Tim Dup - DR

Tim Dup en interview : “Avec ‘Juste pour te plaire’, je trouvais ça cool de m’affranchir de cette étiquette du gars sérieux”

Exclusivité aficia

Tim Dup s’improvise témoin foireux pour le mariage de sa meilleure amie dans son nouveau clip “Juste pour te plaire”. À cette occasion, l’artiste vous en présente les coulisses sur aficia !

Un peu plus d’un an après la sortie de son dernier album Qu’en restera-t-il paru juste avant la tempête COVID-19, Tim Dup annonce déjà celle de son successeur, La course folle attendu pour le 11 juin prochain. En guise d’amuse bouche, et pas des moindres, l’artiste de 26 ans annonce les beaux jours avec “Juste pour te plaire”, un titre positif, plein de légèreté et qui annonce une sorte de renouveau.

Si l’on avait pu patienter un peu avec la lyric vidéo tournée en Italie, c’est désormais le clip que Tim Dup est fier de présenter. Un clip où il endosse le rôle de témoin pour sa meilleure amie, un rôle qui lui tenait à cœur, peut-être trop. Ça dérape très vite pour notre plus grand bonheur ! Habitué à se prendre (trop) au sérieux, Tim Dup lâche prise et nous explique pourquoi…

Tim Dup : l’interview…

Comment est né ce scénario complètement fou pour habiller “Juste pour te plaire” ?

Tim Dup - Juste pour te plaire

C’est un scénario que l’on traîne depuis quelques mois, voire quelques années avec mon ami Hugo Pillard. Cette idée de scénario est un peu née au moment du premier disque. Je le voyais bien collé sur un titre comme “Mortelle Habanera”, avec cette idée de folie mais qui était pour le coup un peu plus tragique et meurtrière. Après, on a essayé de le mettre sur une autre histoire d’amour, et puis on a été confiné et tout est un peu tombé à l’eau…

Décidément, vous avez tout essayé, jusqu’à vous dire que “Juste pour te plaire” était peut-être le bon morceau ? 

Oui 😀! Et finalement, sur “Juste pour te plaire”, je trouvais que ça marchait très bien, donc on est allé au bout ! Je voulais absolument mettre ce mariage et ce clip dans un décor des années 2000. Et je voulais vraiment le filmer comme dans un film de mariage en mode souvenir, avec le vieux caméscope. Nos références étaient ‘Taken’, des films très bricolés en soi avec leur ADN photographique, tout en allant dans quelque chose d’un peu fou, à la fois dans l’humeur un peu décalé et gênant comme dans ‘Les nouveaux sauvages’, une autre de nos références. On s’est remis à table avec Hugo et on a réécrit tout ça. 

J’imagine qu’il y a eu des gros moments de fou-rire ?

On s’est beaucoup amusé à écrire la scène du discours et les scènes du gag, c’est vrai ! On s’est demandé jusqu’où on pourrait aller. On s’est dit “Ça, on peut le faire, ça on ne peut pas, c’est pas possible !” C’était très jouissif à écrire, et extrêmement grisant à lâcher prise, et à jouer. Je ne me considère pas comme un comédien, mais ça me plaît vachement d’aller au bout des personnages qu’on écrit dans les clips. Ce ‘Stéphane’ était hilarant à jouer parce que c’était n’importe quoi. C’est très drôle de péter des câbles devant les gens. Je suis content car cela donne une autre image que je peux renvoyer, qui reste tout à fait moi.

Hormis le fait que ce soit jouissif et drôle, quelle est la complexité à jouer un tel personnage qu’on aurait juste envie de faire sortir de la pièce et baffer ? 

Je pense que c’est facile parce que dans ce personnage il y a une part de moi. Je ne suis pas comme ça tout le temps, heureusement ! Mais je sais que je peux avoir cette folie, il suffit d’aller la chercher. C’est un chouette exercice du coup… Après, l’idée est d’être le plus naturel possible je crois, de ne pas en faire des caisses. Je ne sais pas si cela fonctionne mais en tout cas, j’ai essayé. Ce n’était pas très compliqué en même temps, car je me suis mis à la place de ce Stéphane, et je me suis vraiment fait la réflexion que c’était qu’un pauvre type. Et c’est hyper drôle 😀.

Combien de temps de travail a nécessité ce tournage de clip ?

Il y a eu beaucoup de travail en amont : création des décors, création des costumes… c’était très accès là-dessus, et non pas sur la photographie car on filmait en caméra DV/caméscope. Mais on avait ce souci de réalité qui nous imposait d’avoir un décor consistant, d’avoir des costumes qui tiennent la route, des personnages qui paraissent exister. C’était plutôt ça nos enjeux. Il y a eu beaucoup de travail en amont, de production. Tu verras que dans le clip il y a beaucoup de déambulation, de timing aussi. Tout ça, ça se travaille vraiment avant. Après, cela a demandé une grosse journée de tournage, en mode 8h-18h, soit10h de tournages non-stop. Ce qui était génial, c’est que tout le monde a joué le jeu. Parmi les figurants, il y avait des potes, mais il y avait également des gens qu’on ne connaissait pas. Tout le monde jouait le jeu parce qu’on était aussi à table. On a filmé la pause déjeuner. Les gens buvaient. C’était ça qui était étonnant. Il y avait la réalité qui se mélangeait à la fiction. 

Je voulais vraiment aller au bout de quelque chose d’un peu débridé et qui montre une autre facette de ma personnalité.

Tim Dup

Et je serai curieux de savoir combien de prises ont nécessité la partie du discours ?

À savoir qu’il y a eu deux discours différents. On a été obligé de couper le deuxième au montage car cela faisait presque un court métrage. On avait 9:30 min. C’était un peu beaucoup pour un clip 😀 et il était extrêmement gênant ! Je crois avoir refait trois fois le discours d’intro et à chaque fois, on a gardé une prise. On a coupé des petits bouts pour que ce soit le plus fluide possible. On n’a pas fait tant de prises que ça par manque de temps finalement. C’était plutôt travaillé en avance pour mettre en boîte tout ça immédiatement. 

La conclusion de notre échange serait qu’on connaît Tim Dup comme un artiste très sage, très poète et très mélancolique. Est-ce qu’avec “Juste pour te plaire”, il y a avait une envie de casser un peu cette image ?

Oui, il y a de ça. À la fois pas uniquement sur le titre, mais sur l’ensemble du disque. Je pense qu’il y a un lâcher prise évident sur ce troisième album. Cela ne veut pas dire que je suis moins sérieux dans ce que j’entreprends, mais je crois qu’il y a une sorte de lâcher prise sur le fait de se faire plaisir. Et il fallait peut-être deux albums pour arriver à cet état d’esprit. Sur ce clip-là, la chanson est quand même plus légère et je trouvais ça chouette d’emmener le clip à un autre endroit, de comprendre un peu la chanson différemment. Je voulais vraiment aller au bout de quelque chose d’un peu débridé et qui montre une facette de ma personnalité que j’ai et que j’ai très peu montré jusqu’à maintenant, notamment parce qu’il y avait une réserve de me dire “Bon, cette facette là, elle m’appartient et je suis pas obligé de la montrer”. Peut-être que j’avais un souci de paraître sérieux, et en fait, on s’en fout un peu quoi !