Philippine Lavrey - (c) piergab
Philippine Lavrey - (c) piergab

Philippine Lavrey en interview ’sans filtre’ : “Capter des gens qui boivent de la bière, allongés dans l’herbe en festival, c’est mon prochain challenge !” 

À l’occasion de la sortie de son premier EP baptisé 8, Philippine Lavrey revient sur une année 2023 passionnante, bouleversante placée sous le signe de la consécration. L’artiste se livre au cours d’une interview ‘sans filtre’ pour aficia.

2023… quelle année pour Philippine Lavrey ! Elle a notamment été marquée par le triomphe de son morceau “In The Stars” (en duo avec Benson Boone) récompensé par un single de platine et plusieurs nominations à la Chanson de l’Année et aux NRJ Music Awards. Une année qui lui a ouvert de nombreuses portes et offert de belles opportunités à venir.

Elle vient notamment d’annoncer sa première tournée en solo, et vient de publier son premier EP baptisé 8. Un chiffre qui veut dire beaucoup pour l’artiste qui y reviendra au cours d’une interview riche et intense…

Cette interview a été enregistrée à Cannes, aux NRJ Music Awards en novembre dernier.

Philippine Lavrey en interview ‘sans filtre’ :

Si tu devais résumer ces 8 dernières années ?

Je le dis dans chacune des interviews que je fais, “on met 10 ans à devenir connu”, et c’est exactement ça. J’ai l’impression qu’il s’est passé 15 secondes alors qu’il s’est passé 8 ans. J’ai l’impression de grandir que maintenant. Il y a quelques jours d’ailleurs, c’est marrant, je me suis amusée à remonter tout mon feed instagram depuis 2019. C’est drôle car il y a des trucs vachement nuls que je ne fais plus, comme des contenus plus légers. À l’époque, je m’en fichais car je n’avais que 1000 followers. J’aimais bien ce côté spontané que j’essaye de garder tout le temps. Puis, plus tu deviens connu, plus tu dois faire des contenus davantage qualitatifs, à en oublier la vraie vie.

Tu as fait ‘The Voice’ mais tu t’es fait connaître via les covers sur YouTube. Aurais-tu pu te faire connaître par un autre biais que celui-ci ?

C’est vrai que ‘The Voice’ aurait pu me faire envoyer sur une autre sphère. Mais ce n’est pas ‘The Voice’ qui a fait de moi l’artiste que je suis devenue. Car il a fallu presque 8 ans. À l’époque où j’ai fait The Voice, je n’étais pas prête. Mais sans l’émission, je n’en serai pas là, je n’aurais pas fait ces covers. Ça m’a appris que j’adorais tout chanter : du jazz, du Céline Dion, de la variété française comme Charles Aznavour, Stevie Wonder. J’aime quand ça groove.

Est-ce que tu as vécu rapidement de la musique ?

J’ai vécu vite de la musique dans mon parcours. J’ai toujours bossé dans la musique en faisant des concerts privés, des restaurants, des bars ou des open-mics. Des fois, je faisais 10 dates par semaine. J’ai beaucoup charbonné, c’est vrai. J’ai d’ailleurs fait de l’orthophonie pour soigner ça, et aujourd’hui, j’ai perdu une partie de ma voix. Cela a été une période où j’ai beaucoup travaillé sur le terrain. J’ai beaucoup donné…

Puis un jour, M. Pokora est venu à toi… As-tu pris conscience que ta carrière pouvait prendre un autre tournant à ce moment précis alors qu’initialement, il était simplement prévu de faire un duo ensemble…

Je n’ai pas du tout capté ça. Sur le moment, je me dis que c’est simplement un challenge. Je fais une super rencontre avec les équipes de Matt Pokora. Cela remonte à ses oreilles, et c’est pourquoi une date en première partie se transforme en plusieurs dates et ainsi de suite. Initialement, le but de cette collaboration était simplement de faire une cover de son titre en duo. Et c’était déjà énorme ! Mais finalement, on l’a filmée, on l’a postée sur les réseaux sociaux, et tout s’est enchaîné si vite… À chaque étape, ça matchait davantage. Cela m’emmène chez Warner Music aujourd’hui en coproduction et je suis juste trop fière. Ça c’est du recul, alors qu’au moment présent, c’est difficile de le réaliser. Il y a eu le COVID entre temps et on ne savait pas vraiment où on irait…

Oui car non seulement tu as ouvert les concerts de Matt Pokora, mais il y a eu aussi Jenifer, Amir… Qu’as-tu appris pendant ces premières parties ?

