Alexis Carlier - Dans le mille - DR

 Alexis Carlier en interview ‘sans filtre’ :  “J’avais ce rêve de devenir le Yannick Noah du vélo !”

Quel parcours ! Et c’est justement ce style de parcours qui fascine. Autrefois coureur cycliste semi-professionnel, Alexis Carlier a tout plaqué pour la chanson. Il nous l’explique au cours d’une interview qui se veut ‘sans filtre’ sur aficia. 

Originaire de Grasse dans le Sud de la France, tout roulait jusqu’à présent pour Alexis Carlier. Coureur cycliste jusqu’en 2019, c’est à force de blessures et de traumatismes qu’il a décidé de tout laisser tomber. Au détriment de quoi ? La musique, son rêve le plus profond !

Désormais auteur, compositeur et interprète, Alexis Carlier se lance dans le grand bain, plutôt bien accompagné. On peut notamment citer Louis Delort et Florian Monchatre. Il publiera à la rentrée son nouveau projet 5 titres, dont “À nouveau” est le premier extrait. Nous aurons d’ailleurs le temps d’évoquer tout ça au cours de cette interview sans filtre ! 

L’interview ‘sans filtre’ d’Alexis Carlier

Bonjour Alexis. En tapant ton nom sur les réseaux sociaux, on observe que tu as déjà une grosse communauté. Est-ce un réseau de cyclistes ou des fans que tu as déjà acquis par l’intermédiaire de tes nombreux covers à succès  ?

Ce n’est que des gens pour la chanson. Lorsque j’étais coureur cycliste, j’avais un compte Instagram, mais je n’avais aucun truc sérieux là-dedans. Ce n’est vraiment que de la musique ! 

Il y a toujours une part de loterie dans les réseaux

Alexis Carlier pour aficia

Donc en quelques mois seulement, tu es passé de quelques abonnés à 500.000. Tu as buzzé en quelque sorte !

Oui, c’est fou. Ça a commencé avec TikTok et ma reprise de “S.O.S un terrien en détresse”, puis sur Instagram, et même sur Facebook. Facebook, c’est moins courant car on le consomme de moins en moins, et pourtant ! La vidéo a fait pas mal de vues, presque 2 millions je crois ! 

As-tu eu un coup de chance ?

Il y a toujours une part de loterie dans les réseaux. Du moins, c’est ce que je pensais au début. Mais ça a marché sur tous les réseaux au final, et jamais vraiment au même moment. Donc au bout d’un moment, c’est sans doute qu’il y a un truc qui marche ! 

Qu’est-ce qui a fait la différence, tu penses ? 

Ce qui a marché à chaque fois, c’est quand j’utilise ma voix aiguë ou lorsque je passe d’une voix très aiguë à très grave. J’ai la chance d’avoir une tessiture très large. Je suis baryton de base. On pense que je suis ténor, mais je suis baryton. J’utilise beaucoup ma voix de tête, et c’est vrai que c’est “atypique”. C’est souvent ça qui marque les gens. 

Comptes-tu appuyer sur cette faculté sur les réseaux sociaux à long terme ?

Alors oui, mais pas à outrance non plus. J’ai envie de faire de la musique au sens large, ne pas utiliser que ma voix au final. Mais oui, dans mon EP, il y aura 5 titres dont un qui sera très inspiré par les musiques de films. Là, je laisserai ma voix aller dans les extrêmes. 

Est-ce plus compliqué de mettre à profit ta tessiture dans tes compositions personnelles plutôt que dans des chansons à succès que tu reprends ?

C’est plus simple au final, car c’est moi qui décide. Dès fois, il y a des musiques qui sont très belles mais ce n’est pas forcément les meilleures musiques pour mettre en avant ma voix, alors je m’adapte. Souvent je fais des variations, puis je laisse passer ma voix de tête. Quand je fais ma musique que je compose, finalement je fais comme je veux ! Je ne dirais pas que c’est plus facile non plus, je ne sais pas trop !

De base, quand je commence la chanson, de suite je pense à qu’il faille qu’on scinde ma voix, et donc forcément, indirectement ça va aboutir à ça. Sur le premier single “À nouveau”, je ne vais pas dans les extrêmes, même si je chante quand même en voix de tête par moment. Il faut qu’au début ce soit plus grave et plus doux. Au refrain c’est plus pêchu, je suis alors dans une voix de poitrine. Malgré tout, je montre tout de même ma tessiture !

Découvrez “À nouveau”, le premier single d’Alexis Carlier :

Qu’est-ce qui a plu à Louis Delort pour qu’il travaille avec toi ?

Quand je cherchais un réalisateur pour qu’il m’aiguille un peu sur mon projet, sur ma direction artistique, sur les personnes à faire intervenir, j’ai rencontré Florian Montchatre. Lui connaissait Louis Delort. Il nous a fait rencontrer, ça a matché immédiatement . Louis était de base attiré par mes démos et ma voix. D’ailleurs, dans l’EP qui s’appelle Dans le mille, il y a aura un morceau intégralement composé par Louis. Il y a 5 titres titres dans l’album et toutes les paroles sont écrites par Louis. Personnellement, je ne suis pas un bon poète. Lui est super fort ! 

