Talisco en interview : « Dans la musique que je fais, il y a lien avec mon état d’esprit du moment… »

Talisco
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En ce 29 mars, Talisco fait son retour dans les bacs avec Kings and Fools, l’occasion pour aficia de l’interroger sur ce nouvel opus, le succès de « Sun » et ses sources d’inspiration… Confidences !

Après Run (2014) et Capitol Vision (2017), Jérôme Amandi, aka Talisco, revient dans la lumière avec un troisième effort qui se veut « plus brut ». À l’occasion de la sortie de Kings and Fools, Talisco s’est confié à aficia en toute simplicité pour évoquer ce nouvel opus, le succès de « Sun » et ses sources d’inspiration…

Talisco !

Salut Jérôme, tu t’apprêtes à sortir ton troisième album, Kings and Fools. Sur ce dernier, tu proposes quelque chose de différent. Est-ce un besoin pour toi cette évolution dans ta musique ?

Complètement ! Ces changements font partie de l’évolution. Dans la musique que je fais, il y a lien avec mon état d’esprit du moment. Le fait que ce soit encore plus brut et direct, c’est une conséquence de ces dernières années. J’ai beaucoup joué et tourné, je me suis beaucoup fatigué, ça a été éprouvant. Je n’en suis pas resté indemne et en même temps ça a été super et passionnant. Ça m’a renforcé, musclé, grandi. Ces expériences m’ont rendu plus direct et cet album parle exactement de ça. Il y a un côté fissuré et ça se ressent dans la production.

Sur cet album, on sent aussi ta passion et l’urgence de créer dont tu parles souvent. Peux-tu nous parler de ce processus de création ?

Dans mon processus de création, je suis seule avec mes instruments. J’ai toujours la volonté de faire de l’instantané parce que je n’aime pas réfléchir trop longtemps. Souvent les producteurs viennent voir les artistes en disant « Ok, je pense que tu pourrais peut-être aller encore plus loin. » et je trouve que c’est à partir de ce moment qu’un morceau se dénature, il perd de sa valeur et une part de son identité. Il y a comme une frontière à ne jamais dépasser. Quand tu es à l’intérieur, c’est là où tu parles vrai et ça se ressent. À part si tu es une grande actrice, quand tu livres tes sentiments à une personne, si ce n’est pas sincère elle le ressent. C’est pour ça que j’essaie de faire les choses assez directement.

Pour le point de départ, je me sers beaucoup de ce que j’ai vécu, ressenti et la manière dont j’ai envie d’en parler. C’est très lié à la personnalité de chacun. Je suis de nature assez directe et franche, pas forcément toujours dans la délicatesse. Quand tu écoutes ma musique, tu te retrouves souvent à écouter des titres qui font trois minutes, des phases assez courtes et des mélodies directes.

Cette question est souvent celle à laquelle les artistes ont le plus de mal à répondre…Si tu ne devais choisir qu’un seul titre de ce nouvel album lequel prendrais-tu et pourquoi ?

Pour le coup, elle est très simple pour moi ! (Rires) C’est « I’m the Dead Man » et pour une raison très simple. C’est le morceau qui a vraiment fait débuter l’aventure de ce nouvel album. C’est celui qui m’a révélé les différents ingrédients de Kings and Fools. Ça m’a donné la direction pour les chansons suivantes.

Découvrez « I’m the Dead Man » de Talisco :

Tu as décidé d’utiliser la langue anglaise pour partager tes mots. Le choix de cette langue s’est-il fait naturellement pour toi ? Et chanter dans une autre langue ne complique-t-il pas les choses pour pouvoir s’imposer dans son propre pays ?

C’est marrant que tu me parles de ça parce que c’était la discussion que nous avions avec l’équipe juste avant l’interview ! (Rires) Oui, pour moi ça s’est fait naturellement. En ce moment en France, il y a toute une vague d’artistes qui chantent en français et c’est vraiment cool. Moi ça m’exclut complètement de cette partie du marché musical mais ce n’est pas grave. En vrai, je m’en fiche ! Je fais vraiment de la musique parce que j’aime la musique et pas parce que j’ai décidé d’être connu ou de faire de l’argent. C’est vraiment parce que j’aime ça ! Je fais ce qui me parle le plus. Je ne boude par la langue française, j’écoute des groupes qui chantent en français et je trouve ça très bien. Personnellement, j’ai été baigné dans des musiques anglo-saxonnes et ça me parle davantage. Au final, c’est vraiment une histoire de goûts.

Tu viens de me parler de tes influences et sources d’inspiration. Peux-tu m’en dire un peu plus à ce sujet ?

Mes sources d’inspirations sont hyper larges ! Et tellement larges que je ne sais même pas par quoi commencer. Ça peut être tout et n’importe quoi ! Cet été, par exemple, j’ai une phase de hard-rock des années 70 et 80 que j’écoutais quand j’étais ado. Parfois, ça va être du hip-hop, des musiques plus obscures, de l’electro… Du moment que ça ne sonne pas creux, que ça a de la gueule, ça me plaît.

On peut entendre ton titre « Sun » au générique de la série de France 2 ‘Un si grand soleil’ depuis quelques mois maintenant. Peux-tu nous en dire un peu plus sur cette collaboration avec les producteurs de la série ?

À vrai dire ce n’est pas une collaboration. Les équipes de la série aimait bien ma musique. Le producteur, Tomas De Matteis, a voulu écouter plusieurs titres quand j’étais en pleine création de l’album. Il a trouvé « Sun » très cool et il m’a tout simplement demandé s’il pouvait l’utiliser pour la série. Je n’y voyais pas vraiment d’inconvénients et d’aspects négatifs. Ce que j’ai vu c’est que mon morceau allait pouvoir être diffusé massivement auprès des gens et entre ça et la radio, je préfère cette diffusion. J’ai trouvé la démarche très flatteuse et ça aurait été presque ‘snobe’ de refuser.

Découvrez « Sun » de Talisco :