Léa Paci en interview : « J’ai beaucoup de chance de travailler avec les producteurs de Louane et M Pokora »

À peine un premier single nommé « Pour aller où ? » en poche, que Léa Paci vient nous parler de son parcours mais aussi d’un premier album qui s’annonce. aficia est partie à sa rencontre…

À seulement 20 ans, Léa Paci est sans aucun doute l’une des artistes les plus prometteuses de demain. Plutôt bien entourée, Léa Paci nous raconte au cours d’une interview pleine de confidences, son parcours, la chance qu’elle a eu pour y parvenir, mais aussi de son premier album qu’elle voit très influencé par la pop.

L’interview de Léa Paci

Il y a encore quelques mois, tu étais étudiante. Te voilà désormais dans le monde de la musique. Est-ce parce que les études ont fini par t’ennuyer ?

Je ne peux pas dire que je me sois lassée de mes études. Au contraire, j’ai adoré faire le BTS Communication que j’ai fait et finalement obtenu. J’étais même entrée en Licence des Arts et de la Culture en septembre dernier. Si j’ai arrêté, c’est que je pense avoir une immense opportunité dans la musique, et qu’il faut à tout prix que je la saisisse. C’est une chose que je ne pouvais pas refuser. Désormais je suis à 200% dans mon projet car malgré tout, il n’y a que moi qui puisse le défendre comme j’en ai envie. Or, les études c’est quelque chose où l’on peut revenir plus tard, la musique, pas forcément.

« J’ai été contactée par des télé-crochets »

Tu as démarré par tes propres moyens, sans passer par la case télé crochet. Est-ce que cela a comme avantage d’avoir moins de pression et plus de liberté artistique ?

Je ne sais pas si c’est réellement un avantage puisqu’en termes de popularité, je démarre de zéro du coup. Par contre, j’ai été contactée par des casteurs de télé crochet à l’époque où je publiais des covers sur YouTube. Je n’étais pas prête à ce moment. Mais bien sûr que ça laisse une pleine liberté artistique, car j’ai rencontré mon producteur et mon auteur par la suite, qui ont eux-mêmes travaillé avec M Pokora, Louane et j’en passe. Ce sont des personnes qui sont légitimes dans leur milieu. Je suis très fière qu’ils se soient intéressés à moi, il y a déjà deux ans. Ensemble, nous avons travaillé en autarcie, sans contrainte de temps. Cela nous a permis de créer des morceaux quand on en avait envie. Nous n’étions pas pris par le temps, nous n’étions pas pressés. J’ai pu m’exprimer sur des moments de ma vie que j’avais envie de dire à l’instant T. Je ne l’ai pas fait parce que je devais le faire. Et ça, c’est plutôt classe. Tu vois la nuance ?

Et d’après toi, qu’est-ce qui a fait que les gens s’intéressent à toi ? 

Je pense que le fait de défendre ce projet sincèrement est une aubaine. En plus de ça, c’est un projet autobiographique, qui a été pensé, qui a été construis sur la durée. Je me présente comme je suis à l’état brut avec des émotions, une fragilité que je ne maîtrise pas encore totalement, mais c’est aussi ça la musique.

Et à l’inverse, as-tu des défauts ?

Ce serait assez prétentieux de dire que je n’ai pas de défauts (sourire). Je dirais que je suis assez pointilleuse, très acharnée aussi. J’aime faire les choses à 200% et j’ai parfois du mal à lâcher prise… et puis je suis pressée ! Ce n’est pas forcément bien des fois !

J’ai une histoire à raconter, la mienne !

Comment appréhendes-tu l’industrie du disque, puisque c’est quelque chose de nouveau pour toi ?

C’est effectivement quelque chose de nouveau. Je l’appréhende très peu. Il est vrai que je me laisse beaucoup porter. Je prends énormément part à mon projet puisque je pense que c’est là que la sincérité peut se ressentir et que c’est comme ça que le public peut s’intéresser à nous. En revanche, c’est vrai que c’est un monde qui me fait peur car on parle beaucoup de la crise du disque et des places qui sont finalement très chères pour un artiste. Je me demande d’ailleurs comment est-il possible de se faire entendre ? Mais je crois qu’il y a de la place pour tout le monde. Je ne me vends pas comme une chanteuse à voix. J’ai simplement une histoire à raconter, c’est la mienne. On m’a donné l’opportunité de le faire. Je me souhaite vraiment que ça marche.

