Benjamin Biolay - © Mathieu César
Benjamin Biolay - © Mathieu César
Benjamin Biolay - © Mathieu César

Benjamin Biolay délivre un écrin mélodieux avec ‘Saint-Clair’

Deux années après le succès de son dernier opus, Benjamin Biolay opère un retour tout en élégance avec Saint-Clair, à découvrir sur aficia !

Depuis plus de deux décennies maintenant, Benjamin Biolay a imposé un style unique par son habilité à manier les mots, aussi délicatement que frontalement, tout en y injectant de la poésie. Auteur-compositeur mais aussi acteur et producteur, l’artiste a nourri son univers musical de mélodies chaloupées aux inspirations cinématographiques. Alors qu’il avait une nouvelle fois rencontré le plébiscite avec Grand Prix en 2020, un disque écoulé à 150 000 exemplaires et notamment porté par l’incontournable “Comment est ta peine ?”, Benjamin Biolay est de retour dans les bacs.

C’est avec Saint-Clair, un dixième opus généreusement enrichi de 17 pistes, intégralement enregistré au cours d’une tournée triomphale, que l’artiste français effectue son come-back. Alors que retenir de ce nouvel effort et de sa direction artistique ? Éléments de réponse avec aficia !

L’amour en fil conducteur

Les écoutes des albums de Benjamin Biolay révèlent bien souvent une once de romantisme et Saint-Clair ne déroge pas à cette règle. De son timbre éraillé si caractéristique, l’artiste conte des histoires d’amour comme autant d’instantanés de vie. En amoureux passionné et convaincu dans le bouillonnant “Les joues roses”, il se résout alors à une séparation romanesque avec “De la beauté là où il n’y en a plus” ou évoque encore la difficulté d’une relation qui dure le temps, au gré des saisons et des événements sur l’estival “Pieds nus sur le sable”.

Mélodiste hors pair, Benjamin Biolay tient avec “Santa-Clara” une chanson de rupture extrêmement fédératrice interprétée aux côtés de Clara Luciani. Sur un refrain entêtant, les deux voix trouvent une harmonie inéluctable, réhaussées par des arrangements saisissants. Ainsi, nous noterons principalement l’utilisation plaisante du synthé crissant qui exacerbe les sentiments de deux amants s’apprêtant à prendre des chemins différents, dans une incertitude palpable.

Découvrez “Les joues roses” :

Gorgé de la lumière et de l’identité sétoise, ce nouveau recueil nous plonge directement dans un univers maritime inspiré et inspirant, riche des effluves de la Méditerranée. La piste éponyme “Saint-Clair” fait donc référence au Mont Saint-Clair situé dans le département de l’Hérault. Sur cet hymne résolument dansant, Benjamin Biolay dépeint la grandeur du panorama et les aménités de la mer. D’autres pistes font référence à l’immensité de cette étendue d’eau, aussi fascinante que dangereuse. C’est le cas de “La traversée”, une vibrante ballade en souvenir de l’exil méditerranéen d’hommes et de femmes. En écho à ces peines, la ritournelle “Sainte-Rita”, patronne des causes désespérées, invite à la confession et à l’espoir d’un monde moins tortueux. La voix du chanteur est judicieusement mise en avant sur une production minimaliste, au profit des mots qui prennent tout leur sens.

Benjamin Biolay entre spleen et rock en effusion

C’est bien là une particularité du disque puisque les mots servent les mélodies et réciproquement. L’ensemble se révèle très abouti et tout au long du disque, Benjamin Biolay nous convainc donc grâce à un irrésistible flot musical s’inscrivant aisément dans la lignée de Grand Prix. Pas de prise de risque majeure sur ce dixième opus mettant à l’honneur la chanson française. Mais malgré quelques longueurs, néanmoins non déplaisantes, le disque est justement équilibré entre des pistes radiophoniques exaltantes et des sublimes ballades empreintes de noirceur. “(Un) Ravel” est incontestablement l’un des points d’orgue du disque. Ce sont des adieux bouleversants qu’il livre, entre célébration de la vie qui se voit personnifiée et conscience de la mort, le tout autour du piano qui contribue à appuyer la facette sombre et dramatique de ce parlé-chanté très réussi. “Ainsi va l’histoire, ainsi va la vie” martèle Benjamin Biolay.

Visionnez “(Un) Ravel”, le nouveau clip de Benjamin Biolay :

Saint-Clair fait également la part belle au spleen et à la rêverie. Dans “Les lumières de la ville”, le ton est donné par une ligne de basse grondante qui retranscrit à merveille l’ambiance de la ville, du bouillonnement urbain au silence nocturne. L’ovni du disque s’intitule “Numéros magiques”, ode à une vie faste côtoyant des sonorités synthétiques et rétrofuturistes à l’énergie rock ‘n’ roll. Aussi, la voix du chanteur est fondue dans un écho pour un rendu qui devrait faire son effet sur la piste de danse. Pas question de se censurer, Benjamin Biolay emploie des mots crus, comme sur le single moteur “Rends l’amour !”, toujours plus addictif au fil des écoutes. Un disque événement de la rentrée, tout simplement.

Écoutez Saint-Clair, le nouveau disque de Benjamin Biolay :

Benjamin Biolay - © Mathieu César
Benjamin Biolay - ‘Saint-Clair’
Verdict
La touche Biolay fait mouche. Avec ‘Saint-Clair’, l'artiste assoit une nouvelle fois son aisance à créer des perles mélodiques teintées d'une pop-rock vrombissante et saisissante dont lui seul détient le secret. C'est une épopée sensuelle, rêveuse, frontale et sans fard que propose Benjamin Biolay, inspiré par son attachement à la terre sétoise. Il en résulte ainsi un disque d'une grande sincérité riche de nombreuses pépites à l'instar de “Santa-Clara”, “(Un) Ravel”, “Saint-Clair” et “Pieds nus sur le sable”.
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