Durant trois jours, le Festival de la Paille a de nouveau brillé sur les hauteurs de Métabief. Retour avec aficia sur ce joli week-end musical.
Changement de format pour le Festival de la Paille, qui cette année a étendu la fête avec un jour supplémentaire de concerts. Une nouvelle grande occasion pour découvrir de nouveaux talents, ou d’apprécier sur scène des artistes déjà bien implantés dans le paysage musical…
La nostalgie du paysage, puis la musique vient.
Si une chose reste unique, c’est les premières foulées sur l’herbe du festival. Car on se retrouve au pied des pistes de ski de Métabief, théâtre d’une toute autre ambiance en hiver et d’un terrain de jeu neigeux exquis. Deux saisons, un seul lieu pour deux machines à souvenirs en quelque sorte.
C’est Fat Jeff qui débute les hostilités, et c’est franchement bien. Une voix qui emporte directement, un rock teinté de blues qui donne envie de foutre le camp sur la Route 66 . Et surtout après les trois premiers verres dans la tête.
La foule s’intensifie sur le sol doubiste, et on passe à KO KO MO. Le duo est technique et charismatique. Ça joue, c’est intense. Belle surprise sur la petite scène, avec le rock de Seriously Serious. Un univers décalé, hyper énergique et cette douce sensation de vivre un moment dans une époque révolue.
Matmatah s’illustre ensuite, mais nous a semblé plus générique qu’il y a quelques années en ce même lieu. Peu importe, le monde semble apprécier et les morceaux intemporels défilent. On finira la soirée avec Asian Dub Foundation, forteresse musicale et monument fédérateur.
De Yuston XIII à Vladimir Cauchemar.
Nous attaquons le samedi avec Yuston XIII. Drôle de façon de se mettre dans une bonne vibe vous allez me dire. Mais c’est aussi ça les festivals, vivre d’autres émotions. Et il est très fort pour ça. Sa musique prend aux tripes, avec des envolées totalement poignantes. Mystically pour continuer dans une toute autre ambiance. Un reggae solaire, envoutant et une parfaite manière de sourire.
Et puis vient l’heure du grand MC Solaar. Quel régal de chanter les morceaux du rappeur, et de se déchainer sur des classiques, à l’instar de “Solaar pleure”. Les souvenirs de gosse ressurgissent. Sans répit, Zed Yun Pavarotti débarque avec sa désinvolture si caractéristique. L’artiste de 27 ans happe nos esprits dans son monde si complexe, malgré quelques écarts vocaux assez surprenants. Mais son style est unique, ses textes alambiqués, et cette faculté d’osciller entre le rap et le rock est simplement fascinante.
Le show se termine et on mange un truc, on prend un énième verre. Une fois encore les stands à la Paille sont une force du festival, avec des collaborations nombreuses et locales.
Sous un ciel plongé dans le calme de la nuit, le masque de Vladimir Cauchemar casse alors cette obscurité sans faille. Le producteur à la base de petite pépite comme “Snow is Falling” vient foutre un sacré bordel. Une prestation incroyable.
Des images plein la tête, on quitte la Paille le lendemain. Malheureusement pour nous et heureusement pour les festivaliers, le show continue le dimanche soir. Quelques SMS pour prendre des nouvelles de ceux qui sont restés : Naâman et Pierre de Maere ont (entre autres) assurés. Une édition de nouveau incroyable.