La chanteuse Adé est en interview sans filtre pour aficia.
Photo : Fanny Latour.

Adé en interview ‘Sans Filtre’ : “Je découvre qui est mon public ”

Avec son premier album solo, Adé est le visage de la country à la française. Depuis le mois de janvier elle en tournée dans toute la France. Elle se livre dans une interview sans filtre pour aficia.

Auteure et compositrice l’ancienne leadeuse du groupe Thérapie Taxi s’est lancée en solo à l’automne dernier avec l’album Et alors. Sur ce projet personnel, Adé s’aventure dans un genre musical entre pop et folk. Un road trip entêtant doublé d’un franc parler qui caractérise l’artiste. Un projet personnel qui l’emmène depuis le mois de janvier sur les routes où plusieurs dates affichent déjà complet.

Adé : l’interview sans filtre !

Hello Adé, la tournée vient de commencer comment tu te sens ?

Etre seule sur scène c’est complètement nouveau même si on est cinq au final. C’était forcément très stressant au début je t’avoue. Surtout, il y avait un grand mystère autour de qui allait être dans la salle. Finalement, je découvre qui est mon public. Ça m’a vachement détendue !

Qui est ton public alors ?

Sur cette première date c’était très varié, il y a tous les âges. Le dénominateur commun c’est l’aspect participatif, tout le monde chante et connait les chansons. Et pour les moments de calme, tout le monde est hyper respectueux. Il y a aussi des visages que je connais grâce à Thérapie Taxi, ça fait plaisir.

Comment tu as imaginé et pensé cette tournée, toi qui a l’habitude des concerts ?

Evidemment il fallait un groupe avec moi, une formule très live. Il y a quelque chose de très rock dans l’énergie que j’adore. J’ai réorchestré les chansons pour qu’elles soient plus longues par rapport à l’album. Garder le côté pop de Thérapie Taxi c’était important, ça me permet de danser et de sauter partout. Aussi, j’avais envie d’un côté folk et plus orienté vers l’émotion. J’essaie de balancer entre ces deux pôles là.

D’où ça te vient cette passion pour le folk ?

Mes premiers artistes quand j’y repense sont Bob Dylan et Neil Young. Par extension en grandissant j’ai découvert la country. Un de mes disques préférés quand j’étais petite c’était celui de Shania Twain, qui est clairement une chanteuse de country finalement. Le premier instrument que je me suis acheté avec mon argent de poche c’était un harmonica.

Tu te souviens des premières chansons composées pour ton projet personnel ?

On a décidé d’arrêter avec Thérapie Taxi et je n’avais aucune chanson. Ensuite, ça était des mois de travail et de brainstorming pour savoir ce que j’avais vraiment envie de faire. J’ai pas tout de suite trouvé l’ADN que j’avais envie de dégager dans le premier album. La première chanson c’était « Les silences ». Elle est très ressemblante finalement de la version définitive en terme de production. Avec ce titre, je me suis dit « C’est ça qui me ressemble ».

Photo : Fanny Latour

Tu aurais pu partir dans un autre style musical ?

Ça aurait pu être plus rock, ce que je ferais certainement par la suite !

L’enregistrement s’est réalisé en partie à Nashville, c’était un rêve pour toi d’aller là-bas ?

Déjà c’était un rêve d’aller aux Etats-Unis tout court. Quitte à le faire autant le faire vraiment, j’ai eu beaucoup de chance que mon label dise oui. Je suis arrivée avec tout mon projet sous le bras. J’avais toutes les maquettes mais aussi le trajet déjà prévu.

J’avais envie de transmettre ce côté album souvenir. On est restés là-bas trois semaines. Ça fait très cliché de dire ça mais j’avais m’impression d’être dans un film. On a vu des paysages incroyables, ça te coupe le souffle.

Tu as composé des chansons là-bas ?

La setlist était déjà crée, j’avais besoin que ce soit cadré. En revanche, j’ai écrit pas mal de titres après ce voyage. Ce sont des chansons qui pourraient être sur une édition deluxe par exemple.

Pour la direction artistique en terme d’identité visuelle, tu savais aussi exactement ce que tu voulais faire ?

Complètement ! J’ai un espèce de gros carnet plein à craquer depuis deux ans avec plein de visuels. Le clip de « Tout savoir » ça part d’images de mon moodboard. L’idée du cowboy électrique c’est tiré d’un film que j’adore avec Robert Redford. Il y a des racines dans toutes les images que j’ai glanées au fil du temps. C’est l’une des parties que j’aime le plus créer un projet global en fait.

Tu t’autorises des choses différentes en solo par rapport au projet collectif de Thérapie Taxi ?

Quand tu es dans un groupe, il y a une identité qui est inhérente au groupe. Le fait d’être en solo tu es tellement libre que tout est possible. Ça peut faire peur, tu dois faire des choix. J’ai recrée ma propre palette. Quoi qu’il arrive je ne m’interdis rien. Cet album est une tranche de vie.

Tu as déjà écrit pour les autres. D’autres collaborations sont prévues ?

Je me suis concentrée pas mal sur mon projet personnel. Mes artistes préférés écrivent déjà leurs propres chansons finalement. Après, aller à la rencontre de quelqu’un que je ne connais pas pourquoi pas. C’est plutôt au fil des rencontres que les choses se passent je dirais.

Il y a d’autres choses que tu aimerais faire ?

J’adorerais faire des fringues. Ouvrir un bar très western, cowboy ça serait génial aussi. Et en haut de la liste, écrire un livre. Mais ça me parait impossible et fascinant à la fois.

Découvrez “Tout Savoir” d’Adé :