Claude © Geray Mena
Claude © Geray Mena

Claude en interview Dix-moi : ses débuts, son album ‘In Extremis’, Les Victoires de la musique… 

Nous étions probablement le premier média web à l’interviewer il y a de ça deux ans. Claude publie ce mois-ci son premier album événement. Il est en interview sans filtre sur aficia.

Le label Microqlima qui a cru dès le début. Et il a eu raison. Il en existe peu, des artistes comme lui. Claude est arrivé dans le paysage musical avec “Très disco” en 2020 puis” Bientôt la nuit” deux ans plus tard. C’est à cette occasion que l’artiste influencé par des artistes comme MGMT, Daft Punk avait donné sa première interview à notre média.

Aujourd’hui, la discographie de Claude se muscle avec IN EXTREMIS, son premier album, marqué par la rencontre avec le producteur Alexis Delong (Zaho de Sagazan, Yoa). Un opus qui a vu naître une ribambelle de singles comme “Addition”, “Soustraction” ou “Baisodrome”.  Entretien avec la potentielle future star des Victoires de la Musique, Claude bien sûr !

Claude en interview DIX-MOI, en 10 questions : 

1- Que retiens-tu de ces deux dernières années extrêmement riches ?

Je retiens que ce premier EP Bientôt la nuit était une sorte de première étape. Il fallait que je sorte à un moment donné un projet. Je ne savais pas trop encore quels genres de chansons je voulais faire. Cela m’a permis de faire de grandes choses : des concerts, de rencontrer Alexis Delong qui a produit l’album qui vient de sortir. Il m’ajustement rencontré sur les quelques concerts que j’ai fait avec ce premier EP. Ensemble, nous avons ensuite travaillé ensemble sur l’album sur toute l’année 2023. On a ensuite mixé, masterisé début 2024, et l’album sort enfin !

Ces deux années-là se résument finalement à cette période là. On a fait de la musique à l’infini, on trouve de nouvelles manières de chanter, on teste plein de trucs, on défonce les bases que j’avais avec l’EP tout en recommençant à zéro, on trouve  de nouveaux sujets, on s’essaye à une nouvelle orchestration… C’était vraiment fantastique musicalement. Et puis, nous avons sorti les premiers singles en début d’année. Singles après singles. C’est un album très chargé, avec beaucoup de sujets plutôt long. On avait vraiment de quoi présenter cet album. Et je suis plutôt contents car visiblement les gens kiffent ! J’étais très fier de ce qu’on avait fait mais tu ne sais jamais trop comment ça va être perçu. Les médias aiment bien j’ai l’impression. Donc très content oui ! 

Devenir la nouvelle étoile montante de la pop, c ‘est une ambition.

– Claude pour aficia.

2- Nous t’avions interviewé il y a deux ans sur aficia, avant même que tu sois médiatisé. Tu nous racontais une histoire à propos du nom de scène choisi, Claude. Mais j’ai l’impression que tu racontes une version totalement différente à chaque interview…

Je vais te raconter la version du moment ! J’aime beaucoup marcher avec mon père… Alors, je te préviens, cette histoire est totalement fausse ! (rires) Mais elle est marrante, écoute ! Je vais improviser ! J’aime beaucoup randonner avec mon père. Quand j’étais au lycée, je suis parti avec mes parents en Amérique du Sud deux semaines où on faisait 20 à 30 kilomètres par jour. On s‘est retrouvé dans un refuge. Un homme presque hermétique nous a accueilli durant ce passage. Ce mec-là avait une culture musicale totalement incroyable. Je me suis très attaché à lui pendant ces quelques jours. Il m’a appris plein de choses. Et il avait un chat qui s’appelait Claude. c’est une sorte d’hommage. En vrai, c‘est une raison très personnelle. C’est mon petit jardin secret. Là vraie explication je ne l’ai pas encore donné pour tout te dire…

3- Quand je lis le communiqué de presse que nous recevons, il est inscrit “découvrez Claude, l’étoile montante de la pop française”. C’est vrai ou est-ce surfait? 

Je ne sais pas. C’est un peu cliché comme titre. C’est une ambition, clairement. J’aime avoir des objectifs clairs et définis, souvent inatteignables mais je m’oblige à les atteindre et être déçu. Cela peut-être infini comme cercle. Je suis souvent déçu par moi-même du coup (sourire). Mais il est évident que je souhaite devenir un nom dans la musique française qui a son importance. J’aimerais faire de la musique intéressante et importante. Mais c’est marrant ce que tu dis avec ce communiqué de presse car il suffit qu’un journaliste le dise pour que ce soit repris ailleurs. Je ne sais pas si c’est vrai. La réalité c’est que c’est le public qui fait le succès d’un artiste. Cela y contribue, certes, mais c’est le public qui compte, donc nous verrions bien !

Nous comparer Zaho de Sagazan et moi aujourd’hui, ce n’est pas le même sujet ni le même style musical

– Claude pour aficia

4- Tu arrives juste après Zaho de Sagazan dans un style quand même similaire, avouons le. On te compare souvent à la chanteuse. Est-ce dû à la collaboration avec son producteur ?

