C’est peut-être l’artiste belge de demain. Nous avons rencontré Cloudie dans les coulisses du Mama Music & Convention à Paris le mois dernier. Découvrez son interview ‘Flash’ sur aficia.
Nous pensions avoir à faire à une jeune artiste qui débarque fraîchement et naïvement sur la scène musicale… et bien ne vous méprenez pas. Cloudie a beau “avoir la tête dans les nuages, nous invitant dans son univers coloré et rêveur” (cf son communiqué de presse), la jeune femme originaire de Liège (Belgique) écrit des chansons depuis deux ans et demi. Elle connaît déjà bien les rouages de cette industrie et se sent prête de l’affronter.
Auteure compositrice, interprète, elle co-compose et co-produit ses propres chansons. Elle s’inspire ainsi d’artistes comme Billie Elish, Angèle, Tessae, Orelsan ou encore Poupie et s’apprêtent à faire des ravages. Vous l’aurez compris, Cloudie en a sous la pédale. Depuis le Mama Music & Convention à Paris, nous avons cherché à savoir qui était Cloudie en seulement 5 questions…
Cloudie, l’interview Flash :
1 Cela fait un moment que tu réfléchis autour de ton projet et que tu sors des chansons. Peux-tu me raconter ton parcours avant cela ?
J’ai commencé la musique très jeune. Ma grand-mère était cantatrice en opéra. C’était une star dans son milieu à l’époque en Belgique. Très jeune, j’ai rejoint une maîtrise, autrement dit une chorale d’enfants en opéra. C’était 4 heures par semaine, avec un rythme intense. Mais nous nous sommes très vite professionnalisés. Nous chantions avec un orchestre, devant du public, avec des costumes. J’ai fait cela jusqu’à mes 16 ans.
À côté de cela, j’ai appris la guitare et le piano. J’ai commencé de façon très autonome, comme aux débuts de YouTube à faire des covers de plein de chansons. C’est seulement après que j’ai commencé à écrire, d’abord en anglais. J’étais incapable d’écrire en français. Je trouvais ça trop intimidant. L’anglais permet d’avoir une barrière avec les gens que je connais. C’est parfois plus difficile de faire rimer des mots. Cela m’a donc pris du temps de pouvoir me mettre au français.
Enfin, j’ai fait des études de marketing. Ainsi, mes parents étaient rassurés à l’idée que je fasse des études classiques, avant de me lancer dans la musique. Dès lors que j’ai été diplômée, j’ai investi dans du matériel, puis de la production pour pouvoir faire un peu des maquettes. J’ai fait du coaching voix, écriture. J’ai tenté de professionnalisé ça au mieux pour lancer mon projet.
Je suis en train de bosser le prochain EP, je sens qu’il y a déjà une évolution au niveau du style, des harmonies, du rythme
Cloudie pour aficia.
2 À t’entendre, j’ai l’impression que beaucoup de choses ont été très voire, trop réfléchies, avant de te lancer. Ton nom de scène, ton identité, c’est pareil ?
Le nom n’a pas été le plus facile à trouver en vérité. J’avais envie qu’il y ait une partie de mon nom de famille caché dans mon nom de scène, avec mes initiales. Je voulais vraiment que ça fasse partie du projet, sans que cela soit évident pour autant. Donc il y avait toute une réflexion autour de ça. Pour l’identité, comme il s’agit d’un projet solo, j’ai pu prendre les aspects de ma personnalité que j’avais envie de mettre en avant. Ce projet, c’est vraiment moi ! Comme c’est lié à moi, je sens une certaine évolution à chaque instant. Par exemple, je suis en train de bosser le prochain EP, je sens qu’il y a déjà une évolution au niveau du style, des harmonies, du rythme, toujours dans le même univers mais différent à la fois.
3 Tu es artiste avant d’être rédactrice. Pourtant, quand je lis ton communiqué de presse, j’ai l’impression que là encore, tout a été extrêmement bien pensé, jusqu’au détail près… À quoi est-ce dû ?
C’est dû à mes études, je pense. J’ai fait des études marketing. Cela m’a permis, une fois que j’avais l’idée, d’utiliser des outils objectifs. C’est difficile d’objectiver un projet artistique. Je me suis posée ces questions suivantes : “Pour que ce soit cohérent, comment puis-je faire ressentir aux gens ce que j’ai envie de leur faire ressentir, de la meilleure des façons”. Cela m’a permis de me concentrer sur les différents aspects. Je pense notamment au live et aux réseaux sociaux que j’aime beaucoup. J’aime jouer sur les visuels et les collages. Le projet et l’univers sont vraiment réfléchis à 360°, tant sur les visuels que auditifs. C’était un peu ça l’idée.
« Aujourd’hui, Cloudie est comme une mini structure »
— Cloudie, en exclusivité pour aficia
4 Tu parais à la fois douce et rêveuse, mais à la fois très entreprenante. Tu t’es construit une sorte de carapace de femme forte pour affronter l’industrie qu’est le disque ?
Je pense que quand j’ai réfléchi au projet, j’étais un peu plus naïve qu’aujourd’hui (Rires). C’est un rêve de faire de la musique. Quand j’ai commencé, je me disais que je pourrais tout faire toute seule. Heureusement, je pense m’être très bien entourée pour cela. Je suis chanceuse. J’ai trouvé des gens avec qui je match, tant humainement que musicalement. Ensemble, on s’est très vite formés pour apprendre ce qu’était le terrain. Je me suis rendue compte assez vite, une fois que j’ai compris tous les métiers qui existaient, qu’il fallait se former.
J’ai beaucoup réfléchi à la stratégie, comment être viable, qui peut vivre de ça au sein de mon équipe. Cette reflexion là, nous l’avons eu très vite pour intégrer un maximum de gens avec nous. Aujourd’hui, j’ai une équipe, avec des musiciens, et des personnes qui mettent vraiment de l’énergie pour que le projet avance. Aujourd’hui, Cloudie est comme une mini structure.
5 Qu’est-ce qu’il faudrait aujourd’hui pour que le projet Cloudie explose ?
Je dirais qu’il me manque le public qui saura se reconnaître dans mes chansons. Je n’ai peut-être pas encore fait les bonnes scènes. Peut-être qu’il me manque juste à saisir de belles opportunités. Là, Nuit Incolore m’a proposé de faire sa première partie à Bruxelles. Là, j’ai vu la différence. Le public était hyper réceptif, bonne ambiance. C’était vraiment un bon concert. A moi d’aller chercher les concerts !
Question bonus :
Sens-tu qu’il y a une émulsion de la scène Belge en France ?
Oui, je pense. Des événements comme le Mama Festival, aident. Les réseaux sociaux, beaucoup aussi. Je dirais qu’il y a de plus en plus d’amour des belges pour les artistes belges, c’est vrai. Il fut un temps, la Belgique était très focus sur la France de base. On disait toujours qu’en tant que belge, il fallait réussir en France pour que la Belgique daigne te regarder. Aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est un peu moins vrai. De plus en plus, la Belgique porte ses artistes et les porte aussi vers la France. Il semble y avoir un relâchement dans la francophonie, du moins en Europe.
Note la Rédaction : Après un premier EP servant de “carte de visite” et très personnel, Cloudie prépare son prochain EP. Celui-ci sera en 2 parties : la partie A, prévue pour le printemps 2024 sera composé de 4 nouvelles compositions, tandis que la partie B est prévue pour l’automne 2025. Elle sera composée de 4 featurings féminin à l’international (il y aura notamment une française).
Découvrez le premier EP de Cloudie :