Afin de célébrer ses 20 ans de carrière, Vincent Delerm a entamé une mini tournée à travers la France avec un spectacle truffé de souvenirs tendres et décalés. Retour sur ce concert unique avec aficia !
En avril 2002, un chanteur français du nom de Vincent Delerm inonde la radio France Inter avec un titre devenu culte “Fanny Ardant et moi”. C’est alors l’ère d’une nouvelle vague musicale estampillée chanson française, où vont se côtoyer Benjamin Biolay, Keren Ann ou encore Cali. Vincent Delerm se pose lui en conteur, avec une voix et un phrasé reconnaissable entre mille. Doublé d’une personnalité drôle et délicate, il raconte nos vies à travers la sienne. Vincent Delerm est en concert dans plusieurs villes de Province jusqu’à la mi-décembre. aficia a assisté à la première, à Lille, le jeudi 3 octobre dernier.
Une vie hors compétition
C’est un public où toutes les générations se côtoient qui attend patiemment le chanteur. La mise en scène est minimaliste et reprend les codes des débuts, avec juste un piano à queue. Quand la salle s’assombrit, c’est un Vincent Delerm tout de noir vêtu et baskets aux pieds qui foule la scène du Sébastopol de Lille. La setlist est simple mais diablement efficace, puisqu’il s’agit essentiellement des chansons de son premier album. Flashback vingt ans en arrière d’une première tournée avec à l’époque aussi, un seul en scène. Et c’est peut-être la formule qui lui va le mieux. Juste lui et nous. Vincent Delerm raconte la banalité de la vie, mais il la rend poétique. Une qualité qu’il a en commun avec un autre grand nom de la chanson française, “tonton Alain” comme il aime à le nommer.
A peine entame t-il une mélodie que le public prend le relai. Entre chaque chanson, Vincent Delerm parle, s’arrête, reprend. Tour à tour drôle ou mélancolique, il enchaine les onze titres d’un album devenu un indispensable dans nos collections de disques. Complice avec la salle, il partage les souvenirs de ce premier album et de cette tournée effectuée il y a vingt ans. Sur “Le monologue shakespearien » il s’assoie parmi le public. Taquin et joueur, le spectacle se joue parfois dans la salle tant il aime faire participer les spectateurs.
Standing ovation
Mais notre quarantenaire à l’attitude juvénile reprend aussi d’autres titres phares, qui ont ponctué sa carrière comme les nostalgiques “Hacienda”, “Vie Varda” ou encore “Les filles de 1973 ont trente ans” où il adapte les paroles d’année en année, afin que chaque génération de filles puisse fêter ses 30 ans. Ses titres sonnent aujourd’hui comme des classiques de la chanson française et sont autant d’instantanés de vie.
Après plusieurs rappels, il revient et reprend des chansons d’autres grands artistes de la variété française. “Le lundi au soleil” repris à ses débuts avec Keren Ann ou “Les yeux revolvers” proposé en solo sur plusieurs de ses anciens concerts. Standing ovation pour un Vincent Delerm ému et émouvant. Ce soir-là, Vincent Delerm a suspendu le temps. Et nul doute que l’histoire se répétera une fois de plus vingt ans plus tard.