Quatre ans après le succès de son deuxième disque, George Ezra opère son retour avec Gold Rush Kid, marqueur d’un nouveau départ. Retour avec aficia sur ce disque inspirant.
Depuis ses débuts, George Ezra n’a fait aucune concession à la qualité, livrant toujours des projets sans artifices et rondement ficelés. Une authenticité payante au regard du succès de ses deux premiers opus, Wanted on Voyage et Staying at Tamara’s, respectivement dévoilés en 2014 et 2018. L’artiste cultive la dualité d’une musique résonnant comme une ode, presque insouciante, à l’évasion et des textes tantôt lumineux, tantôt mélancoliques, d’une grande maturité.
Approchant la trentaine, l’auteur-compositeur-interprète et musicien inscrit son empreinte musicale dans la durée, porté par deux succès phares que sont “Budapest” et “Shotgun”, certifiés dans de nombreux pays. Après avoir pris le temps de peaufiner son troisième effort, George Ezra publie donc Gold Rush Kid , un nouveau projet composé de 12 pistes. Alors faut-il se pencher sur cet opus ? Verdict avec aficia !
Une personnalité solaire
Le disque s’ouvre sur le solaire “Anyone For You (Tiger Lily)”, judicieusement choisi en début d’année comme single promotionnel. Une piste qui se révèle être l’un des moteurs de l’album grâce à une rythmique fédératrice et entêtante à souhait. En visant la lumière, George Ezra célèbre une idylle extrêmement joyeuse, sublimée de surcroît par la frénésie du piano qui exacerbe la gaité contagieuse de la piste.
La première partie de l’album se veut globalement rythmée et enthousiasmante, à l’image de la chanson d’ouverture. Il est une nouvelle fois question de célébration de la vie avec “Green Green Grass” qui pourrait bien être le tube de l’album sous ses allures pop-retro ou “Dance All Over Me” et son appel à rejoindre la piste de danse. Efficacité garantie ! En effet, George Ezra donne à savourer des sons d’une pop colorée, bercée de nombreuses influences de folk, de blues et de soul qui raviront nos oreilles cet été. Mais une seule écoute ne suffira pas pour déceler et apprécier toute la richesse des instruments organiques déployés sur les douze compositions qui s’apprécieront encore davantage au fil du temps et des écoutes.
Entre harmonies et émotions
Si Gold Rush Kid s’inscrit aisément dans le sillage de ses deux prédécesseurs, il marque néanmoins un tournant majeur dans la carrière de l’artiste qui mise pleinement sur la douceur dans une seconde partie du disque. Les cinq dernières pistes font la part belle à l’émotion à travers des ballades qui sont autant de points d’orgue dans le déroulé du disque. C’est peut-être même dans ce registre qu’excelle le mieux George Ezra, exploitant toutes les modulations de son timbre de voix saisissant.
Certains textes se veulent également plus sombres et personnels, évoquant des troubles obsessionnels compulsifs et tout le travail d’introspection impliqué dans “I Went Hunting”, l’enfermement dans “Manila” ou encore la rupture sur “Love Somebody Else”. Du frissonnant piano-voix, à la guitare acoustique, en passant par la tension des cordes, tous les ingrédients sont réunis pour explorer des sensations profondes. Mais pas de quoi se larmoyer. Dans un monde ébranlé, George Ezra chante l’espoir sur l’hymne folk “Fell In Love At The End Of The World” où l’amour triomphe. Le britannique pose des mots sur les maux et ça fait du bien.
Écoutez Gold Rush Kid :