Amalia - © Kamila K Stanley
Amalia - © Kamila K Stanley

Amalia en interview ‘Flash’ : “La scène, c’est toute ma vie”

Amalia est une artiste solaire et singulière. Originaire de Marseille, artiste queer, elle revendique son identité fièrement au travers de sa musique. À l’occasion de la sortie de son second EP Comme toi, aficia lui a posé quelques questions. Une artiste surprenante à découvrir en interview Flash !

Amalia en interview ‘Flash’ !

1 Salut Amalia, comment vas-tu ? Est-ce que tu peux te présenter, toi, ton univers et ton nouveau projet en quelques mots ?

Ça va très bien merci ! Alors Amalia, 24 ans, marseillaise, chanteuse, rappeuse. J’ai sorti Comme toi, mon nouvel EP, vendredi 23 février. J’ai choisi le titre Comme toi parce que, pour ce deuxième EP, je voulais changer. Dans le premier EP je parlais de moi, d’une petite nana. Pourtant, j’avais toujours tendance à vouloir parler de moi pour que les autres se reconnaissent dans mes paroles. En écrivant ce deuxième EP, j’ai remarqué que dans la plupart des titres, je parlais à la deuxième personne du singulier. Et puis je voulais faire une sorte d’appel à l’unité aussi.

Aujourd’hui, on considère l’autre comme une menace, comme une concurrence, comme une violence même. J’avais envie de rétablir les choses et d’avoir un message pour ce que je représente : la jeunesse. Je voulais dire « restons unis », l’autre c’est un allié, c’est notre reflet. Aujourd’hui on est dans une ère d’homophobie, de racisme, il y a des enjeux géopolitiques et écologiques énormes. Tout part en vrille et nous en tant que jeune, comment on vit ? Tout ça, ça crée de l’appréhension aussi, moi j’avais envie de faire un projet qui rende hommage à l’autre.

2 Cet EP est sorti il y a quelques jours seulement, comment te sentais-tu avant sa publication ? Et maintenant, contente des retours ?

Alors avant la publication, j’étais extrêmement stressée parce que j’allais lâcher le bébé, après ça n’allait plus être de mon ressort. Donc j’étais très hésitante, je me disais « Non mais en fait je n’aurais pas du mettre ce son… » enfin bref je partais vraiment dans des trucs lunaires. Et après la sortie de l’EP, c’est au moment où j’ai commencé à voir les premiers retours que je me suis dit que j’avais bien fait en réalité. Ça a été un vrai soulagement.

Je pense que je n’aurais pas fait cet EP si je n’étais pas née à Marseille.

Amalia en exclusivité pour aficia

3 Le clip de « 100 » a été tourné à Marseille, peux-tu nous parler du lien que tu entretiens avec cette ville ?

Je pense que je n’aurais pas fait cet EP si je n’étais pas née à Marseille. Justement, ça fait 2000 ans qu’on est toujours ensemble, on vient tous de partout, et il n’y a pas de problème d’ethnie, de culture. Pour moi, Marseille c’est la preuve que le vivre ensemble peut exister. Et justement, pour moi il y a un écart énorme entre ce que je vois dans les médias et ma vie de tous les jours. Marseille c’est une ville qui m’inspire totalement. Dans « 100 », je parle d’une histoire d’amour très difficile, et je raconte le chemin de sagesse de se dire « Okay, je pars de cette relation toxique, mais qu’est-ce que j’en tire de tout ça ? ». Même si la chanson est triste, il y a quelque chose de positif.

Et puis j’avais vachement envie de faire une sorte de clip concept où tout se passe dans une voiture. Pourquoi ? Parce que déjà Marseille c’est une ville vraiment mal desservie, donc c’était un petit message politique. Et ensuite dans le clip, il y a vachement de scènes en bord de mer et ça représente bien les dates (rendez-vous amoureux) que j’ai pu faire dans ma vie. La plupart de mes dates se sont passés aux Goudes (un quartier de Marseille). En fait on se posait là-bas et autour de nous il y avait des gens qui fumaient des joints, des gens en dates, d’autres qui s’amusaient. On faisait tous notre vie mais la voiture c’était vraiment le lieu de rencontre.

4 Justement, en parlant de Marseille, tu as eu l’occasion d’y faire quelques concerts, quel est ton rapport avec la scène ? Tu t’es fait connaître sur les réseaux mais tu as l’air d’être assez anxieuse, ce n’est pas trop difficile ce décalage ?

La scène c’est toute ma vie. C’est très bateau de dire ça mais justement, je ne peux pas faire un projet qui rende hommage à l’autre si je ne fais pas de concerts derrière. Comme toi c’est un appel à l’unité, à l’union, et en fait la scène c’est exactement ça. C’est hyper important de transmettre cet amour et de rencontrer les gens. Ma relation avec mon public s’est créée dans un univers virtuel, alors je chérie les moments où je peux les rencontrer.

La scène, ce n’est pas du tout une source d’angoisse pour moi. Pour moi la scène c’est vraiment libérateur quoi, ça me permet de me libérer de tout. Je suis issue d’une famille espagnole et à la maison il y a toujours eu des chants. Il y avait toujours du monde, et tout le temps du live. Et puis j’ai fait beaucoup de théâtre aussi, donc être sur scène c’est mon truc.

5 L’année 2024 commence sur les chapeaux de roues pour toi, comment se dessine la suite ?

J’aimerais que ça continue. J’ai tendance à être un peu pressée donc j’ai envie de redoubler d’effort. Je rêve d’être programmée dans un maximum de festivals et, peut être, de faire mon premier concert solo. Mais tout ça, ça prend du temps. Et puis j’aimerais repartir en studio et faire un album !

Découvrez Comme toi, le nouvel EP d’Amalia :

Lou-Ann Nambot