C’est aujourd’hui que Marina Kaye opère son comeback. Elle est de retour avec “Twisted”, et elle a choisi de se confier à aficia…
Aujourd’hui marque le retour de Marina Kaye, révélée à ses treize ans dans ‘La France a un incroyable talent’. Ce retour annonce la parution pour 2020 d’un troisième album à venir, donnant suite à Explicit (2017).
Ce nouvel opus, elle l’a signé sur le label [PIAS] (Two Door Cinema Club, Editors…). Elle présente ainsi son nouveau single baptisé “Twisted”. Une pop plus sombre, un texte incisif dans lequel elle se livre davantage… Marina Kaye passe clairement un cap : celui de la maturité.
Nous avons donc eu le loisir d’échanger avec Marina Kaye, la veille de la sortie de “Twisted” pour évoquer son état d’esprit, explorer la nouvelle direction musicale empruntée mais aussi les choix et les critiques qui n’ont pas toujours été faciles à encaisser… entretien !
Marina Kaye : l’interview !
Te voilà de retour avec un nouveau single. Je te sais habituellement très anxieuse. Comment te sens-tu à la veille de sa sortie du clip ?
Je me sens plutôt bien. Je suis vraiment contente de ce que j’ai fait. J’espère que les gens aimeront et que cela m’ouvrira une nouvelle audience car c’est différent par rapport à ce que j’ai fait avant, donc on verra !
Quand tu dis ‘différent’, est-ce négatif ? Pourquoi ne pas être revenue avec un titre pop et accessible dans ce cas ?
J’ai beaucoup joué sur les titres accessibles par le passé. J’en ai sur l’album. Mais j’avais envie de prendre un risque, car vivre sans risques ce n’est pas très drôle (sourire). Mais c’est surtout un état d’esprit ! J’aime cette chanson, j’avais envie de commencer avec elle, et j’ai tout simplement envie de faire ce qu’il me plaît ! Me faire plaisir avant tout.
“Twisted” c’est 100% moi
Comment « Twisted » a été crée ?
J’ai écrit “Twisted” en janvier 2018 lorsque j’étais à Los Angeles. C’était une session que j’ai faite avec deux garçons. C’était notre première session ensemble. En fait, j’ai débarqué dans le studio, je savais que je voulais une chanson qui s’appelait “Twisted”. J’avais déjà la mélodie des pré-refrains dans ma tête et j’avais déjà plein de paroles écrites sur des notes. Beaucoup de choses étaient déjà claires dans ma tête. Je voulais vraiment ce thème. Puis, on s’est découvert mutuellement. C’était une session incroyable. Tout a découlé naturellement. On est sorti du studio le soir avec cette chanson complètement dingue. On était hyper content.
Cet esprit positivif et cette facilité de création t’a conforté dans le choix de la direction artistique pour ce troisième album ?
Oui et non parce que je savais que “Twisted” était un titre qui était spécial. Je n’avais pas envie d’aller que vers des titres spéciaux sur cet album, mais avoir aussi de la pop comme je sais en faire. “Twisted” a vraiment donné le ton de l’album, qui est juste moi. C’est entièrement moi. Quand on écoute les chansons, c’est un peu comme si on faisait une visite dans mon cerveau. Et c’est “Twisted” qui a donné ce ton-là.
Il s’agit d’une nouvelle chanson en anglais. Il n’est donc plus question de te cacher puisque tu te mets quasiment à nu sur ce titre ?
C’est exactement ça. C’est ce que je suis, ce que j’aime. Les gens ont vraiment insisté pour que je fasse du français, j’en ai fait et ce n’est pas nécessairement ce que j’aime le plus faire, et ce n’est pas non plus ce que le public a préféré. Finalement, l’un dans l’autre, je suis faite pour chanter en anglais, et c’est mieux comme ça !
Ce titre est né suite à une très mauvaise consultation avec un psy
Dans “Twisted”, tu dis “Je ne suis pas froide, je ne suis pas triste, je ne suis pas mauvaise« . Ne répondrais-tu pas aux diverses critiques qu’il y a eu ces derniers temps ?
C’est sûr… carrément. Disons que cette chanson, c’est tout un état. Dans le refrain, j’avais juste envie de dire “Bah écoutez les gars, je ne suis pas froide, je ne suis pas une diva, je ne suis pas mauvaise, je ne suis pas ce qu’on dépeint de moi, apprenez à me connaître et vous verrez que c’est beaucoup plus profond que ça”. Je suis juste quelqu’un d’entier. Je suis une éponge. J’absorbe énormément les choses. J’ai commencé jeune, j’ai beaucoup été affectée par la vie. Cela fait peut-être de moi quelqu’un de spécial, mais pas de méchant, ou du moins, pas de ce qu’on dit de moi.
Il faut rappeler que tu as commencé à l’âge de 13 ans ta carrière de chanteuse.. C’est sans doute très difficile de tout encaisser…
C’est sûr, c’est hyper compliqué ! J’ai grandi comme ça. J’ai vécu mon adolescence devant des caméras, à apprendre comment se comporter, quoi dire et ne pas dire, surtout que je suis très honnête. Je ne sais pas mentir. Finalement, c’est marrant de voir à quel point les gens comme moi se font démolir alors que les hypocrites arrivent à tirer leur épingle du jeu dans ce système. Autrefois, cela me frustrait énormément. Aujourd’hui, j’ai compris le système.
