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Dajak en interview : “Je conçois mes chansons comme des flashs, c’est très souvent contemplatif”

Exclusivité aficia

On retrouve Dajak en interview sur aficia. L’artiste nous parle dans cette partie de son premier EP Flash sorti le 26 juin. Un entretien qui s’est tenu la veille de sa sortie…

Semaine spéciale sur aficia puisque nous la passons en compagnie de Dajak ! Depuis février 2020, Dajak se constitue une place dans le paysage musical français. De ”Ciel Rose” à ”PLP” en passant par son dernier titre ”Phonecall”, l’interprète et beatmaker parisien produit une musique qui fait écho à toutes ses influences et qui lui est propre.

Ainsi, à l’occasion de la sortie de son EP Flash le 26 juin, aficia s’est entretenu avec un artiste qui nous réserve de jolies surprises.

Flash, le premier EP de Dajak…

Après nous avoir confié sa playlist du moment et échangé autour de ses influences et passions musicales, nous parlerons dans ce deuxième volet de son EP Flash paru le 26 juin. Un projet composé de six titres autant planants qu’authentiques. Une entrevue intéressante pour comprendre toutes les étapes (de la création à la sortie) de cet opus si attendu.

Dajak : l’interview…

Comment tu te sens à l’approche de la sortie de ton EP Flash ?

Dajak - DR

Je me sens impatient. Cela fait très longtemps que l’on travaille dessus et que l’on a pensé le projet de A à Z. Il y a des morceaux que l’on a jeté, d’autres qu’on a récupéré et retravaillé… Pour, au final, avoir un rendu qui nous plaisait à 100%. Je n’ai pas vraiment de stress car je suis déjà concentré sur la suite. Cette sortie permettra aussi de libérer les trois derniers titres qui vont compléter les trois autres déjà disponibles.

Cela fait combien de temps que tu as ce projet dans la tête ?

Cela fait à peu près deux, trois ans quand j’ai arrêté les Sounds System pour me concentrer sur la production. Il faut savoir que je fais partie de la team des perfectionnistes. Cela m’a pris énormément de temps avant de me dire que je ne pouvais pas aller plus loin dans la production d’un titre. Il y a un an, j’avais déjà produit un EP que j’ai jeté parce que je voulais aller plus loin dans la démarche. On a ensuite repris à zéro avec l’équipe que j’ai aujourd’hui. Ces trois années d’attente m’ont permis d’apprendre. Cela me tenait à cœur de faire moi-même mes compositions, mes productions, de m’enregistrer mais aussi d’apprendre quelques références en mixage même si je l’ai fait avec Antoine Voidey.

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Cet EP ressemble-t-il à ce que tu avais imaginé ?

Pas du tout ! (rire) Il y a deux ans, quand je pensais faire un projet, je n’imaginais pas ce résultat. C’est là que je suis content parce que j’ai réussi à me surprendre moi-même. Toute mon équipe c’est aussi mes directeurs artistiques, Newik, Steffy, Maxime, Nobzy… Tout ce groupe-là me guide aussi sur mes titres. Ce sont eux qui m’ont poussé à aller plus loin dans ma musique et c’est grâce à cela qu’aujourd’hui j’ai un EP qui me plaît.

Cet EP montre toutes mes influences, tout ce que j’aime dans la musique.

Dajak

Peux-tu nous expliquer le nom de l’EP : Flash ?

On a beaucoup réfléchi au nom du projet. ‘Flash’, c’est la dernière chanson qui a rejoint le projet. C’est un titre que j’ai fait pendant le confinement alors qu’on avait déjà validé la tracklist. On s’est dit que finalement, il irait bien sur l’EP. Ce mot désigne bien le projet. Je conçois mes chansons comme des flashs. C’est-à-dire que c’est très souvent contemplatif. Cela va être moi à un moment donné d’une situation et c’est comme s’il y avait un flash et que le temps s’arrêtait. J’exprime tout ce que je ressens. Il y a aussi plusieurs significations à ce mot. Flash, cela peut être la lumière, les flashs de voiture, la vitesse. C’est un mot qui colle bien avec l’ensemble du projet. C’est d’ailleurs Maxime Ellies qui a proposé ce nom.

Que cherches-tu à montrer dans cet EP ?

Sur le plan musical, cet EP montre toutes mes influences, tout ce que j’aime dans la musique. Sur le plan humain, c’est les moments de vie, des petites histoires. C’est comme si je me posais là, à 22 ans, et que je tirais le constat de ces flashs que j’ai eu durant ma vie.

Ma musique n’est pas constituée essentiellement de chansons tristes
mais il y a toujours cette mélancolie, cet entre-deux.

Dajak

Les thèmes sont assez mélancoliques tout en restant planant et entraînant dans la mélodie. Pourquoi avoir choisi ce mood ? Tu es quelqu’un de plutôt solaire en temps normal ?

