Nous avons eu le plaisir de réaliser l’interview de Medi juste avant son concert d’hier à La Boule Noire à Paris. Moment idéal pour en savoir un peu plus sur cet artiste complet qui propose actuellement son nouvel album.
One Is Not Enough, tel est le nom du second opus que propose au public Medi. Un album travaillé, abouti et jouissif. Une belle découverte qui ne laisse pas de marbre.
Il existe aux Etats-Unis un terme pour designer les films qui rendent heureux : on les appelle des “feelgood movies”. L’équivalent musical de ces feelgood movies, ce sont les “entertainers”. Toujours très populaires, ces artistes souvent complets et pour lesquels il n’existe aucune terminologie en français, forment une lignée improbable qui va de Dean Martin à Bruno Mars. En France, ils sont peu nombreux, mais Medi pourrait bien en devenir le chef de file.
Medi, l’interview
Medi, tu présentes actuellement au public ton deuxième album, One is not enough, comment le définir pour le public.
Medi : Comme son nom l’indique en fait.C’est un disque que j’ai imaginé, rempli de plusieurs influences, différentes histoires… Je dirais : vous êtes sur le point de découvrir beaucoup de mes facettes.
Ton album est très pointu dans ses arrangements, sa modernité. La plage d’ouverture de l’album reflète relativement bien la richesse que l’on peut y trouver. Pourtant, sans te trahir artistiquement, l’univers est un peu différent de ton premier opus. Pourquoi cette évolution artistique, pourquoi avoir fait ces choix ?
Medi : Mon choix, l’idée que j’avais en tête dès le départ, était de faire un autre disque mais que cela ne serait pas intéressant pour moi si je réalisais la même chose. Je suis donc parti en totale liberté de création, j’ai tenté de faire des choses que je n’avais pas l’habitude de faire et du coup de jouer avec des instrus, des machines que je n’avais jamais eu entre les mains, simplement pour pouvoir me surprendre moi-même et par la même occasion intéresser les autres.
Je me suis rendu compte en réalisant ce disque que j’étais encore plus passionné par le principe de création que ce que je pensais au départ. Et je pense que sans prendre de risque, on ne crée pas grand-chose.
On te décrit très souvent comme un équivalent musical des fellgood movies. Cette image te correspond réellement ?
Medi : En effet on me le dit souvent, et je pense que cela vient du côté très énergique que l’on peut avoir sur scène avec les gars qui m’accompagnent en live. Mais non, je ne suis pas une espèce de teletubbies qui va sauter sur place et toujours rigoler.
Il y a des moments où je ne vais pas bien, comme tout le monde. Mais c’est simplement humain. Il faut savoir prendre chaque expérience et en tirer le meilleur. La musique, la création m’aide beaucoup.
Et dans mon album il n’y a pas que du fellgood… Mais après, les choses les plus tristes peuvent être traitées de manière légère.
Dans ton album tu prends énormément de liberté artistique, c’est très bon, ça sonne magnifiquement bien, c’est bourré de référence en tous genres… Comment as-tu conçu ce deuxième bébé musical ?
Medi : J’ai d’abord commencé à faire toutes les maquettes de l’album sur un iPad… C’était mon nouveau joujou, j’ai composé, fait des maquettes, sur la route, dans des avions, dans des bus… En fait, tout été sur l’iPad.
Je pense que c’est grace à ça que j’ai eu ce côté ludique et nouveau en comparaison à ce que je fessais avant. Car au final je ne me rendais pas compte que j’étais en train de faire un album. Du coup il y a des titres, comme The Sanctuary Of Us, qui sont entièrement réalisé sur l’iPad.
Je n’avais pas compris au final que j’étais en train de faire mon disque. Je me suis dit « bon on vas aller en studio pour voir ce que l’on peut rajouter » mais en tout et pour tout cet album là il n’y a que 10 jours de studio…
Tu proposes aujourd’hui aux internautes la lyrics vidéo de ton titre Shoot avec en prime le téléchargement gratuit du titre en question. Un beau cadeau pour te découvrir…
Medi : Nous avions fait une lyric vidéo qui me plaisait beaucoup, et c’est mon chargé de promotion qui a eu l’idée de mettre le titre en téléchargement gratuit. Et c’est une très bonne idée.
