Fixpen Sill : nous avons écouté « Edelweiss »

Déjà quelques mois que l’album Edelweiss est disponible dans les bacs. La première écoute : plutôt convaincante. Et puis à force de repasser les morceaux, l’album s’est finalement figé dans la playlist de la clé USB de la 207. Découvrez avec aficia l’excellent projet de Fixpen Sill.

Il n’est jamais trop tard pour parler d’un bon projet. Ou du moins on se dit ça pour déculpabiliser de ne pas avoir pris le temps de rédiger son papier plus tôt. Mais qu’importe, il fallait de toute façon sortir quelque chose dessus, car honnêtement l’album mérite qu’on s’y attarde un peu. On parle de qui ? De Fixpen Sill, groupe de rap composé de Keroué et Vidji, ce dernier étant également beatmaker. Le duo fait partie de 5 Majeur, qui regroupe aussi Nekfeu et le groupe Hors II Portée.

Même si Edelweiss s’inscrit comme le projet cadet du groupe, il ne faut pas avoir peur de remonter un peu le temps, puisque les deux rappeurs possèdent au compteur deux importants projets : Le sens de la formule et On verra plus tard. Un LP et un EP qui soulignent l’effort consenti par Fixpen Sill, dans lesquels on retrouve de véritables pépites. En toute subjectivité, mention spéciale à « Jardin d’Eden », « Le programme », ou encore « Garde à vous ». Trois sons complètement différents mais qui, chacun à leur manière, frappe lourdement le crâne. On pourrait en citer d’autres, hors-projets… « Matelas gonflable »… « Chute libre »…

Du coup, ce Edelweiss, ça donne quoi ? Ça donne un album de 15 pistes, appliqué et varié. On retrouve des morceaux frénétiques qui foutent le désordre. Dans l’expression, on pense notamment à l’égotrip « L’Aquarium », au titre « Ma fête » qui comme son nom l’indique fait référence à une soirée banale avec Fixpen Sill, mais qui part finalement dans un délire bien macabre. Hippocampe Fou et sa clique avaient leur « Soirée de ouf », Keroué et Vidji savent également recevoir. N’y voyez pas de comparaison, c’est simplement un souvenir qui resurgit. Et puisqu’on est dans cet univers satirique, parlons rapidement de « Hobo ». Loin d’être un morceau de rap propre au style du groupe, les deux rappeurs se sont permis, pendant quelques minutes, de se moquer de certaines orientations musicales. Voix bourrée au vocoder, mise en dérision des codes, tout y est. Ce n’est pas le son qu’on écoutera en boucle, et c’est voulu. D’ailleurs, c’est le premier clip que le groupe avait dévoilé, une bonne manière de montrer qu’ils sont loin de ce genre de rap.

Dans le vrai de l’album, du bon, du très bon. Franchement, on en avait déjà parlé un peu à la sortie du clip mais l’instru progressive du morceau éponyme « Edelweiss » est juste excellente. Fixpen Fill s’est diversifié dans l’album, on retrouve des sons posés, comme « C’est pas compliqué », jolie perle soyeuse. Et puis le duo, pris d’une douce euphorie, va balancer avec moins de retenue, comme c’est le cas dans le morceau « Comme j’le sens ». Les deux types sont techniques, justes. Globalement, l’album gravite autour de plusieurs thèmes, la société de consommation avec « Objecteurs », la difficulté dans « Casse-tête »… Une flopée de messages, de pistes de réflexion. Et même si Keroué et Vidji occupent l’étendue de l’album, le 5 Majeur est à l’honneur avec un trio aux cotés de Nekfeu, un autre morceau avec Heskis et Hunam.

Découvrez Edelweiss, l’album de Fixpen Sill :