Boostee en interview pour aficia

Boostee en interview : retour aux sources, travail de l’ombre et nouvel album…

En pleine vadrouille pour découvrir de nouveaux festivals, c’est du côté de la seconde édition de Melting Potes à Bressuire qu’aficia s’est arrêté pour échanger avec leur tête d’affiche de la soirée : Boostee.

À quelques kilomètres de ses terres natales, le choletais Boostee s’est prêté au jeu de l’interview, et a répondu à quelques questions.

Après avoir foulé de nombreuses scènes de festivals, lancé sa première tournée, et s’être heurté comme beaucoup à la crise sanitaire, Boostee laisse planer un certain mystère sur l’évolution prochaine de sa musique. 

Riche de trois albums aux sonorités différentes (de la Pop – FeelGood pour Bluesky, un aspect un peu plus street et brut pour MAD, et le dernier opus en date, Jeunes et Tristes, plus engagé et libérateur), nous avons cherché à faire le point sur ses inspirations, ses envies, ses projets et tout le travail réalisé dans l’ombre.

Alors que le projet “Boostee” semble se diriger vers un semblant de retour aux sources avec un nouveau disque en préparation, le chanteur découvre le plaisir de partager son savoir et sa passion aux futurs talents de demain, à travers plusieurs projets plus ou moins mis en lumière.

Bref : Nouvel album, retour aux sources, relation avec les réseaux, nouveaux objectifs… On a fait un bel update de l’évolution de son projet, depuis notre dernière rencontre.

Boostee, l’interview…

On t’a reçu l’année dernière avec aficia pour la sortie de Jeunes & Tristes, tu voulais livrer ton mood qui s’est avéré plutôt universel au public, comment s’est passé l’accueil de cet album ? Tu en es fier ?

Je suis très fier de Jeunes & Tristes. C’était particulier parce qu’il y avait le Covid et tout… Mais c’était une sortie d’album originale, par YouTube ! J’avais fait une release que j’avais adoré faire, on avait fait ça bien avec l’équipe ! C’était très particulier mais très cool.

Cet album est très différent des précédents, MAD et Bluesky. Si on vulgarise un peu, il est beaucoup moins commercial que les deux premiers ! Mais je savais très bien où j’allais, ce que je faisais. 

J’avais envie de ça, d’un album très guitare – voix, plus doux et tranquille. Et puis surtout je me livrais plus, donc je savais que je n’allais pas avoir les mêmes médias que d’habitude, mais c’était un choix, je connaissais les tenants et aboutissants.

Mais du coup, j’ai été très content du retour de Jeunes et Tristes. Que ce soit en matière de streams, je me suis fait plaisir aussi dans les clips, où je suis allé chercher de l’imagerie… Et pareil, ce n’était pas du tout des clips pour passer en télé, mais ça m’allait très bien ! 

On sortait de deux ans de Covid, on avait tous vécu une période particulière et je voulais pas aller là où tout le monde va, mais plutôt chercher à aller en profondeur dans le discours et la musicalité.

C’est un album que je ne regrette pas du tout. J’ai toujours dit que je n’avais pas de cases, et je trouve que Jeunes & Tristes c’est une belle manière de le prouver aussi, d’arriver à un virage où on ne m’attend pas forcément. Il n’y a pas de drops ou refrains qui prennent à fond ; Même si je suis capable de le faire je n’avais pas envie de ça. 

Ça m’a fait du bien de le faire !

Ton premier album était très feelgood, le second un peu plus street, le troisième un peu plus engagé et nourrit de tes différentes richesses musicales. Qu’est-ce qui t’inspire et te représente maintenant, plus d’un an après Jeunes et Tristes ?

Là clairement je suis dans un mood “Le Boostee de Bluesky”. À hauteur de 2022, avec la musicalité de 2022, mais je suis sur quelque chose de beaucoup plus festif. 

Je revois beaucoup Nino, et je bosse beaucoup avec PL qui a aussi travaillé sur Jeunes & Tristes. On est dans ce truc où on a envie de Pop ! On a envie que ça tabasse ! Comme on sait le faire.
Du coup on y va, donc on a sorti “S’attacher” et “Faux Départ”, dont on est très contents des retours. 

C’est un truc que j’adore faire, que je sais faire, et je sens aussi que c’est là où les gens m’attendent aussi. Ça se montre dans les messages, dans les retours que j’ai, et je suis trop content car c’est une particularité de la musique que je maîtrise très bien et que j’adore faire, c’est parfait !

Le prochain album je pense que je vais aller dans ce sens-là et on va tracer dans un truc très Pop, mais il y aura toujours ce truc que j’adore faire : Créer une histoire au fil de l’album, créer du lien et du sens. Proposer un vrai univers sur un album.

On t’a connu très actif sur les réseaux sociaux. Malgré certaines périodes de distance tu y reviens toujours, c’est important pour toi, avec le projet Boostee, d’être connecté en 2022 ?

Sans parler de moi, oui. Pour un artiste en 2022 c’est très important d’être connecté. 
Moi j’ai une histoire particulière avec les réseaux parce que j’ai été énormément dessus pendant 2 ans, j’étais fortement en concert, un peu partout en fait, et ça a été une claque au bout du compte.

