif.

Mélancolique oui, résignée très peu pour elle. En fait, Joy Wild fait de la musique comme elle respire. Comme elle entend vivre. En parallèle de sa vie d’artiste, elle a choisi de compléter sa formation universitaire de psychologue clinicienne par l’apprentissage de la musicothérapie. Derrière ce concept d’apparence farfelu, se cache un mode de communication à part entière. La musique est comprise ici comme un mode non-verbal de communication. La parole redonnée à ceux qui n’en n’ont plus. Mais aussi comme une solution efficace de relaxation et d’apaisement. Bien qu’elle puisse surprendre, cette démarche s’inscrit pourtant naturellement dans l’approche artistique menée par Joy toutes ces années.

Sur les 13 titres de l’album (plus un petit bonus) on ne jette rien, même quand Joy Wild change de langue pour prendre l’anglais sous sa coupe. Il semble qu’elle a trouvé le remède au malheur et à l’accablement : celui de la musique. Une musique qui redonne foi, espoir et énergie. Si elle commence seulement son chemin avec ce premier album, il faut juste lui souhaiter que le reste du parcours soit aussi réussi que ce premier opus.