Lollapalooza Paris : un deuxième jour éclectique, et la saveur d’une intense plénitude

Un jour n’aurait pas suffi. On se remet donc en marche pour le final du Lollapalooza, et ce deuxième instant magique est à savourer avec aficia.

Les festivals, on n’ose pas l’avouer, mais ça fatigue. La bonne nuit de sommeil à l’hôtel n’a heureusement pas effacé les souvenirs d’un premier jour de grande qualité. Rendez-vous pour la journée ultime, inévitablement éphémère.

De KLYMVX à Clean Bandit…

Arrivé devant les portes, le côté chill de KLYMVX résonne, « Ain’t Nothing Like It » passe en fond, l’ambiance est posée, le soleil grimpe et on file du coté de l’espace presse, Coca-Cola est toujours là et nous offre sans broncher un nouveau cocktail en phase de conception. Testeurs convaincus inhibés par l’atmosphère. C’est aussi ça le Lollapalooza.

On débarque ensuite (une nouvelle fois) dans ce coin de verdure parisien, complètement dépaysé, où la gastronomie prend une place importante. Petit déj’ copieux oblige à l’hôtel, on n’a pu qu’admirer les mets gastronomiques proposés par Jean Imbert et l’équipe de chefs spécialement en place pour l’occasion. Les stands ne désemplissent pas, la carte est fournie, entre bœuf confit, toasts sophistiqués, glaces et desserts en tout genre. On peut se construire un repas de A à Z, à une vingtaine d’euros environ. Peut-être cher pour un festival, mais pas excessif pour l’aspect exclusif.

Go à la seconde scène principale du festival, où Clean Bandit investit l’espace. Grace Chatto s’éclate au synthé, le groupe passe ses hits à la chaîne. « Rather Be », « Symphony », « Rockabye » sont de sortie. Rien à voir avec la tournure formatée qu’on peut entendre en radio. Le groupe fait vivre ses sons et le public réagit en conséquence. La prestation est grandiose.

Pas le temps de s’en remettre, la chaleur est écrasante et on file s’hydrater au point Heineken. Au Lollapalooza, on se fixe un budget. Ou bien on ne compte rien et on s’enfile des pintes de bière basique à 7,50 €. Détour au Beer Factory et l’addition s’élève à 9,50 € pour 48 cl de Lagunitas IPA (y’a pas mal de choix). Breuvage excellent, mais on fait gaffe à ne pas se faire bousculer.

Lollapalooza Paris 2019 - © Rémi Tschanz

De à Jonas Blue…

a commencé son show et on s’y attarde forcément. La chanteuse danoise est transcendée par sa propre musique, son corps vibre au rythme de sa voix, elle n’hésite pas à traverser la foule pour poursuivre sur une autre scène. Elle termine par « Final Song », rejoint ses fans sur le Main Stage 1 et s’attire l’euphorie d’un public en feu. Une vraie performeuse. Entre-temps, elle n’oublie pas d’interpréter « Lean On » aux 2 milliards de vues sur YouTube. Rien à jeter.

On jette ensuite un œil à $uicideboy$. Ce n’est pas forcément notre came, mais il faut avouer que le duo américain attire du monde, ça part en énorme bordel, le débit de paroles est soutenu et fait son effet.

On est dans une bulle spéciale au Lollapalooza, enfermé dans une plénitude intense, où la musique proposée est aussi essentielle que les gens qu’on peut croiser. Posé sous une once d’ombre rare, on retiendra les propos d’un groupe de potes : « c’est la deuxième fois qu’on vient ici, on était moins attiré par la prog’ mais l’ambiance est dingue, on s’prend vite au jeu et ça devient magique ».

Juste le temps de reprendre une bière et c’est Roméo Elvis qui s’affiche sur scène. D’entrée, il exécute « Chocolat ». Comme un cliché, l’odeur de l’herbe fraîchement coupée, sorti du public vient mettre en évidence la métaphore du morceau. « 1000°C », « Malade » sont inévitables, et le rappeur belge calme toutes les ardeurs avec sa perle « J’ai vu ». Il n’oublie pas non plus de mentionner son pays natal. Sa gestuelle, ses expressions de visage font également partie de sa prestation, et c’est un régal.

Pourquoi pas de photos de Roméo Elvis ?
De plus en plus souvent, le management des artistes demande la validation des photographies avant publication sur les différents médias. 
La rédaction est alors dans l’obligation de patienter, et faire patienter ses lecteurs, avant de pouvoir publier les photographies validées par le management.
La rédaction d’aficia a fait le choix de l’expliquer au public et aux lecteurs à chaque fois que nous restons dans l’attente de cette validation. Si vous pouvez lire le présent message, cela signifie que nous n’avons toujours pas eu de retour du management.
Vous avez toujours la possibilité de trouver les milliers de photos disponibles sur les réseaux sociaux, prisent par le public présent lors du concert.

Ben Harper s’octroie la scène majeure, mais on décide de se poser au Perry’s Stage, là où Jonas Blue enchaîne ses titres. L’espace est plus restreint, l’endroit est couvert, qu’importe, le DJ anglais ambiance sans problème la poignée de festivaliers amassée devant lui. C’est une autre ambiance, plus cosy, plus intimiste, qui tranche avec les moments plus ‘hype’ du Lollapalooza.

Jonas Blue - Lollapalooza Paris 2019 - © Valentin Malfroy

De Migos à Nekfeu…

Éclectique jusqu’au bout, l’événement a rassemblé une foule monstre pour Migos, puis la nonchalance savoureuse de The Strokes a permis aux fans nostalgiques d’apprécier un show millimétré, calibré. Sur « Reptilia », les guitares saturées ont mis le feu, dévoilant le pur côté technique musical.

Nekfeu avait en charge de clôturer en beauté cette troisième édition. Habitué du Lollapalooza, le rappeur français a conditionné ses fans avec une mise en scène à l’écran, avant de débarquer pour « Cheum », morceau impulsif de son dernier album. Bien entouré pour les backs, il s’est illustré avec les morceaux phares de ses projets. « Tricheur », « J’aurais pas du », « Menteur menteur »… laissant souvent tourner les titres pour voir le public s’exprimer. L’émotion était assurée avec « Elle pleut », Mekra et Framal ont eux livré une exclu. Un sympathique condensé explosif qui fait le taf.

Le week-end s’achève, la tête bourrée d’images. La suite s’enchaîne trop vite. Les vigiles quadrillent le terrain en déployant des bandes de sécurité. Les bars ferment sans sommation. On quitte l’hippodrome avec cette envie de poursuivre l’expérience. Une expérience déjà bien fournie qu’on digère avec une impression largement positive.