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Dinos : un casting cinq étoiles sur ‘Hiver à Paris’ son nouvel album

Deux ans après le succès triomphal de Stamina, Memento, Dinos marque son grand retour avec un album studio de 21 titres, intitulé « Hiver à Paris ». C’est à découvrir sur aficia.

Le rappeur originaire de La Couverneuve effectue son comeback. Après trois EP de trois titres : AQUANAUTE, NAUTILUS et SEA SWELLER dévoilés dans la première partie de l’année, Dinos annonce durant l’été revenir très bientôt avec son quatrième album studio. Nous sommes le vendredi 4 novembre est le projet est dorénavant, enfin, disponible.

Dinos tente le pari du double album

L’album « Hiver à Paris » dévoilé par Dinos ce vendredi 4 novembre s’agit en effet d’un double album avec comme fil rouge évident : la ville de Paris. La première partie de l’album s’intitule Rive droite, faisant référence à la partie de la capitale située au Nord de la Seine et la seconde partie prend le nom, par opposition, de Rive gauche. Les deux parties de l’album sont portées par deux morceaux éponymes « Rive droite » et « Rive gauche » de moins d’une minute, contés par une voix féminine. Ces deux introductions débutent de la même manière : « Vous êtes sur le point d’être témoin des pensées d’un homme perdu ». Vous l’aurez compris, il s’agit en réalité, par le concept de Rive droite et de Rive gauche de lier les deux états d’esprits de l’artiste.

Dans une première partie, un homme perdu, courant après le temps. Dans la seconde, un homme perdu entre ce qu’il était hier et ce qu’il était aujourd’hui. Un concept intéressant. Musicalement, nous avons une première partie majoritairement rap et une seconde partie majoritairement chantée et mélodique, avec comme seul featuring (il s’agit en réalité d’un sample) Diam’s. Oui oui..

Des invités de renom

Vous me direz que Dinos n’a pourtant inscrit aucun invité sur les crédits de son album… et vous aurez raison. Puis à la première écoute, les premières surprises tombent au fur et à mesure. Car derrière ces 21 titres se trouvent des feats cachés : Hamza, Marie Plassard, Ninho, Laylow puis SCH s’enchaînent sur les titres « Chrome Hearts », « Modus Vivendi », « Portes suicides », « Pichichi Anderson » et « Ma baby ». À ces artistes s’ajoutent le légendaire rappeur marseillais Akhenaton sur « L’Univers ne nous voit pas danser ».

En définitive, un casting digne des Avengers pour des morceaux parfois extrêmement réussis comme celui avec Ninho, Hamza ou encore Diam’s et des titres qui nous laissent parfois sur notre fin quand on pense à la prestation excellente mais assez courte de Laylow.


La mini chronik’

Trop nombreuses sont les personnes a avoir décidé du sort de cet album avant même de l’avoir écouté. Une fois cela fait, on se retrouve en présence d’un projet cohérent à la direction artistique prononcée, très loin d’être décevant.


Coté textes, Dinos pousse à l’accomplissement l’expression de sa mélancolie et ne manque d’ailleurs pas d’être cinglant quand il s’agit d’en désigner les responsables. Si quelques punch s’entachent de facilités, aucune ne tombe dans l’idiotie ou le dénué de sens. Hiver à Paris met en mots la lente déambulation d’un marcheur maudit à travers une réelle flopée de flows et de contextes.


Difficile également de ne pas succomber aux invités de l’album, tous parfaitement intégrés avec leurs ambiances respectives. L’ensemble est superbement produit et mixé, un sujet sur lequel Punchlinovic est imprenable depuis Taciturne.


En bref, le projet va nous accompagner une bonne partie de l’hiver. Il ne sera peut être pas de nos classiques, mais il sera des mémorables de cette fin d’année. Dinos relève avec Hiver à Paris le défi exigeant de créer un univers marqué tout en réussissant à y intégrer moult feat malicieux. Un savoir faire loin d’être évident entre commercial et volonté propre, une véritable quête d’équilibre plus que pertinente sur la scène rap FR actuelle.

Lucas Laberenne