Aujourd’hui, te sens-tu épanouie ?

Je suis complètement épanouie car c’est plein de « premières fois » qui sont en train d’arriver. Tout est nouveau. J’apprécie chaque moment avec beaucoup d’euphorie. C’est assez incroyable. Je pense que c’est impossible de se lasser de ça, vraiment. C’est encore plus agréable de le vivre avec les très bons retours que l’on a sur le premier single. C’est génial !

Ce premier single a été écrit lorsque j’étais perdue dans ma vie.

Le fait de parler de toi, de ta musique, à ton public, à des journalistes, c’est une chose avec laquelle tu es à l’aise ?

Ça me plaît car, aficia et les autres médias, vous êtes une vraie interface de partage avec le public. Il y a une prise de parole extérieure, je trouve ça très important car vous avez votre point de vue, votre avis pour défendre le projet et vous faites passer le relais. Et en termes de visibilité, c’est hyper important. J’adore ça, car ça me permet de parler de mon projet. N’ayant qu’un single pour l’instant, il faut savoir le défendre et donner envie d’écouter l’album qui sortira en 2017.

Alors justement, ton premier single « Pour aller où ? » est-il représentatif de ce que tu vas faire par la suite ?

Je n’imaginais pas grand chose au début puisque ce n’était pas prévu que les choses arrivent si vite. Ce premier single a été écrit à un moment clé de ma vie, à un moment où j’étais littéralement perdue. Il est en même temps à la fois naïf et un peu dur, très terre à terre. Je pense qu’il peut parler à beaucoup de personnes, d’âges différents, de tous milieux sociaux. Il est très généraliste, tout en étant profond. C’est la peur du lendemain, de ce qu’il va nous arriver, des conséquences aussi. Et en même temps ce côté où il faut faire les choses à 200% car c’est la vie, on ne sait pas ce qu’elle nous réserve. Il faut en profiter.

 Découvrez le clip « Pour aller où ? » de Léa Paci :

https://www.youtube.com/watch?v=plv-deW_-r8

Un premier single comme celui-ci représente quel travail ?

On a enregistré le single avec mon auteur et mon producteur il y a une bonne année. Ce morceau, je l’ai enregistré le jour où j’ai eu cette émotion, au moment où l’émotion est brute. J’ai dû mal à éparpiller un enregistrement sur deux, trois, voire une semaine. Ce n’est pas dans mes habitudes. Après, c’est surtout la production et le mastering qui prennent du temps.

Dans cet album, il n’y a aucun parti pris musicalement.

Ce single, c’est la direction que tu souhaites donner à un éventuel album ?

C’est une division de l’album. Il va y avoir pas mal de choses différentes dans cet album, autant en termes d’histoire à raconter, où il y a des sentiments très variés, qu’en termes de prod’ où l’on retrouvera des morceaux très pop, d’autres très house. On n’a pas fait de parti pris en termes de prod’. On a juste essayé qu’il y ait un fil conducteur, qui est finalement la sincérité. La sincérité va passer à travers plein d’influences différentes.

À tes côtés, tu as les producteurs de Louane (Tristan Salvati) et Lilian Renaud (Yohann Mallory), des producteurs qui ont déjà fait leurs preuves. Comment se sont déroulées ces rencontres ?

Je ne suis pas allée les chercher et personne ne mes les a conseillés. J’ai eu énormément de chance. Ce sont deux personnes qui m’ont repérées sur YouTube, à l’époque où je faisais des reprises. Ils sont tombés sur une reprise. Ils m’ont appelée pour que l’on se rencontre et cela s’est fait très naturellement en fait.

C’est assez paradoxal car si on regarde le nombre de vues sur YouTube pour tes vidéos, elles ne dépassent pas les 500 vues… et pourtant !

Bien sûr ! C’est exactement le ‘et pourtant’ qui est étonnant. Je n’avais pas crée une chaîne YouTube dans l’espoir de me faire repérer par quiconque, d’en faire mon métier ni de récupérer de la notoriété. Je faisais ça pour le côté intriguant. Mais je me suis rendue compte que YouTube était extrême dans ses propos. J’ai parfois eu des demandes de mariage ou des gens qui te critiquent publiquement en commentaires. Et finalement, j’ai pris beaucoup de recul là-dessus, je m’en suis pas forcément préoccupée. Tristan Salvati et Yohann Mallory étaient à la recherche d’un talent, ils m’ont trouvé par hasard sur YouTube. C’est à partir de ce moment-là que je me suis rendue compte que beaucoup de casteurs passaient leur journée à rechercher de nouveaux artistes par cette plateforme qui est YouTube. Cela met encore une fois en évidence une chose : leur talent d’avoir dénicher la chose intéressante dans mon travail.

