Médine mêle les destins et l’Histoire avec ‘Storyteller’

Médine revient avec un sixième album puissant, personnel et inspirant. aficia a écouté Storyteller pour vous, verdict !

Ses « convaincus » attendaient ça depuis un moment ! Médine est de retour dans les bacs avec un nouvel effort. Storyteller s’inscrit totalement dans la discographie du rappeur havrais. De la trap qui fait réfléchir, utilise la langue française avec sagesse et poésie, raconte des histoires qui sont parfois les siennes dans la pure veine de ce qu’il a déjà pu nous proposer sur Arabian PantherProse élite ou encore Protest Song. C’est parfois violent, mais la vie n’est pas toute rose, même lorsqu’il déclare son amour à sa famille…

Le Havre, les histoires et l’Histoire

« Depuis que je suis dans le métier, on me prête d’être un storyteller, de chanter ces morceaux qui racontent une histoire politique… L’approche se veut, cette fois, un peu plus personnelle parce que c’est dans les petites anecdotes que l’on arrive à lire les époques et les contextes. Le fil rouge était de faire résonner mon histoire au sein de la grande histoire. Le vécu en raconte souvent plus sur l’époque. Plus que les grandes lignes de l’histoire » s’est-il confié lors de la séance d’écoute publique qu’il a organisé il y a peu dans sa ville.

On sent ce besoin de rapprocher les histoires et l’Histoire dans la plupart des pistes avec de nombreuses références. Dans « Fin alternative », il partage ses souvenirs de vie au quartier et comment sa passion pour la musique l’a sauvé. Pour « Tellement je t’M », il ouvre son cœur, s’adresse à sa fille Mekka et lui confie ses craintes et ses espoirs sur la condition des femmes. Il n’en oublie pas sa série « Enfants du destin » mise en avant précédemment par les titres « Petit-Cheval », « Kunta Kinté » et « Nour ». Cette fois-ci, il a décidé d’évoquer le destin d’Ataï, chef mélanésien tué en 1878 et dont la tête décapitée a fini exposée en Métropole. « Ce morceau questionne sur la notion de liberté. Comment un kanak l’aborde avec en ses gènes la mémoire de ce qu’il s’est passé au cours de l’insurrection contre le colonisateur français en 1878. » a-t-il déclaré à propos de ce titre qui est l’un des plus forts de l’album. Et comment ne pas parler de « Bataclan » dont le texte et les images rendent hommage à la scène qui a vu le talent du rappeur se développer.

Des featurings qui envoient du lourd

Dans ce sixième album, Médine a également décidé sa trap avec ses camarades et… son fils. Déjà dévoilé avant la sortie de l’album, « PLMV » a vu se reformer la Ligue en compagnie de Youssoupha et Kery James. Quand trois des plus belles plumes du rap français se retrouvent ça ne peut qu’être bon ! Dans d’autres styles, le Havrais partage « Mandara » avec Soolking et « Nature morte » avec Fianso. La plus grosse surprise vient du morceau « Papeti » sur lequel on entend son fils Massoud demander des réponses à son père.  « Tout est parti d’une story sur Instagram. Massoud est déjà monté sur scène. À chaque fois, il s’est passé quelque chose avec le public. On est un peu tous en famille. Il fallait bien que cela arrive… » s’est-il expliqué sur ce morceau qui fait partie de nos préférés.

Découvrez Storyteller, le nouvel album de Médine :