Nous avons écouté « Interstellaires » de Mylène Farmer…

C’est le grand jour pour Mylène Farmer et les milliers de fans de l’artiste. La sortie du très attendu « Interstellaires » à découvrir dans le détail avec aficia.

C’est un envol qui était pour le moins attendu et qui a fait l’objet d’une opération marketing parfaitement maîtrisée. A 54 ans, l’ange roux propose un nouvel opus qui semble être celui du renouveau, celui de l’émancipation et de la prise absolue de risque.

Avant même de parler musique, il semble intéressant de se poser sur l’image… Les crédits photographique sont signés par Ralph Wenig, on y découvre une artiste souriante, rayonnante. Une mise en image soignée, qui semble pouvoir ouvrir un voyage dans les étoiles, la voie lactée de Mylène.

Toujours dans l’image nous pouvons également revenir sur le seul clip actuellement disponible : « Stolen Car ». Une Mylène Farmer qui joue avec sensualité avec Sting, une réalisation confiée à Bruno Aveillan, qui offre un niveau de lecture bien plus complexe qu’on pourrait le penser de prime abord.

Mylène sans Laurent…

Autre constat de poids dans le nouveau voyage musicale de l’interprète de « Libertine » : l’absence de Laurent Boutonnat, le pygmalion de toujours, nouvelle infidélité après celle qui avait déjà eu lieu pour l’album « Bleu Noir » en 2010. Ainsi ce sont des crédits bien plus modernes que l’on retrouve sur « Interstellaires » : The Avener qui signe la production du duo avec Sting, à défaut de n’avoir eu l’occasion d’en faire plus par manque de temps.

L’autre visage de cet opus c’est Martin Kierszenbaum, également connu sous le nom de Cherry Cherry Boom Boom, créateur du label Cherrytree Music Compagny qui signe actuellement Ellie Goulding et LMFAO (et qui s’occupe donc de l’exploitation du nouvel album de Mylène Farmer à l’international ). C’est lui qui se cache derrière le premier album de Lady Gaga, « The Fame », lui qui a réalisé des remixes très remarqués des titres de Imagine Dragons, La Roux, Afrojeck et bien d’autres encore…

Mylène Farmer est vraiment « Interstellaire »…

Parlons musique maintenant, avec l’ouverture de l’album qui est très clairement un tube ! « Interstellaires » qui donne son nom à l’album, est l’une des perles présentes sur cet opus. Un titre planant, parfaitement construit et qui ose mettre la voix de Mylène Farmer sur le devant de la scène. Le voyage continu alors avec « Stolen Car », premier single de l’album qui s’offre la collaboration de Sting.

« Stolen Car » a cette force de faire revivre un vieux titre de Sting sous la baguette magique de The Avener. Le roi du rework assure avec ce titre une belle exposition sur le marché américain, un territoire que souhaite conquérir Mylène Farmer avec cet opus.

Puis arrive « A rebours », une construction atypique qui mélange les couplets parlés et les refrains chantés, un mise en cadence que l’artiste a déjà utilisé dans le passé. Si « on s’enferme tout seul parfois », Mylène fait une fois de plus dans l’originalité de la construction musicale.

Les morceaux se suivent mais ne se ressemblent pas, c’est le constat qui se pose avec « C’est pas moi ». On navigue sur un rock qui flirte avec du funk. Si Mylène y parle de ritournelle, c’est parfaitement ainsi que nous pourrions décrire la construction musicale extrêmement répétitive du titre mais pourtant parfaitement taillé pour la scène.

« Insondables », mise en images tout dernièrement et offrant de magnifiques clins d’oeil à la carrière de l’artiste, est dans la lignée des ballades de la chanteuse. Sur une rythmique mélancolique, rappelant sans aucun effort le titre « Leila », signé par le groupe Archive et qui était présent sur l’album « Bleu Noir ».

On continue le voyage musical avec « Love Song » qui se pose directement avec le refrain, et une fois de plus le titre aurait parfaitement sa place sur une scène posée au milieu d’un Stade de France… Un morceau des plus atypiques, marqué par l’absence de réels couplets, Mylène se posant simplement sur des Love Song et des ponts musicaux magistraux.

Retour des bons gros synthés avec « Pas d’access », le sarcophage de l’artiste y fait son retour, nous invite à l’espace et à la délivrance… Si le titre est efficace, il ne retiendra pas plus notre attention et c’est le même constat avec « I Want You To Want Me ». Si Mylène Farmer souhaite se poser sur le marché américain, ce titre est plat, mort-vivant sans âme et nous avons le loisir de constater qu’avec les années, l’accent de Mylène Farmer ne s’arrange pas.

Dans le voyage Interstellaires il fallait forcément passer par « Voie Lactée »… C’est chose faite avec un titre qui renoue avec l’efficacité présente jusqu’ici dans l’opus. Saccadé mais doux à la fois, « les neiges de l’hiver fondent au printemps », la Voie Lactée de Mylène Farmer est remplie de mystère, mais quoi de plus normal !

Nouveau détour sur le marché américain avec « City of Love », mais dans une qualité supérieure si l’on compare le titre à « I Want You To Want Me ». Déjà Mylène y chante principalement en français et elle offre, par la même occasion, ses envolées lyriques, marque de fabrique indélébile de l’artiste. Comme une ballade éthérée avant de, bientôt, se quitter…

Le fait de se quitter nous allons le faire sur la dernière piste de l’opus : « Un jour ou l’autre »… Pour la rédaction c’est le plus beau titre présent sur la nouvelle galette de Mylène Farmer. C’est la douceur et la fragilité qui explose dans la musicalité rêveuse et dans les fêlures vocales de cette artiste. Les tambours résonnent au loin, les violons viennent nous bercer et les cornemuses nous emportent dans un pays rempli de belles légendes et de promesses d’un meilleur… Aimer, s’endormir l’un contre l’autre, prendre l’eau… Mylène Farmer nous invite à « Retrouver un jour ou l’autre une étoile »…

Mylène Farmer est toujours Mylène !

Si le voyage avait fait l’effet d’une bombe lors de son annonce que faut-il réellement en retenir ? Un constat est clair : l’absence de Laurent Boutonnat offre, une fois encore, l’opportunité à Mylène Farmer de mettre sa voix en avant. Désolé pour les détracteurs de l’artiste, mais oui : Mylène Farmer à bien un organe vocal assez impressionnant, et elle l’aura plus d’une fois démontré, notamment lors de ses concerts.

Autre constat après l’écoute de cet Interstellaires : il n’y a pas de réelle révolution, mais nous ne le lui souhaitions pas réellement de toute manière. Mylène Farmer fait parfaitement ce qu’elle sait faire, même si l’énergie des débuts où de titres electro comme « Oui mais non… » est totalement absente. Il faut dire aussi que l’artiste a aujourd’hui 54 ans et qu’il faut sans doute lever le pied au niveau du rythme si elle veut encore tenir le choc lors de ses futurs shows.

Au final Interstellaires est un voyage des plus agréables dans la Voie Lactée de l’artiste. Un instant d’apaisement, comme une paix et une sérénité enfin trouvées. Si l’absence est parfois présente, la peur et le trouble toujours sous les veines, la mort semble faire place à des horizon bien plus heureux.

Notre conseil : écoutez Interstellaires, laissez vous emporter, oubliez totalement « I Want You To Want Me », imaginez les plus grandes scènes pour 2017 et normalement vous devriez pouvoir toucher les étoiles.

Découvrez Interstellaires, le nouvel album de Mylène Farmer :