Ana Moreau - Shalala - Capture YouTube

Le grand rendez-vous avec Ana Moreau : son 1er single, le tournage du clip, Damien Saez…

Après avoir longtemps suivi Damien Saez en tournée et en studio, Ana Moreau se lance officiellement en solo. L’artiste se dévoile à travers l’une de ses premières interviews pour évoquer sa musique. C’est sur aficia que cela se passe.

Nous en parlions il y a quelques semaines sur nos pages. Longtemps étant plus jeune, Ana Moreau a partagé la scène aux côtés de son désormais mentor Damien Saez. Ils se sont même retrouvés en studio, dans lequel elle a commencé à s’exercer et à chantonner quelques textes ici et là.

Aujourd’hui, elle souhaite s’implanter dans le paysage musical avec ses propres textes, comme avec “Shalala”, que nous avons découvert récemment. Rencontre avec une artiste qui sait exactement ce qu’elle veut et aux influences aussi vastes que passionnantes. Un premier album est attendu pour début 2023.

Ana Moreau : l’interview… 

Bonjour Ana, quand avez-vous réellement débuté votre carrière artistique ?

J’ai commencé ma carrière artistique avec les monologues en 2017 sur la première tournée (de Damien Saez, ndlr). C’était projeté durant deux tournées, je crois. Cela a été l’aboutissement d’un travail réalisé en amont. Cela date d’il y a déjà 5 ans déjà. La musique a vraiment pris une part importante dans ma vie en 2020, lors du premier confinement. J’avais sorti deux titres un peu comme ça en bouteille à la mer…

J’ai toujours chanté (…) La musique est un vrai langage, qui se déchiffre. Le studio, ça s’apprend aussi.

Ana Moreau pour aficia.

Ce sont des chansons pensées depuis un moment, ou bien est-ce qu’elles sont arrivées de façon impromptues ? 

Cela a pris le temps de maturer. J’ai toujours chanté. J’ai eu une longue période d’apprentissage, car la musique est un vrai langage, qui se déchiffre. Le studio, ça s’apprend aussi. Ce sont des années de travail. Et puis j’ai voulu prendre le temps, d’avoir à dire des choses, de prendre le temps musicalement, d’arriver avec quelque chose de construit, de grandir aussi. Tout ça s’est passé sur plusieurs années. L’idée a maturé jusqu’à ce qu’on réalise concrètement et musicalement ces deux chansons que j’ai ponctuées ces deux dernières années, sans allé trop vite (sourire). Puis désormais, il y a le premier titre officiel qui est sorti il y a deux mois. Mais oui, c’est une idée qui a pris le temps d’éclore petit à petit, et tout doucement.

Découvrez “Shalala”, le premier single d’Ana Moreau :

Pouvez-vous nous parler de la génèse de ce nouveau titre justement ?

“Shalala”, c’est marrant, parce que c’est un peu l’ovni artistique de mon aventure, de l’album qui sortira prochainement, et de cet EP. Il a quelque chose de très solaire, très dansant, quasiment pop. Il est vraiment à part. Elle était propice à cette saison, c’est pourquoi j’avais envie de la dévoiler durant l’été. Mais elle est complètement à part, c’est vrai.

Qu’a t-elle de si différent ?

Quand on compare la chanson à “Florence”, elle marque une cassure quand même, elle emmène ailleurs. Mais le tout, en faisant la transition avec les monologues. On reste dans le cinéma, dans l’interprétation. On est plus dans l’artistique. C’est moins chanté que “Florence”. Dans ce titre, c’est un peu plus le cinéma qui chante.

J’en ai rien à foutre de la mode en règle générale, mais là j’ai vraiment dû me poser la question de comment est-ce que Marilyn Monroe était habillée !

Ana Moreau pour aficia.

J’ai cru comprendre que vous vous étiez particulièrement investie dans le clip de cette chanson. À quel point ?

J’ai emprunté la casquette de réalisatrice, ce qui m’a rapidement fait chier (rires). Je me suis dit ‘merde, dans quoi tu t’es embarquée‘. En réalité, c’est beaucoup d’écriture, de format, et j’ai du mal avec ça. J’aime quand les choses sont improvisées, étant moi-même en vrac et bordélique (sourire). Là, il fallait que tout soit cadré. C’était mon premier clip, j’avais envie. C’est une sorte de Madeleine de Proust, c’est la mélancolie douce. C’est très années 60, où l’on imagine la Dolce Vita ou ce genre de films.

