Silly Boy Blue - © Louis Lepron
Silly Boy Blue - © Louis Lepron

Silly Boy Blue en interview ‘Sans Filtre’ : “La suite je l’ai déjà écrite et elle est très spéciale.”

Depuis les coulisses du festival La Nuit de L’Erdre, la nantaise Silly Boy Blue s’est confiée à nous le temps d’une jolie interview. Projet à venir, anecdote de tournée, influences musicales, aficia a eu la chance de discuter avec l’artiste en interview sans filtre.

Silly Boy Blue, l’interview Sans Filtre :

Salut Silly Boy Blue, comment ça va, tu sors tout juste de scène, comment était le concert ?

C’était trop bien. C’est toujours trop bien de faire des festivals. C’est toujours trop bien de jouer chez soi aussi. Il y a un truc qui ressemble un peu à un retour aux sources, retour là où ma musique est née et où je suis née moi-même accessoirement. Donc oui ça fait du bien de retrouver sa ville.

Ça a toujours une saveur particulière de jouer ici. J’ai une pression supplémentaire parce que je n’ai pas envie de décevoir la ville qui m’a élevée, ma maison mère, le vaisseau originel. Il y a mes proches aussi, il y a ma famille. C’est toujours une grosse pression de jouer ici mais c’est tellement bien. Il y a tellement de plaisir que la pression part en deux secondes parce que je me sens chez moi. Et c’est le cas, donc c’était vraiment chouette !

Et justement tu as annoncé que la dernière date de ta tournée se passerait à Stereolux (SMAC de Nantes), c’était important pour toi ? À quoi peut-on s’attendre ?

C’était trop important. On a eu le choix évidemment parce que la dernière date a souvent lieu là où l’on habite, donc moi en l’occurrence à Paris. Et en fait j’ai eu le choix de la faire soit à Paris soit à Nantes et j’ai dit “Je veux le faire à Nantes”. Je voulais le faire ici avec des copains et copines artistes. Avec plein de surprises et plein d’invités aussi. On va bientôt pouvoir en dévoiler un peu plus. Mais j’avais besoin de terminer cette tournée là où tout a commencé. C’est hyper important pour moi, donc j’ai déjà trop hâte.

En avril dernier tu faisais ton grand retour avec un nouveau titre, “I’m gonna leave now”, est ce que tu es contente des retours ?

Je suis très contente des retours parce que je l’ai sorti pour qu’il soit lié à l’album précédent. Et en fait il y a plein de gens qui m’ont envoyé des messages pour me dire qu’il me découvrait grâce à cette musique. Et c’était pas vraiment censé être une porte d’entrée mais j’étais super contente, prenons-le comme ça.

Je suis très contente parce qu’elle a plu aux gens qui aimaient déjà ma musique et elle a plu à de nouvelles personnes. Plus ma musique plait plus ça me rend heureuse. Ça veut dire que c’était une bonne idée de le faire et si ça a du sens pour moi et pour les autres, c’est gagné.

La suite je l’ai déjà écrite et elle est très spéciale. Elle est déjà prête. Ça sortira fin 2024 – début 2025 et j’ai déjà hâte. 

Silly Boy Blue en exclusivité pour aficia

La sortie de ce titre annonce quelque chose ?

Ça n’annonce pas quelque chose parce que la suite je l’ai déjà écrite et elle est très spéciale. Ce qui arrive c’est vraiment un concept que j’avais besoin de faire. C’est un disque que j’ai fait et qui va retracer une année par période. Il est déjà prêt. Ça sortira fin 2024 – début 2025 et j’ai déjà hâte.

Ces derniers mois tu as tourné un peu partout en France, est ce que tu aurais une anecdote de concert ou de festival à nous partager ?

La meilleure date de toute cette tournée, c’était vraiment Les Vieilles Charrues l’année dernière. Mon batteur a appris qu’il allait devenir papa. Donc on a dû trouver un batteur qui était assez motivé et suffisamment fou pour apprendre le set en une nuit et venir au festival avec nous le lendemain, où il jouait par hasard. Il jouait aux Vieilles Charrues avec nous et à un festival en Suisse le lendemain.

On a fait un festival avec un batteur dont je ne connaissais pas le prénom. C’est quand même une anecdote assez folle. On s’est regardé pendant tout le concert avec le groupe parce qu’on était vraiment impressionnés, ça a super bien marché.

On est un média plutôt tourné vers la découverte musicale et les artistes en développement, il y a un titre de ta playlist que tu voudrais nous conseiller ?

Ma découverte récente c’est vraiment Chappell Roan. Son titre “Good Luck Babe” je l’écoute absolument tous les jours de ma vie. Je l’aime, je l’ai découverte et j’ai l’impression de me nourrir d’absolument tout ce qu’elle chante. Ça me donne envie de tout faire dans ma vie. Ça me donne envie d’aller faire mes courses mais aussi d’aller courir, d’aller répéter, elle m’inspire pour tout ce que j’entreprends. Je l’aime énormément, c’est vraiment quelqu’un d’inspirant.

Justement on voit que tes influences ont une place importante dans ta carrière. Ton nom d’artiste vient d’ailleurs d’un titre de David Bowie. Parmi tes influences, s’il y avait un titre que tu avais voulu écrire, ce serait lequel, et pourquoi ?

Pour toujours et à jamais le titre “Lady Grinning Soul” que je me suis d’ailleurs fait tatouer. C’est un titre de David Bowie que j’aime si fort. Donc je dirais ce titre-là. Et puis “Cool About It” de Boygenius, qui m’a accompagné tout l’été dernier et que j’aime de tout mon cœur. C’est deux morceaux que je trouve si beaux.

On a vu que tu avais pris position ces derniers jours par rapport au contexte politique actuel (élections législatives), tu en as reparlé sur scène tout à l’heure. Est-ce que tu penses que ça peut avoir un impact sur ta carrière et sur les concerts qui arrivent ?

Ça a eu un impact sur ma vie personnelle déjà. J’ai juste appelé les citoyens et citoyennes à aller voter à la base. C’était même pas dirigé vers un parti. Mais à partir de ce moment-là je me suis pris un torrent de haine par message. On me disait que je devais juste faire de la musique, que je n’étais pas là pour ça etc.

Je l’ai redit ce soir mais je voulais juste que les gens se rendent compte que beaucoup de gens choisissent d’être militants, et c’est génial, il en faut. Mais moi je n’ai pas choisi parce que je n’ai pas eu le choix.

Je n’ai pas choisi de devoir me ranger contre le RN. Étant née à moitié arabe, je fais partie des gens qu’ils n’aiment pas en fait. Historiquement ils ne nous ont jamais aimé. Donc à ce niveau-là ce n’est même plus du militantisme. Je n’ai juste jamais eu le choix. Je m’appelle Benabdelkarim, j’ai été insultée, j’ai été moquée, j’ai subi tellement de choses toute ma vie. Donc évidemment je sais ce que c’est. Et je n’ai pas le choix que d’être autre chose que fière de ce que je suis.

Au-delà du militantisme, c’est dans mon sang, c’est dans mes gênes, c’est dans ma famille. Et c’est pour ça que je dis juste qu’il faut se rappeler que sans les autres on n’est rien. Moi sans les autres, et sans les gens qui viennent en France je ne serais pas née, tout simplement. Plus qu’un choix c’est ma vie entière.

Lou-Ann Nambot