Oete est en interview flash pour aficia.
Photo : Yann Orhan.

Oete en interview Flash : “Quand on est fêlé, on peut laisser passer la lumière !”

Le chanteur Oete vient de sortir son premier album Armes et paillettes. Un disque de « variété alternative » comme il aime à le nommer. Un album soigné aussi bien musicalement que visuellement. Il était à Roubaix 8 novembre dans le cadre du Crossroads Festival, aficia en a profité pour lui proposer une interview.

Son premier album flirte avec la variété française de son enfance mais aussi avec la new wave terriblement dansante qu’il affectionne. Tour à tour libre, candide ou guerrier, Oete impose son genre pour en proposer de nouveaux. Voix envoutante et déhanché assumé, il est d’ores et déjà la révélation de cette fin d’année. Nous lui avons posé 5 questions ! Découvrez son interview ‘Flash’ !

L’interview Flash de Oete :

1.

Ton patronyme originel c’est Thibaut Blond. Pourquoi avoir choisi le pseudo Oete ? Ça signifie quoi ?

J’avais envie de créer un mot qui n’existait pas dans un premier temps. Et puis j’aimais bien ce mot poète mais sans le « p ». C’est très court et je trouvais ça beau. Après, avec le « ete«  il y a vous, il y a moi et il y a eux. Je voulais inclure la dimension de l’autre dans ce projet et dans ma musique.

2.

Tout semble à dire que tu es la révélation de cette fin année. Tu perçois cet engouement autour de ton premier projet musical ? Tu rêves du succès ?

Depuis la sortie de l’album je dirais que je le ressens car je ne sais plus quel jour on est (rires). Je ne sais plus ce qu’est un week-end, mais je crois que j’aime ça. On travaille pendant des mois et des mois pour être approuvé par des médias et les journalistes. C’est sur une pente ascendante depuis une petite année et je trouve ça très appréciable.

Concernant la notion de succès, les deux sont compatibles. Evidement que j’aimerais avoir du succès, parce-que j’ai en vie que ces chansons soient entendues et soient écoutées. Après, si ça n’arrive pas, c’est très bien aussi. Pour moi des carrières sur la longueur comme celle de Christophe par exemple c’est idéal, il y a un nombre incalculable d’albums qui sont sortis. Aussi, il s’est sans cesse renouvelé et a toujours puisé au plus profond de lui-même.

Photo : Yann Orhan.

3.

Cet album a été enregistré dans le mythique studio parisien CBE . Tu expliques y avoir ressenti des énergies particulières, notamment celle de Daniel Darc. Tu peux nous raconter ?

C’est un studio qui se trouve dans le 18ème, c’est un studio qui est assez dingue, il est dans son jus et date de 1966, on est dans une ambiance très seventies. Ce lieu a vu passer Michel Berger et Françoise Hardy entre autres. Il y a effectivement toutes ces énergies présentes.

J’ai su que Daniel Darc avait enregistrée là-bas car j’ai vu une photo de lui dans les toilettes. Et pour l’anecdote, quand j’enregistrais la chanson « Merci d’avoir vécu », je sentais la présence de Daniel Darc sur mon épaule. J’avais vraiment l’impression qu’il était derrière moi et qu’il me soufflait « vas-y donne tout ». Ce que j’aime chez Daniel Darc c’est qu’il est complètement fou et quand on est fêlé on peut laisser passer la lumière.


C’est un beau défi que d’aller chercher un public qui n’est pas le sien

Oete pour aficia

4 Tu as réalisé de belles premières parties, comme celles de Juliette Armanet, Feu Chatterton ou encore Fishbach. Comment on appréhende un public qui ne vient pas de prime abord pour soi ?

Que j’arrive sous mon nom ou en première partie c’est le même travail qui s’opère à chaque fois. Et, qu’ils soient 50, 400 ou 1 500 c’est la même chose. Il faut aller les chercher, étaler ses tripes au devant de la scène et regarder les gens dans les yeux. C’est un beau défi que d’aller chercher un public. J’aime cette approche. Par exemple, après une première partie de Fishbach, il est arrivé qu’une partie de son public revienne me voir sur des dates en solo. Sur des concerts en première partie j’aime aussi l’idée d’aller montrer sa détermination. Là il y a 30 dates en solo qui arrivent et j’ai hâte !

5. Avant cette vie entièrement musicale, tu étais éducateur spécialisé. Qu’as-tu gardé de cette période ?

Quand je faisais mes études d’études d’éducateur spécialisé, j’avais cette voix dans la tête qui me disait que je ne ferais pas ça de ma vie. Par contre, ces trois années d’études ont été une formidable introspection. Quand on vient aider l’autre, on vient s’aider soi-même. J’ai pu comprendre toutes mes fêlures et toutes mes névroses. D’ailleurs, je me souviens avoir amené en foyer mon matériel de studio et c’était complètement fou. Je garde aussi toutes ces âmes-là avec moi et je les emporte avec moi sur scène un petit peu.

Découvrez “La tête pleine” de Oete :