Interview : 5 questions à Yuksek…

À l’occasion de son concert au festival Woodstower, le producteur français Yuksek a pris le temps de répondre à nos questions. Confidences sur sa vision du live, son travail pour les autres, ses projets…

Connu pour ses remixes d’artistes comme Lana Del Rey, Phoenix, Chassol, M83, Justice, Mika, Moby, Lady Gaga ou encore Brigitte, Yuksek a su aussi se faire une belle place avec ses propres productions et trois albums studio depuis ses débuts.

Le successeur de Nous Horizon (2017) verra le jour en 2020. Durant son entrevue avec aficia dans les coulisses du festival Woodstower, le producteur en a profité pour parler de ses performances live, son travail pour le cinéma ou encore de ce qu’il nous réserve pour les mois à venir… Confidences !

5 questions à Yuksek…

Nous avons déjà largement parlé de toi sur aficia mais c’est la première fois que nous te rencontrons. Peux-tu nous parler de tes influences ?

J’ai des influences très variées en termes de musique électronique. Je viens plutôt de l’univers des rave party. Ce qui m’a fait découvrir la musique electro, ce sont les sets de Laurent Garnier au Rex dans les années 90, les raves de Mozinor, la Tribu des Pingouins avec les Boréalis dans le sud de la France.

J’ai toujours été assez fan et intéressé par la disco ainsi que par la musique des années 70. Que ce soit la pop, le rock ou la folk de cette période. Côté production, il y a bien évidemment Daft Punk et de l’electro plus froide. Ça va chercher assez large.

Tu as tes propres productions et tu aimes aussi beaucoup remixer les autres artistes comme Tim Dup cet été. Comment choisis-tu les artistes que tu remixes ?

Pour moi ce n’est vraiment pas une question d’artiste ou d’image. C’est le morceau qui compte ! Dernièrement, j’ai refusé un remix pour un gros groupe car je ne le sentais pas. Pour reprendre l’exemple de Tim Dup qui n’est pas un artiste appartenant à mon style musical, je sentais que je pouvais faire quelque chose avec l’ambiance du morceau. C’est une envie par rapport au morceau en lui-même. C’est purement musical. Une prochaine fois, ça sera parce que j’ai aimé un morceau avec des voix ou un instrumental.

Tu portes plusieurs casquettes : musicien, producteur, compositeur pour le cinéma… Y a-t-il une facette en particulier que tu préfères ?

Ce que j’aime, c’est tout faire en même temps ! Parfois, je vais bosser sur des projets différents dans la même semaine. J’ai la musique de films, je produis pour les autres, j’ai mon label… J’ai le projet de Yuksek et celui de Destino avec lequel je fais des trucs encore plus pointus. C’est un réel plaisir de travailler sur tout ça et je n’ai pas forcément envie de choisir entre tout ça ! C’est l’équilibre entre tous ces univers qui me permet d’être productif. Humainement, c’est très important aussi car ça m’a permis de faire tout un tas de rencontres. Me cantonner à l’un des ces univers, ça serait vraiment compliqué.

Concernant le live, j’ai cru comprendre que tu ne souhaitais plus faire de musique en live. Peux-tu m’en dire plus à ce sujet ?

J’ai deux tournées en live avec un groupe pour mes deux derniers albums. Pour la dernière, j’avais un peu le groupe ‘all stars’ au niveau des musiciens. Ça rendait super bien en live et j’étais trop content mais je ne suis pas à l’aise avec ça. Nous étions dans un live durant lequel je devais chanter mes morceaux. J’ai un problème avec mon rôle de leader qui me gênait le plus. Pour le prochain album qui va sortir en février prochain, je pense que je vais refaire un live mais cette fois-ci électronique avec de l’image et sans voix live. Finalement, je vais revenir à ce que je faisais à mes débuts.

Comme tu viens de le dire, ton album va arriver dans quelques mois… Travailles-tu actuellement sur d’autres projets ?

J’ai beaucoup de projets en ce moment ! J’ai un single qui s’appelle “Rollercoaster”. Il y en aura un tous les mois et demi jusqu’en février. J’ai aussi travaillé sur la musique d’une série qui va sortir en novembre sur Netflix. Il y a aussi un film (‘Là où on va’) prévu pour la fin de l’année et qui est le premier long-métrage du réalisateur belge Jérôme de Gerlache qui a travaillé sur deux de mes clips. Je ne sais quand ça sortira exactement, mais ça ne devrait pas tarder…