Du coup, j’en ai fait un peu qu’à ma tête mais je ne regrette pas, parce que je me suis écouté. Je suis passé d’une grande activité sur les réseaux sociaux à plus rien pendant presque un an. Ensuite j’y suis retourné, puis il y a eu le Covid où j’ai préféré me faire petit parce que j’avais la chance de ne pas vivre dans un appartement ou autres donc je ne me voyais pas du tout maintenir le cap avec les réseaux, j’ai préféré travailler sur l’album Jeunes & Tristes.

Mais oui, j’ai une relation particulière avec les réseaux. Je n’ai plus du tout envie de me mettre en avant. Mais paradoxalement j’ai envie que ma musique marche, donc… C’est un truc qui est très compliqué. Je pense qu’il faut trouver son équilibre. Et en faire trop ce n’est pas bon, tout ce qui est excessif est mauvais. 

Je garde mon cap, je communique sur ma musique. Quand j’ai envie de partager avec les gens qui me suivent un petit moment off ça me fait plaisir aussi, il y a des retours sympas, c’est cool. Mais je pense qu’il faut savoir aussi se préserver.

J’ai pris cette décision-là suite à certaines aventures que j’ai eues, suite à un trop-plein. Mais forcément encore une fois quand tu fais des choix il y a des conséquences derrière. J’aime les réseaux mais à petite dose.

Par contre effectivement, comme dans tout changement, il y a des éléments qui me manquent. La Boosteam ça me manque, mais pour mon bien-être à moi j’ai dû trouver mon équilibre. 

Tu t’es lancé dans la création d’un podcast, ce qui est assez original pour un artiste. On peut s’attendre à une suite pour ce projet ? Ou de nouveaux formats innovants qui te trottent en tête ?

Oui ! On a Bluesky Radio, mais c’est un projet parmi d’autres qui prennent du temps, de l’énergie… On a la marque de vêtements, Bluesky Project avec Bluesky Studio aussi, avec beaucoup d’artistes qui viennent en studio. Il y a mon album, celui de Solow sur lequel on travaille… Il y a beaucoup de choses !

Mais forcément, Bluesky Radio fait partie des projets dont je suis très fier. On a eu Rouquine récemment, c’était trop bien ! On veut et on va continuer, on a des pistes avec de beaux artistes avec qui on veut discuter.

Tu es revenu il y a peu de temps avec ton single “Faux Départ”, avec un clip presque “homemade”, tourné chez toi. C’est important pour toi de construire tout ça avec un cercle proche ?

Grave, c’est carrément homemade ! Je trouve que, comme on voit évoluer les réseaux sociaux, la relation au clip change. Les gens sont de plus en plus attirés par le off, le homemade. T’as des vidéos de types qui se filment 4 secondes et font des milliards de vues. Je pense que les gens aiment quand c’est sincère, avec une histoire, et plus forcément 17 drones en train de filmer un désert avec un mec au milieu… Enfin c’est cool, ça marche quand même ! Mais je sais que mon projet s’attache plus à de la simplicité, de belles histoires, et à quelque chose de pur et simple. C’est ce que j’aime voir donc je me dis que c’est ce que je dois faire.

C’est avec Joris Favraud qu’on a fait le clip de “S’attacher”, et on a adoré ! C’était homemade, une caméra, une idée, avec des gens qui savent faire.

On a fait ça sur “Faux Départ” aussi, et moi j’aime ça ; Des clips avec de belles histoires qui racontent quelque chose en profondeur.

Le projet Boostee a souvent été associé à des titres mi-anglais mi-français. Tu disais dans une de nos interviews que tu te rapprochais du français, dans Faux Départ on est sur du 100% français, c’est la fin de l’anglais ?

Alors, l’anglais-français est revenu au casting pour l’album mais il a été recalé. Ça fait longtemps que je ne fais plus ça, c’était surtout au tout début. Je faisais beaucoup voire que de l’anglais, puis j’ai mixé les deux. J’ai fini par prendre plus de plaisir à écrire en français donc naturellement l’anglais s’est effacé. 

Depuis que j’ai commencé à écrire j’ai toujours fait des textes avec du français. C’est un vrai travail et je trouve qu’au niveau de ma plume, j’ai plus d’automatisme avec le français. Et j’ai envie que les gens me comprennent donc l’anglais n’a plus trop sa place dans mes chansons.

Depuis que tu as commencé les concerts, on t’as connu sous plusieurs formations (solo, avec BSO en DJ, Caro à la batterie, Nino au clavier, PL à la guitare…) .
Si demain tu devais faire un gros concert avec l’accompagnement musical que tu veux, sans limites, tu verrais ça comment ?

En vrai de vrai, les concerts c’est un peu comme le reste, je vise de plus en plus la simplicité. Le but c’est de faire passer un bon moment aux gens ! Et quand t’as la chance d’avoir des titres qui ont touché les gens avant… Il n’y a pas forcément besoin d’avoir 14 personnes sur scène. J’aime les concerts qui sont simples. Donc si j’avais le choix, sincèrement, je prends PL à la guitare, Nino au clavier, et ça dégage ! (rires)

Découvrez notre interview vidéo « Faux Départ » avec Boostee sur l’Instagram d’aficia !