Et j’ai commencé à jouer avec ce genre de références de films tout simplement parce que cela me parlait fortement. J’ai commencé à regarder des vieux films que j’avais déjà vu. Je suis arrivée avec une grosse liste de films, à tel point que je voulais incarner Vivienne Leigh, Jean Cyberg. Et là, on m’a dit que je ne pourrais pas faire 40 personnages et qu’il fallait épurer (Rires).

Vous êtes allés au bout de votre idée, j’imagine ?

Oui, j’ai malgré tout gardé ces icônes qui sont pour moi l’apogée des icônes, des sex-symbol comme Romy Schneider, il y a une référence de Cléo de 5 à 7 avec Corinne Marchand qui enlève sa perruque. C’était très intéressant car j’ai fait un parallèle à mon goût. J’ai dû procéder à pas mal de recherches. Je n’en ai rien à foutre de la mode en règle générale, mais là, j’ai vraiment dû me poser la question de comment est-ce que Marilyn Monroe était habillée. Pis, c’est qui Bardot si on l’imagine dans son fantasme absolu ? Je suis partie dans mon délire où j’ai fait un gros travail d’archives en fait ! (Rires) Et puis je me suis dit ‘allez hop, on va garder tout le monde‘ et c’était trop chouette !

N’était-ce pas trop ambitieux justement pour un premier clip ?

On m’a pris pour une dingue (Rires) ! Là, j’incarne des icônes féminines, mais si j’avais pu prendre 20 kilos et incarner Marlon Brando… (Rires). On m’a suivi aussi dans cette aventure ! J’ai bossé avec un réal’ (Jules Gassot), et il m’a suivi dans mon délire. C’était chouette à la fin de voir que finalement, c’était possible !

Hormis Jules Gassot, qui gravite autour de ce projet et de vous justement ?

On va dire que j’ai appelé les personnes dont j’étais déjà proche. Déjà oui, Jules Gassot a été la première personne, un peu taré, à qui j’ai pensé car il est un peu le seul à pouvoir me comprendre, avec qui on a co-écrit. Parce que c’est bien beau de dire qu’on veut incarner toutes les actrices d’Hollywood… tout ça a quand même un coût et puis il y a les coiffures, les costumes… Il ne s’agit pas d’arriver en pyjama sur le tournage ou d’être filmée dans sa chambre ! C’est là où les choses se compliquent.

J’ai également bossé avec John Nollet qui est hyper connu pour son talent de transformiste capillaire et Carole Lagney qui est une maquilleuse de cinéma. J’ai décidé de prendre des gens dans le cinéma plutôt que dans la mode, enfin un peu un mélange des deux. On est restés avec une petite équipe. Il fallait aussi que je sois à l’aise, sans se retrouver à 50 sur un plateau. Je voulais une certaine intimité. C’était trois jours de tournage puis de montage.

Entre Damien et moi, il y a le secret, l’intime et les secrets… j’ai du mal à synthétiser ça

Ana Moreau pour aficia.

Peut-on espérer une suite dans le cinéma maintenant que vous avez un pied dedans ?

Là, ce sont mes clips, où je peux réaliser tous mes fantasmes. Au cinéma, il faudrait que je partage l’affiche (Rires)… À voir, j’adorerais l’idée de rester dans le cinéma qui chante avec une transition, sortir des monologues et de jouer un peu avec les deux. Pour le reste, on verra !

On vous a découvert sur Culturecontreculture, le site Internet de Damien Saez. À quel moment cette rencontre est-elle née ?

Comment dire… Il y a le secret, l’intime et les secrets… j’ai du mal à synthétiser ça. C’était une grande aventure parce que Damien a écrit ses monologues extrêmement littéraires et poétiques, alors que j’étais une gamine de seulement 20 balais, un peu insolente, un peu sauvage. Puis, cela a été incroyable pour moi d’avoir la chance de les incarner sans vraiment m’en rendre compte. Il n’y a jamais eu de protocole ou de logistique autour de ça. C’était vraiment à l’arrache et c’est ce qui fait sa crédibilité et sa sincérité.

On a ponctué des années où j’ai longtemps suivi Damien en tournée et en studio. Parfois, il y avait cet instant T où j’avais appris ou lu un texte et mes émotions ou mon état faisaient qu’il me disait : ‘Là tu es là, assis sur un bord de fenêtre et dis-le, juste dis-le‘. Cela s’est fait tellement naturellement et simplement que j’aurais du mal à situer ça au sein d’une explication fixe.

Découvrez une interlude d’Ana Moreau :