Céline Dion, heureuse et émue, croque la vie à pleines dents sur la scène de l’AccorHotels Arena de Paris

[dropcap]C[/dropcap]éline Dion a donné en juin le coup d’envoi d’une tournée européenne, faisant escale en France pour plusieurs représentations, notamment Paris, à l’AccorHotels. aficia vous dit tout.

18 ans. Voilà 18 ans que Céline Dion n’était pas partie en tournée en France. Un temps long entrecoupé toutefois de plusieurs résidences parisiennes, comme l’an dernier, marquée d’ailleurs pas le deuil de René Angélil, parti six mois plus tôt en janvier 2016. Mais pour autant, en entrant dans un AccorHotels Arena sold out, on s’est demandé ce qu’on pouvait encore attendre d’une star qui n’avait plus rien à prouver, sans manager désormais, et qui plus est assurée de soulever un tonnerre d’applaudissements quoi qu’elle chante. Preuve en a été le succès de son dernier album Encore un soir (2016), écoulé à plus de 700.000 exemplaires.

Du rire et des larmes…

La diva québécoise en a interprété quelques uns, dont l’incontournable ballade éponyme signée Jean Jacques Goldman, évoquant le départ d’un être cher et l’horloge du temps contre laquelle aucun humain n’a de prise. L’ombre de René a d’ailleurs plané sur ce concert riche en émotions, notamment lorsque Céline a interprété l’un de ses derniers singles qui lui est dédié : « Si c’était à refaire ». Une véritable prouesse vocale qui force le respect ! Les spectateurs sont alors pendus à ses lèvres, Céline retient ses larmes. Elle peine également à les contenir en interprétant son plus vieux titre « Je t’aime encore », qui prend une dimension particulière. Alors, oui, on se dit que l’artiste est une remarquable interprète. Mais aussi qu’elle sait faire battre le cœur d’une chanson, se l’approprier pour révéler, avec une justesse incroyable dans le ton, toute l’émotion.

Ce que l’on retient aussi de ce concert à la setlist plus ou moins surprenante, alliant beaucoup de morceaux cultes écrits par Jean-Jacques Goldman (notamment issus de l’album Si suffisait d’aimer) à quelques titres dans la langue de Shakespeare dont « My Heart Will Go On » ou encore « River Deep, Mountain High »,  c’est la force et la vitalité dont fait preuve l’artiste sur scène. Hormis les quelques larmes ayant jalonné le show, Céline Dion transmet une joie de vie et un grain de folie qu’on soupçonnait mais qui se révèle  totalement.

Très à l’aise dans l’exercice de la communion avec le public, allant jusqu’à se fondre dans la foule pour interpréter « Pour que tu m’aimes encore » en acoustique, elle a multiplié les « blagues », n’hésitant pas faire preuve d’auto-dérision. Elle s’est comparée à Vanessa Paradis à qui elle aurait voulu ressembler plus jeune et s’est moquée de l’accent français sur « Because You Loved Me ».

Un bonheur communicatif !

C’est bien dosé, même si la star, très humaine, avoue qu’en étant la dernière d’une très grande famille, elle n’a pas eu beaucoup l’occasion de parler plus jeune… « Du coup, maintenant quand j’ai un micro entre les mains, je ne peux plus le lâcher et je n’arrive plus à m’arrêter de parler » a-t-elle déclaré, le sourire aux lèvres. Céline est heureuse d’être là, et ça se sent. Un bonheur communicatif !

Mais la vraie surprise de ce show qu’elle présentera encore à Lyon ou Nice dans les prochains jours, c’est une sensualité affirmée sur plusieurs pistes, et notamment sur « Le ballet ». Accompagnée d’un danseur et dans une combinaison moulante avec de la dentelle, Céline Dion surprend en s’enlaçant autour de lui, jouant la carte de la provoc’. Bluffant et inattendu !

Céline Dion l’avait annoncé dès le début du concert, « vous allez rire, pleurer et même être étonnés ». Elle n’avait pas menti. Dans un déluge de lumière et accompagné d’une dizaine de musiciens à qui elle rend hommage avec beaucoup d’humilité – un show à l’américaine – l’artiste a su prouver qu’elle savait se renouveler, passant par une palette d’émotions. Elle peut donc aborder sereinement la suite de sa carrière.