Découvrez « Something » de Marina Kaye :
Parle-moi également du clip. On dirait qu’il y a une histoire très personnelle derrière…
Ce clip a plusieurs angles. Je laisse vraiment la possibilité aux gens de se faire leur propre analyse. Si on reste en surface, oui j’ai eu un rendez-vous chez un psychiatre en début d’année. Je m’étais dit que je me confierai à quelqu’un de confiance. Au final, le rendez-vous s’est super mal passé. Il m’a prise de haut, il ne croyait pas ce que je racontais. Il s’ennuyait. Je ne l’intéressait pas. Je suis sortie de son cabinet très frustrée, très en colère, et l’idée m’ait venue de là. Je me suis alors posée la question suivante : “Comment cela se passerait si l’on rentrait dans l’intimité d’un d’entre eux ?”. Mais ce n’est pas uniquement ça le clip. C’est vraiment rentrer dans l’esprit de quelqu’un, maîtriser quelqu’un de l’intérieur. Il y a vraiment plusieurs angles…
Tu en parles comme si tu étais aux manettes de ce clip…
Finalement oui ! C’est moi qui l’ai écrit et co-réalisé, donc oui !
Ton troisième album, te représentera-t-il à 100% contrairement aux deux précédents ?
C’est toujours un peu compliqué de résumer cela. Disons que le premier album était vraiment l’album que je voulais à l’époque. Le second album, ce n’est plus un secret pour tout le monde, n’est pas sorti dans les meilleures conditions. Ce n’était pas exactement ce que je voulais. Je ne parle pas d’un point de vue artistique. On ne m’a pas forcé dans quoi que ce soit. Tout le processus n’était pas ce que je souhaitais et je me disais “tant pis, ce sera comme ça…”. J’ai fait des compromis. Mais sur celui qui arrive, clairement, j’ai vraiment totalement repris le contrôle. C’est hyper épanouissant. En fait, cet album-là, je l’ai fait bien avant de signer sur un nouveau label. C’était déjà le cas pour le premier album. J’étais dans une liberté absolue, et j’avais aucune pression, j’avais le contrôle du temps. C’est pour ça que la qualité est vraiment au rendez-vous et que j’en suis vraiment fière.
J’ai très envie d’exporter ma musique avec ce nouvel album
Qu’est-ce qui a changé dans l’écriture de Marina Kaye ? Es-tu plus incisive ?
C’est certain que j’écris avec une façon plus mature. Je maîtrise maintenant mieux les termes employées. Je pense que je suis bien plus dans la finesse qu’auparavant en fait (sourire). Je me suis rendue compte qu’un album, c’est un muscle. Ça se travaille. Plus j’écris, mieux j’écris, plus je compose, mieux je compose. J’ai vraiment évolué mélodiquement et en termes de paroles, ça n’a vraiment plus rien à voir.
Par le passé, tu as collaboré avec de très grands artistes, comme Sia, Thirty Seconds To Mars, Florent Pagny ou encore Lindsey Stirling. Tu avais mis la barre très haute. As-tu eu de nouvelles opportunités ?
Là, sur cet album, il n’y a pas de featurings. Les collaborations se font au feeling. Les précédentes collaborations se sont faites naturellement et parce que j’en avais envie, pas du tout parce que c’était des artistes prestigieux.
Tu n’as eu donc personne qui t’a contacté pour travailler avec toi ?
Non, j’en ai pas eu. Enfin, si, j’en ai eu quelque unes, mais je ne vais pas pouvoir te donner les noms (rires). J’en ai mais j’avais envie de reprendre tranquillement le chemin de moi face à moi, et d’être juste moi dans ma chanson. À moins que j’ai un immense coup de foudre pour quelqu’un, je n’avais pas envie de faire un duo pour faire un duo.
En signant chez Pias, as tu une volonté de réellement exporter ta musique ?
J’ai signé du côté anglais du label donc c’est vrai que ça change les choses. Maintenant, j’ai tout à fait conscience que le marché est très compétitif. Si ça devait arriver, ça n’arrivera pas dans les semaines à venir. C’est un travail de longue haleine, mais j’ai réellement la volonté d’exporter ma musique, oui.
Ta motivation me fait penser à la carrière que mène actuellement Christine & The Queens outre-Altantique…
Je suis désolée mais j’ai vraiment du mal avec les comparaisons. On va certainement ne pas utiliser les mêmes canaux de communication et les mêmes façons de faire. J’admire énormément ce qu’elle fait. Artistiquement, je la trouve géniale, elle est complètement dingue. Mais pour le moment je ne veux pas me comparer car je ne sais pas comment je vais m’y prendre. Je ne sais pas. Je ne peux pas te dire que je veux ce plan de carrière-là. J’ai envie d’avoir mon propre cursus.