Je suis admirative de Christine and The Queens et de Jain.

Tous les trois, pensez-vous réitérer cette collaboration pour plus tard ?

Pour le moment, il est certain que nous travaillerons ensemble sur le premier album. Pour la suite, nous prenons un peu de recul et nous voyons comment les choses se profilent. Nous sommes vraiment fiers du travail que nous avons mené ensemble. Maintenant, si demain la relation de travail venait à s’essouffler et si nous venions à ne plus avoir les mêmes attentes, je pense que nous préfèrerions arrêter car je ne veux pas forcer le travail. Je pense que c’est très important que chacun s’épanouisse. Je suis déjà très reconnaissante de ce qu’ils m’ont apportée. Si nos routes venaient à se séparer, c’est déjà une très belle expérience et je leur souhaiterais que du bonheur pour la suite, et eux de même je pense.

On parle déjà d’un album prévu pour le courant de l’année 2017. Cela dépend du succès du premier single je suppose ?

Ça va effectivement dépendre de l’accueil du public à l’égard de ce premier single. Comme tu l’as si bien dit à juste titre, je ne sors pas d’un télé-crochet. En termes de notoriété on n’est parti de rien. Si demain, on venait à faire un buzz fou, cela accélérerait sûrement le processus. Et si cela ne se passe pas comme ça, ce n’est pas grave, on prendra le temps de m’identifier. Même avec un peu d’impatience, je préfère prendre le temps de faire les choses bien et de sortir cet album au bon moment. NRJ diffuse depuis peu notre titre. C’est cool de leur part. Maintenant, il faut rester playlisté sur la chaîne.

Où en es-tu dans sa conception ?

Il y a déjà une bonne partie qui est faite puisque j’y travaille depuis deux ans avec Tristan et Yohann. On n’a pas du tout fini la phase de création, bien au contraire. Je compose beaucoup en ce moment pour ajouter des titres qui seront entièrement écrits et composés par moi-même. Ainsi, j’en enlèverai peut-être certains que je n’ai plus forcément envie de défendre car il y a des titres qui ne me parlent plus autant qu’au moment où je les ai enregistrés. Je pense que c’est important d’avoir un album avec un regard neuf, que je suis prête à défendre pendant longtemps.

Et côté collaborations, tu y penses déjà ?

J’aimerais bien collaborer avec plein de gens. Mais j’attendrais qu’on vienne me proposer. En termes de partage et de tout ce que l’on peut apprendre d’une collaboration, c’est un vrai tremplin.

Lorsque j’ai entendu mon titre à la radio, j’ai pleuré !

Quels artistes t’inspirent aujourd’hui ? 

Je vais essentiellement te parler de deux albums qui m’ont récemment touchée, qui sont celui de Vianney et de Julien Doré. Ce sont pour moi deux pépites dans le paysage musical. Dans le répertoire féminin, je respecte énormément Christine and The Queens et Jain. Ce sont des artistes très complètes d’une part, puis parce qu’il y a des sonorités qui me parlent, mais surtout parce qu’elles sont indépendantes. Je trouve ça super de pouvoir tout faire soi-même. Je trouve ça incroyable et admirable.

Quelle a été ta réaction lorsque tu as entendu pour la première fois ton single à la radio ?

J’ai pleuré ! (Rires) Ça paraît très lambda comme réponse mais c’est la vérité (Rires). En fait, on ne s’y attend pas du tout. On a l’impression qu’on est dans notre voiture. On entend le morceau diffusé et on se dit « il n’y a que moi qui l’entend, c’est moi qui l’ai mis sur mon téléphone, ce n’est pas possible !». Finalement, d’autres personnes ont entendu le morceau au même moment que moi, chez eux ou dans la voiture. J’ai même des copines qui m’ont appelé pour me dire qu’elles l’avaient entendu dans le bus. Je trouve ça hallucinant ! C’est un vrai aboutissement.