Nous avons écouté « Ici le jour (a tout enseveli) de Feu! Chatterton…

C’est aujourd’hui que le premier album de Feu! Chatterton se retrouve dans les bacs… « Ici le Jour (a tout enseveli) » transpire la fougue du rock français et c’est à découvrir avec aficia.

Le quintet parisien avait déjà brillé en 2012 avec « La mort dans la pinède » et depuis il semble faire vibrer l’hexagone au rythme souvent vintage d’un rock se distille dans une bouteille de bourbon, oscillant sur l’âge du dandy romantique, doux reflet d’une poésie qu’un Gainsbourg ou un Bashung aurait pu signer. Mais cette recette aura-t-elle la même saveur le long des 12 titres que propose « Ici le jour (a tout enseveli) »…

La première chose qui s’expose à nouveau avec « Ophélie » qui ouvre l’album c’est qu’Arthur est toujours bien là : sa voix rocailleuse qui semble avoir marinée dans un tonneau de vieux rhume, timbre frêle et puissant qui semble parfois devoir se briser sur la colère.

Rock, mais pas seulement…

C’est avec délice que « La mort dans la pinède » débarque sous sa forme définitive et nous remet en mémoire que l’interprète fut formé au slam, lui donnant cette prédisposition à un phrasé parfois aussi rapide qu’un éclair, n’ayant rien à envier à une certaine « Valse à mille temps »…

Musicalement tout semble couler, Clément, Sébastien, Raphaël et Antoine tiennent la route et offre un rock progressiste qui touche du bout des doigts des influences improbables, des mélanges qui rencontrent des textes soignés, comme une poésie que l’on vient nous fredonner au creux de l’oreille avant de la hurler un soir de clair de lune.

Poétique dans l’âme !

On retrouve sur l’album la touche de Samy Osta qui dirige une fois de plus les opérations depuis Göteborg où le groupe à choisi de poser ses valises pour enregistrer leur premier album. Le résultat est doux comme avec « Le long de Léthé » qui semble être une berceuse entourée de sonorités plus rocailleuses et saturés à l’image du titre « Côté Concorde » qui offre une explosion en crescendo avant de nous murmurer une fois encore que « dans la nuit 5 étoiles sont mortes »…

« Harlem » se pose sur cet opus comme un groove qui roule parfaitement sous les doigts devenus experts de Feu! Chatterton, « Boeing » nous propose un décollage immédiat comme une ritournelle diabolique qui ne semble pas vouloir prendre fin.

Entre douceur et violence, amour et rage « Ici le jour (a tout enseveli) » est abouti, perfectionné et surprenant. Les codes se mélangent avant de se distiller dans une logique évidente sous la signature de Feu! Chatterton. L’opus s’écoute comme un recueil écrit par un grand poète disparu qui aurait été envoûté par le diable du rock.

Découvrez « Ici le jour (a tout emporter) » de Feu! Chatterton :