J’ai envie que les gens écoutent ma musique, si on peut offrir un titre c’est génial. Shoot et l’un des titres les plus modernes de l’album, je pense qu’il colle bien dans ce genre d’opération.
Tu es en concert à la Boule Noir à Paris, dans quelques heures maintenant, comment te sens-tu avant d’aller sur la scène ?
Medi : Bizarrement j’ai pas du tout conscience que je suis en concert tout à l’heure. Et je pense que c’est beaucoup mieux ainsi, sinon je serais en stress grave.
Finalement j’aime pas les concerts à Paris, ils sont trop « importants ». Alors que c’est la même chose qu’ailleurs, mais en fait le stress vient de vous : les journalistes.
J’aimerais que les médias viennent comme j’ai eu la semaine dernière à Rennes. Un petit concert, génial, super ambiance. Mais à Paris tu as toujours tous les médias, la maison de disques et c’est un stress de malade pour un mec comme moi. Du coup j’essaie d’oublier et là le fait de faire l’interview, je n’y pense pas.
Mais à partir que je joue les premières notes d’un concert out le stress est oublié, j’ai cette chance là, dès que je suis sur scène j’oublie le stress. Et en général je m’éclate toujours.
Medi, One Is Not Enough
Multi-instrumentiste décisif aux côtés de Charlie Winston, réalisateur de plus en plus demandé (Sophie Tith ou Ben Mazue ont récemment fait appel à lui), Medi nous livre aujourd’hui son second album solo intitulé “One Is Not Enough”.
C’est dans son studio, le A SPOT (et au Studio de la Frette pour les touches finales) qu’il a peaufiné et realisé ce nouvel album, accompagné uniquement de Franck Lobielti et Nicolas Quere pour le son.
Si son prédécesseur “You Got Me Moving” était un album essentiellement “joué”, celui-ci regorge de programmations et de modernité. À l’instar de la lancinante plage d’ouverture de The Sanctuary Of Us, marquée par son inspiration lennonienne, ou de l’intrépide Shoot, hommage évident à l’un de ses héros, le Kid de Minneapolis.
Tout ici respire autant les glorieuses références (le clin d’oeil à Led Zep’ sur Hey My Oh Mine ou celui très discret au grand Michaël dans 45) qu’une furieuse envie de jouer avec son temps, ses moyens et ses codes. Un coup de french touch avec filter, un big-beat soul démoniaque avec Feed Me que ne renieraient ni Mark Ronson ni Willy Moon. Medi ose tout ! Y compris l’autodérision sur le ludique Should Have Been a DJ. Et même un solo de sax ! C’est dire si l’homme est libéré !
Entertainer assumé, Medi a au fond une ambition souveraine : celle de nous mettre en joie. La tâche la plus ardue et noble qui soit. Peut-être ce dont le monde a le plus besoin en ce moment.
Medi, son portrait chinois…
Si tu devais te réincarner en une célébrité ?
Medi : Raphaël Nadal…
Si tu devais réaliser une cover, tu le ferais sur quel titre ?
Medi : For a Wild de Nina Simon
On t’offre le duo de tes rêves… Tu choisis ?
Medi : Stevie Wonder
Toujours très sympa, on t’offre la salle de concerts de tes rêves…
Medi : Le Madison Square Garden
On t’emmène en voyage. Mais on t’abandonne lâchement sur une île desserte. Tu as le droit d’emmener avec toi un seul et unique album. Lequel ?
Medi : Le live de Led Zeplin au Madison Square Garden
Si tu devais emporter un livre, partout avec toi. Tu choisis lequel ?
Medi : Lunar Park de Bret Easton Ellis
Un film à voir absolument avant de mourir ?
Medi : La Vie est Belle
Medi, c’est la fin de notre rencontre, mais chez #aficia c’est toujours l’artiste qui a le dernier mot. Donc tu as carte blanche…
Medi : J’ai envie de dire que le nom de cet album parle de lui même. One Is Not Enough peux rapidement devenir Two Is Not Enough.
[divider]Medi sur :[/divider]