Bien sûr, certainement. Il y a plein de points qui nous relient. Autour d’elle, elle a emmené une équipe qui a commencé avec elle, qui sont devenus des gens hyper forts en travaillant sur son projet. Alexis Delong, ses musiciens et son équipe sont des gens novices à la base et qui sont devenus des références dans leur spécialité, que ce soit la direction artistique du live ou ses musiciens. Le fait d’évoquer son nom est donc naturel quand on sait qui gravite autour du projet.  Après, la comparaison s’arrête à peu près là. On a des références communes en termes de chansons internationales. Sur la chanson française elle est sans doute plus cultivée que moi. Et oui, il y a ce truc de chanson électronique.

Je fais quelque chose de très différent. Zaho a créé une catégorie bien à elle. Personne ne sera dans sa catégorie, en termes de style de musique et en termes de succès. Une Zaho, c’est tous les 10 ans que quelqu’un arrive à avoir un tel succès. Christine & The Queens, enfin Redcars maintenant, avait un truc très marqué également à l’international, en Angleterre et à l’international, mais qui est incomparable ici en France. Zaho a déjà conquis les Français. Nous comparer aujourd’hui n’est pas le même sujet ni le même style musical. Je pense que Zaho a un grand talent pour faire de grandes chansons populaires. Ce n’est pas ce que j’écoute donc je ne sais pas le restituer en musique. Elle a ce talent immense qui rend une chanson intergénérationnelle. Chacun son créneau, chacun son niveau. C’est de la musique, il y a de la place. 

5- Ma mère ne connaît pas encore Claude. Elle est restée à Claude François. Comment lui faire découvrir l’artiste Claude ? 

Il suffit de chercher le gars au milieu des gens, un gars petit avec de grosses lunettes ! (Rires) Déjà, c’est un premier truc. Musicalement, c’est un peu chelou, je n’arrive pas forcément à décrire tout ça. Je pense que c’est quelque chose qui est relativement appuyé sur le texte et que ce texte est plutôt descriptif, réaliste et pessimiste. Et oui, cela tourne autour des sujets qui sont des défauts en général, et qui sont les miens en vrai, la solitude, les grandes villes, le monde du travail aussi peut-être bizarrement.

Musicalement, c’est de la musique électronique qui vient de nombreuses influences, l’ambiante, l’acid-house, la techno, le breakbeat, l’église aussi. Il y a des organes dans tous les sens. L’exercice est compliqué, de résumer sa musique de façon concise. J’ai fait en deux trois phrases… c’est une galère de fou à faire. En une phrase, cela pourrait être de la poésie électronico…. (Rires) Impossible en une phrase. Je ne peux pas ! A chaque fois quand j’essaie de me casser la gueule ! C’est prétention comme nom… (rires)

6- On pourrait peut-être dire que c’est de la chanson à texte électronique ? 

Je n’aime pas le terme “chanson” en fait. C’est un terme que je trouve vieillissant associé à une musique que je connais pas et que je ne comprends pas. Je trouve que ce terme s’apparente à des artistes qui ont fait des grandes chansons qui durent 400 ans, come Jacques Brel etc. Ce n’est pas ma culture musicale du tout, du coup c’est compliqué de s’identifier. 

7- Tu donnes beaucoup d’interviews en ce moment. Est-ce pour gagner en visibilité ou chercher à présenter l’humain derrière l’artiste ? 

De plus en plus, on cherche ce contact un peu humain. Même moi en tant qu’auditeur, j’aime savoir que les gens que j’écoute sont sympas, et comprendre un peu les délires de la direction artistique de sa création. Il n’y a rien de plus kiffant qu’un artiste qui parle deux heures de son univers. J’aime comprendre ce qu’il se passe dans leur tête quand ils font de la musique. Savoir si ce sont des connards ou des gens sympas (sourire), c’est important aussi !

8- N’y a t-il pas un côté usant de faire des marathons interviews ?

Cela fait partie du boulot. Je pense que c’est plutôt cool, et c’est plutôt bon signe. Je ne vais pas m’en plaindre. C’est vraiment le moindre des problèmes qu’on puisse avoir dans la vie que de répéter deux/trois fois la même chose dans une même journée, enfin ça va quoi ! Et puis ça travaille au fait que je sors un album, c’est flatteur que tu sois là, c’est flatteur de discuter avec des gens. 

9- Les Victoires de la Musique : est-ce que ça commence à parler autour de toi d’une possible, peut-être, nomination ? 

Moi j’en parle pas ! Mes équipes en parlent. Moi j’y crois zéro. Oui les gens en parlent, de temps en temps. Je ne veux pas y croire en réalité, on verra bien mais c’est trop gros comme ambition. J’ai de grosses ambitions, ce n’est pas ça le problème, mais Les Victoires font partie de ces choses où je me dis “je suis complètement fou d’y croire !”. 

10- Qu’est-ce qu’on te souhaite pour clôturer cette interview ? 

La totale ! 15 Victoires de la Musique, des disques de platine à en crever et de nombreuses dates de concerts. J’espère pouvoir faire des festivals l’été prochain. En tout cas, nous on a préparé un beau spectacle avec des musiciens qui sont trop forts. Ce sera un spectacle qui plaira aux gens. Actuellement je découvre l’amour du live, le fait de kiffer sur scène le temps d’une heure ou une heure et demie ! Je kiffe terminer en sueur complète, discuter avec les gens, raconter des conneries.

Découvrez le premier album de Claude :