Loïc Nottet en interview : « Aujourd’hui je m’assume totalement, mais ça n’a pas toujours été facile »

À peine 20 ans et déjà un prestigieux palmarès à son actif ! Loïc Nottet revient sous le feu des projecteurs avec un nouveau single intitulé « Million Eyes » et prépare un premier album dont il nous livre les premiers détails.

Le revoilà ! Un an après sa victoire dans l’émission « Danse avec les stars », le jeune Belge qui avait survolé la compétition au bras de Denitsa Ikonomova nous promet de grandes choses avec son nouveau single « Million Eyes ». De son propre aveu, le chanteur a ressenti le besoin de se mettre en retrait pour mieux revenir et préparer comme il se doit un premier opus qui ne paraîtra pas avant l’année prochaine. Après avoir tenté sa chance dans « The Voice », puis représenté son pays au Concours Eurovision de la chanson l’an dernier, il cherche maintenant à imposer son style.

Depuis ta victoire dans l’émission « Danse avec les stars », qu’est-ce qui a changé dans ta vie ?

Pas grand chose en fait ! (Sourire) On va dire que professionnellement parlant, j’ai gagné en expérience, forcément. Dans ma vie de tous les jours, c’est comme avant. J’ai voulu rester chez papa et maman, tranquille, pour rester le petit Loïc qui vient de terminer ses études.

Tu t’es par ailleurs totalement coupé des réseaux sociaux durant plusieurs mois. Pourquoi ?

C’est parce que je pars du principe que lorsque je n’ai rien à dire, je préfère rester silencieux. On va dire que je préfère écrire des choses intelligentes et qui vaillent vraiment la peine d’être lues. Plutôt que d’écrire des choses bêtes ou qui ne veulent rien dire. Je voulais vraiment me concentrer sur la composition de mon premier album et me couper du monde pour prendre un maximum de recul.

Serais-tu en train de faire le procès de Facebook et Twitter ?

Pas du tout ! (Rire) Même dans la vie privée, je ne suis pas quelqu’un qui est très actif sur les réseaux sociaux. Même sur mon Facebook privé, je partage souvent des chansons que j’aime bien… Je dois dire que je ne suis pas très souvent connecté…

« Je n’ai pas arrêté de travailler pendant cette année »

De « Danse avec les stars », « The Voice » et l’Eurovision, lequel des trois a finalement le plus compté pour toi dans ton ascension ?

Disons que L’Eurovision c’est quand même une plateforme mondiale. En y participant l’an dernier, j’ai eu l’opportunité de toucher des gens de plein de pays différents, de cultures différentes. Avec l’Eurovision, on m’a découvert en Russie, au Brésil ou même en Espagne. C’est quand même quelque chose d’assez énorme. Les trois ont de toute façon renforcé l’idée que je voulais faire de la scène. Après, « The Voice » et l’Eurovision étaient plutôt centrés sur l’aspect musical. J’ai appris à chanter avec un groupe, dans les conditions du live. Alors que « Danse avec les stars », c’était comme tu t’en doutes une approche totalement différente. Et ce sont justement les deux approches que je souhaite aborder dans ma carrière. Enfin… si un jour j’en ai une !

Comment ça ? Tu ne sembles pas très optimiste…

Pour moi, une carrière s’inscrit dans la durée. Pour le moment, je n’ai pas encore fait grande chose. Je ne fais que commencer. Si dans dix ans je suis encore là, alors on pourra véritablement parler de carrière à ce moment-là. (Sourire) Je suis quelqu’un de très pessimiste dans la vie. Je préfère toujours voir les choses en noir et être agréablement surpris, plutôt que penser que tout va bien se passer et être deux fois plus déçu. C’est un trait de caractère, je préfère penser comme ça.

Écoutez le nouveau single « Million Eyes » de Loïc Nottet :

Ton premier album se fait attendre. Pourquoi ce temps si long ?