Cela m’a appris que je pouvais être seule sur scène. C’est un cadeau que de pouvoir être autonome. Je fais ce que je veux. Si j’ai envie de casser la guitare, si j’ai envie de changer de chansons au dernier moment je peux, ce qui n’est pas le cas de beaucoup d’artistes… Certes, ce n’est pas ça que je veux faire toute ma vie mais cela m’a rassurée dans ma personnalité, je peux changer d’avis, avoir une liberté sur scène. C’est vitale. C’est ce qui me fait me sentir moins stressée. Je ne saurais pas quoi faire d’autre si je n’ai pas en tête que je peux faire ce que je veux. C’est précieux.

Et puis le fait d’avoir en face de toi que des gens bienveillants, qui ont le sourire, qui sont là pour s’amuser, qui ont payé leur place et s’offrent à toi… J’ai toujours eu la chance d’avoir des gens bien en face de moi.


On arrive sur 2023. A-t-elle été ta plus ta belle année ?

Sur un point de vue professionnel, je dirais oui. 2023 a été une consécration. En fait, je pense ça chaque année depuis que je suis née. J’ai presque hâte de vieillir, sauf dermatologiquement parlant (rires), mais sur le plan humain, plus ça va, plus je rencontre de nouvelles personnes, plus j’ai cette capacité à m’entourer de ce qu’il y a de mieux pour moi, de me connaître à 100 %, même si on ne se connaît jamais à 100 %. Je suis de plus en plus moi-même. 2024 sera meilleure…

Il y a eu Benson Boone, une nomination à la Chanson de l’Année, puis aux NRJ Music Awards, si tu devais résumer 2023 ?

Cela n’a été que du kiff ! Cela a été un peu les récompenses de ce qui a été semé. Avec Vito (son manager), on a beaucoup bossé. En moyenne, tu mets 10 ans à devenir connu du jour au lendemain. Bon, dans mon cas, cela a été 7 ans pour ma part, mais je sais que je suis qu’à 70% de ce que je suis. On taff comme des malades et on récolte enfin les fruits avec des concerts, on s’amuse avec les copains, des nominations… 2023 c’est la concrétisation oui !

Est-ce que tu es à la recherche de plus pour 2024 ?

J’ai très envie de commencer les festivals, c’est quelque chose qui m’attire énormément, ce serait trop bien. Je trouve que les festivals, c’est encore autre chose. C’est une évolution logique avec la tournée. Tu t’entoures d’artistes dans une programmation toujours très alléchante. C’est une satisfaction supplémentaire. Puis, c’est un challenge supplémentaire. Tu dois capter des gens qui boivent de la bière, allongés dans l’herbe ET qui écoutent de la musique. Choper les gens dans un cadre comme ça, je ne l’ai pas encore trop expérimenté. J’espère qu’ils m’écouteront et que je leur ferai passer un agréable moment.

Parlons de ta première tournée maintenant, elle arrive enfin ! À quoi doit s’attendre le public ?

C’est la première rencontre entre l’artiste et les gens. J’aime trop ce truc d’être une meuf qui aurait pu être spectatrice mais qui se retrouve sur scène, un peu par hasard. J’ai des choses à dire qui concernent les gens. Je n’ai pas envie de raconter ma vie. J’ai presque envie que les gens viennent pour assister à un moment. Ce n’est pas un simple concert. J’ai envie de partager ça à fond, je veux que ce soit un vrai moment d’échange.

Et enfin, dernière question, ton single “Tomber en amour” n’est-il pas arrivé trop tard ?

Dans le côté professionnel, les gens pensent qu’il est arrivé presque trop tôt. Mais les fans à l’inverse pensent qu’il est arrivé trop tard effectivement. “In The Stars” était encore vachement haut dans les charts et il aurait fallu le travailler jusqu’au bout, et ce n’est qu’au moment où il s’essouflait qu’il aurait fallu switcher. Mais je voulais passer à autre chose plus vite, donc on a envoyé “Tomber en amour”. Ça a été un vrai débat entre le label, les médias et moi-même. Il fallait que je sorte quelque chose “Tomber en amour” est le titre que j’ai écrit il y a le plus de temps. C’était au temps de ‘The Voice’. C’est vrai qu’avec du recul, on était plus à une année près… Mais je suis contente de l’avoir sorti, ça faisait trop longtemps !

Découvrez 8, le premier EP de Philippine Lavrey :