Carrément (rire), je pense que c’est aussi ça qui surprend assez mes amis. Quand je ne suis pas bien, ils le découvrent grâce à mes titres. Il y a quelque chose de carrément mélancolique c’est certain mais ce n’est pas ce que je revendique au quotidien parce que cela peu vite devenir usant pour mon entourage. Ma musique n’est pas constituée essentiellement de chansons tristes mais il y a toujours cette mélancolie, cet entre-deux. On a de l’espoir, on sait ce qu’on veut, on sait comment y arriver… Mais on est souvent freiné par certaines choses. J’ai même essayé de faire des titres plus solaires comme ‘Turquoise’ par exemple et il y en a eu d’autres. Toutefois, je préfère exprimer cette mélancolie parce que quand tu le ressens c’est un sentiment inexplicable. La transformer en musique c’est très intéressant.

Sur le titre ”Turquoise” et même dans quasiment tous les titres, tu utilises l’anglais. Il y a-t-il une raison ?

Cela vient des influences reggae. J’ai été très influencé par le reggae-dance hall des années 90 français mais aussi toute la scène jamaïcaine des années 70, 80. L’emploi des mots en anglais dans l’EP sont des automatismes. L’anglais glisse mieux aussi sur certaines phrases. On peut aussi remarquer l’utilisation du patois jamaïcain notamment dans ”Turquoise”. C’est un argot avec lequel je suis familier depuis pas mal d’années parce que je n’ai écouté que ce type de musique pendant très longtemps. C’est naturel, instinctif.

Parmi les 6 titres présents sur cet EP, il y a-t-il un titre que tu aimes plus qu’un autre ?

Forcément ça va être ‘Flash’ parce que c’est celui, je trouve, qui regroupe le reste des titres. C’est aussi le plus récent, je me retrouve donc le plus dedans. Cette touche de reggae dans le titre me plaît beaucoup. J’ai aussi inséré un extrait d’interview de Super Cat qui est un toaster jamaïcain des années 90 qui m’a énormément influencé. Cela me fait très plaisir de pouvoir mettre un peu de lui dans ma musique, c’est un clin d’œil.

Au niveau de la direction artistiques (tenues, visuels clips, images…), comment tu travailles ?

C’est Maxime Ellies, le directeur artistique de tout le côté image. Lui, il est très talentueux là-dedans, c’est un réalisateur très fort. On s’entend bien parce que, déjà, on est amis et puis aussi parce qu’on a des références communes. C’est comme ça que je travaille les visuels. Il est très inspiré, ça va vite. Pour ‘Ciel Rose, c’était au début de notre collaboration, on a écouté le titre ensemble et il me dit ‘Il faut un désert, il faut qu’on aille au Maroc‘. Je l’ai suivi, je lui fais 100% confiance. Il a tout à fait compris l’esthétisme de cet univers. Il a beaucoup d’idées, on n’est jamais freiné. Parfois, on pourrait penser que c’est l’argent qui prime pour les clips mais en vrai, ce sont les idées qui font tout. On peut se permettre d’être en indépendant. Cette manière de travailler instinctive, on va à l’endroit voulu, on a quelques plans et on improvise. On ne se sait jamais vraiment ce qu’on aura comme produit final. On sait juste le contexte.

Sur l’aspect visuel, il y a Clémence Theil qui a beaucoup joué dans le projet. C’était important d’avoir des pièces uniques pour que ça colle à l’univers. La collaboration était super agréable et j’espère qu’on continuera à travailler ensemble et c’est bien parti pour. C’est important pour moi de travailler avec des personnes qui me sont proches pour qu’au final le projet soit celui d’un groupe et pas seulement le mien.

On t’a découvert en février avec ”Ciel rose”, pourquoi avoir choisi ce premier titre ? C’est un peu une présentation de qui tu es ?

C’est celui que j’avais fait écouter en premier à Maxime et il avait vraiment accroché. Avec le temps, on s’est rendu compte que c’est le titre qui fait le mieux la transition entre ce que je faisais avant et maintenant. ‘Ciel Rose’ c’est un titre entre deux mondes, cela paraissait donc logique. Puis aussi pour le sens. Il ouvre une histoire, c’est pour cela qu’il occupe la première place de la tracklist. Je suis aussi content parce que c’est un titre que le public apprécie.

Comment comptes-tu défendre ce projet ?

On va sortir un clip dans les jours suivants la sortie de l’EP puis on va voir parmi les trois nouveaux titres s’il y en a un qui plaît plus potentiellement. Ce ne serait donc pas impossible que l’on continue d’imager la musique. Sinon, on a d’autres projets en chantier. Avec mon équipe de musicien on aimerait plus pousser le côté musical déjà présent sur l’EP. On va essayer de le développer le plus possible. Une chose est sûre, on n’en a pas fini avec ce projet.