Ça a pris beaucoup de temps, oui et non. Pendant « Danse avec les stars », je n’ai pas eu beaucoup de temps pour bosser sur mes compos. Et juste avant il y a eu l’Eurovision où je n’ai pu travailler que sur un seul titre. Donc, en réalité, j’ai eu à peine un an pour composer mon premier album. Comme je voulais faire beaucoup de choses moi-même, je trouve que finalement ça a été assez rapide. Je l’ai perçu comme ça en tout cas. Je n’ai pas arrêté de travailler pendant cette année. Et puis… Je n’ai pas pris de gants dans les textes. J’ai voulu dire tout ce que je pensais et, surtout, présenter la vision que j’avais de la société.

Ça veut dire que tu as écrit l’essentiel de cet album après ton passage sur TF1 ?

En effet. J’avais quand même déjà quelques compositions qui existaient avant que je participe à « Danse avec les stars ». Mais je parle de compositions au piano. Il restait encore tout l’habillage à faire.

Quelle vision de la société comptes-tu nous présenter ?

C’est un album qui est beaucoup porté sur l’idée de tolérance. C’est un peu ce que je dis déjà dans « Million Eyes ». Il faut laisser vivre l’autre comme il en a envie, sans forcément essayer de casser ses rêves ou de l’empêcher d’être qui il veut être.

Tu as toi-même été d’une certaine façon victime de l’intolérance ?

Disons que plus petit, je voulais faire de la danse alors que tous les garçons voulaient jouer au foot. Quand on est petit, dans la cour de récréation, ce n’est pas ce qu’il y a de plus simple à assumer. Mais c’est aussi ce qui m’a rendu plus fort par la suite. Ce n’est pas dramatique non plus. (Sourire) Je me souviens que lorsque je jouais au foot, il y avait certaines critiques que je ne prenais pas plaisir à entendre. C’est pour ça que je veux parler de tolérance et du fait qu’on a tous le droit d’être qui l’on est.

Ça veut dire qu’aujourd’hui tu t’assumes totalement ?

Oui. La preuve, aujourd’hui j’accepte d’exposer ma voix. Ça n’a pas toujours été facile. Encore aujourd’hui, souvent quand je réponds au téléphone, on me confond et on me dit ‘Bonjour madame !’. J’ai compris que ma voix était là et qu’elle ne changerait pas, qu’il fallait faire avec. Et c’est à partir de là que j’en ai fait ma force d’une certaine manière. Quand je chante, je suis bien content d’avoir cette voix-là.

Loic Nottet - © Jive Epic
Loic Nottet – © Jive Epic

À quoi peut-on s’attendre sur le plan musical ?

On peut s’attendre à quelque chose de très personnel, de très sincère. Par contre, il ne faut pas s’attendre à ce que l’album soit rempli de « Millions Eyes ». C’est l’une des seules ballades. Tous les autres morceaux sont un peu plus pêchus. Il y a plusieurs morceaux up tempo aussi.

Y-aura-t-il des duos ? As-tu contacté Sia, que tu admires et qui est, fruit du hasard, signée sur le même label que toi ?

J’ai effectivement prévu des featurings. Après, Sia… je l’aime beaucoup, mais je sais aussi qu’elle a un emploi du temps assez chargé. On verra bien ! Les morceaux sont-là, mais les noms des artistes avec lesquels ou de l’artiste avec lequel je pourrais enregistrer, ce n’est pas encore défini.

Au regard de tes clips et à chacune de tes apparitions à la télévision, j’ai l’impression que pour toi l’image compte autant que la musique.

Oui, en effet. J’aime bien qu’un projet soit cohérent à 360 degrés. Je fais attention à tout. Ça va jusqu’à la typographie sur les covers, les photos, les apparitions TV… Pour moi, c’est un métier aujourd’hui où rien ne peut être laissé au hasard. C’est ma vision en tout cas.