Est-ce que te consacrer qu’à la musique, c’est quelque chose dont tu songes depuis un moment ?

J’ai toujours fait de la musique à côté du vélo. C’était un loisir-passion. Depuis tout gamin j’avais mis davantage de temps consacré au vélo. Au fond de moi, il y avait ce rêve de devenir le Yannick Noah du vélo. Mais j’ai foiré (Rires). Donc oui, à force de blessures, de tomber, j’ai développé une genre de phobie du vélo, surtout en descente, quand il pleuvait. Dès qu’il pleuvait, je n’arrivais plus du tout, j’étais tétanisé. Pour être au plus haut niveau, ce n’était pas possible, je ne pouvais pas être professionnel si, dès qu’il pleuvait, tout s’arrêtait. Donc j’avais de très bonnes qualités, mais aussi de très fortes lacunes qui se sont accumulées.

Je gère tout tout seul, c’est compliqué.

Alexis Carlier pour aficia

C’est à ce moment précis que tu t’es dis, “allez je me lance” ?

Je me suis surtout rendu compte que je n’étais pas fait pour ça. Et la musique est arrivée. On saute l’étape du vélo, et on passe à la musique. Mais en réalité j’ai toujours fait ça. J’ai déjà sorti un mini EP piano-voix que j’avais enregistré dans des studios à Paris. En une journée, j’avais fait 6 chansons et elles sont disponibles sur les plateformes sous le nom de Brain Wave (2020). J’étais déjà dans ce processus là à l’époque oui. Mais pas autant qu’aujourd’hui. Aujourd’hui, c’est “pro”.

Qu’entends-tu par “pro” ? 

 Je gère tout tout seul, c’est compliqué. C’est pas tous les jours facile, on est à perte au début, et on espère que ça décollera plus tard. 

J’ai cru comprendre que tu étais bien entouré. La ville de Grasse te soutient beaucoup, tu es accompagné d’un d’attaché de presse… j’ai l’impression que tu te donnes les moyens pour réussir ?

Oui, c’est ça. comme je dis dans “À nouveau”, je mets tout ce que j’ai. Après, j’essaye d’être méticuleux, je suis réaliste. Tout coûte de l’argent, je fais attention, j’y vais doucement. Je n’ai pas un budget illimité. Oui je suis aidé, j’ai des subventions, des choses comme ça, mais il faut investir intelligemment. Des fois, on a un peu peur de mettre de l’argent dans ci, dans ça, et si ça foire j’aurais perdu de l’argent. Je n’ai pas de manager, donc je prends des conseils à droite à gauche, auprès de Louis, auprès de mon papa qui était dans le théâtre avant et qui s’y connaît un peu, et toute une équipe, auprès de gens qui ont de l’expérience.

Tu parlais de sorties d’argent, mais y a t-il déjà des rentrées d’argent pour trouver un équilibre ?

Trouver l’équilibre non. Il y a de petites entrées d’argent, mais c’est vraiment minimes, de par les plateformes de streaming, et les réseaux sociaux. Mais concrètement, je n’ai sorti qu’un single, il n’y a pas de concerts, il y a rien, donc pour l’instant, on investit pour que ça marche, et plus ça marchera, plus on fera des choses derrière. Le but n’est pas forcément de gagner tout de suite un ‘max de thunes’. C’est de se faire connaître pour le long terme. Ce serait chouette qu’il y ait au moins un titre de l’EP qui fonctionne pour rebondir sur un album après, et construire une carrière quoi ! 

La suite, c’est quoi pour toi ?

Le prochain single “Dans le mille” sortira le 2 juin tandis que l’EP, ce sera pour la rentrée 2023. Il y a cinq titres. Parmi ceux dont j’ai pas parlé, il y a aura “Je veux partir”, “Là où je rêve” et “Savior”. “Dans le mille” évoquera l’amour,  laissant sous-entendre la rupture amoureuse. “À nouveau” parlait effectivement de mon passif de cycliste, de comment rebondir après avoir abandonné son rêve d’enfant.

“J’veux partir” parle de la fin d’une relation amoureuse, quand un couple insiste pour continuer mais ça ne marche pas. Il faut se rendre à l’évidence. “Là où je rêve” est pensé pour l’été. C’est la plage avec les amis, une ode à l’amitié ou aux relations. “Savior” est un titre un peu à part, s’inspire des musiques de films. C’est plus engagé politiquement, ça parle de la fin du monde, de la fin du capitalisme, de l’écologie. Ça parle de sur-enchère, de surconsommation. Il y a un côté épique. 

Ceci sera ta carte de visite pour penser aussi à l’album quelque part ?

Oui, après on reste relativement cohérent dans les sonorités. Il y a un peu d’orgue et du piano dans chaque titre. Il y a une certaine cohérence. On essaye de voyager entre les inspirations, les goûts. Louis a apporté sa patte. Comme ça a matché, on a mélangé nos cultures musicales.