BB Brunes en interview : « On veut refaire du vrai rock en revenant au point de départ ! »

Date de sortie
6 septembre 2019

Vous n’avez sans doute pas raté le retour de BB Brunes avec le clip « Visage ». Le groupe est en interview sur aficia pour nous parler de son futur album.

BB Brunes continue son petit bonhomme de chemin. Après Puzzle (2017) porté par des titres comme « Éclair Éclair », « Pyromane » ou encore « Pyjama » faisant suite à l’aventure solo d’Adrien Gallo sur Gemini, le groupe est de retour avec un nouveau single nommé « Visage ». Un retour qui sonne déjà comme un retour aux sources, avoue le groupe qui s’est longuement confié à aficia…

La veille de la sortie du clip « Visage », nous avons rencontré le groupe BB Brunes, ou plutôt l’un de ses membres, le guitariste Felix Hemmem pour nous parler de ce comeback. On a essentiellement parlé de la genèse de ce nouveau cru, l’envie de revenir à des fondamentaux. Place à l’entretien !

BB Brunes !

Depuis la chanson « Dis-moi », il y a toujours eu une volonté de casser votre image de groupe d’adolescent. Est-ce toujours le cas aujourd’hui ?

Felix : Je pense que c’est quelque chose qui se fait assez naturellement, dans le sens où on n’est pas vraiment des gens qui nous prenons la tête. On ne s’est jamais dit qu’on voulait casser une certaine image ni qu’on allait faire l’album de la maturité. C’est un processus qui se fait très naturellement. Il y a déjà eu une évolution musicale certaine. Et là, le prochain album qui est prévu pour septembre est vachement différent par rapport au précédent. En fait, à chaque album, on essaye aussi de se renouveler pour ne pas s’ennuyer.

On ne veut pas s’ennuyer !

Votre dernier album était très éclectique. Comment présentes-tu ce nouveau bébé ?

Celui qui arrive est vraiment un retour aux sources pour nous. On a décidé de l’enregistrer comme à l’époque où l’on commençait, c’est-à-dire il y a 10-12 ans. On arrive en studio, on se branche sur les amplis et on joue tout en live ! On est dans une grande salle comme si on était en répétition. On fait cinq-six prises d’un même morceau, on choisit la meilleure prise et après on peut éventuellement rajouter des claviers par-dessus, une guitare ou un solo. Mais le squelette du morceau est enregistré en live. Ça c’est la méthode qu’on utilisait sur notre premier album, chose qu’on n’a jamais refait sur les deux suivants car on a exploré des choses différentes comme les boîtes à rythme, des trucs un peu plus électro… une façon de faire qui était autre. Ça pour le coup, c’est un retour aux sources ! On s’est dit qu’on voulait refaire du rock !

Ce n’est plus quelque chose qui se fait beaucoup… D’où vient ce procédé d’après toi ?

Je ne sais pas qui a inventé les prises lives… À la base de tout groupe qui se formait et enregistrait en studio, c’était forcément du live car c’était la seule façon d’enregistrer en fait. Les anglais nous ont inspiré, c’est sûr. Et c’est en tout cas comme ça qu’on pensait que la musique était. C’est après que l’on s’est mis à expérimenter d’autres choses. Je trouve ça bien d’aller sur d’autres horizons, des nouvelles façons de faire. Là, on avait envie de faire du live, comme à l’ancienne, comme les anglais peut-être ! (Rires)

C’était logique pour nous de revenir à ce qu’on faisait il y a dix ans

Au niveau des sonorités, qu’est-ce que cela vous apporte ?

On est sur des sonorités très organiques, très brutes, très pures. Ce n’est que de l’analogique, ce n’est que des vrais instruments. Tous les synthés qu’on a utilisés sont de vieux synthés des années 50 et 80, qui ne sont pas des synthétiseurs numériques. Ça sonne chaud, organique. Il n’y a aucune tromperie sur le son. Il est sorti comme ça !

Découvrez le clip « Visage » de BB Brunes :

Pour bien comprendre votre logique, pourquoi cette envie de revenir en arrière ?

Ça, c’est une bonne question. Je pense qu’il n’y a pas vraiment de réponse. Comme je te disais, on aime bien explorer des trucs, on aime bien changer à chaque album et l’album précédent était très bien produit, bien travaillé, électronique aussi où l’on sait inspiré de groupes de batteries un peu hip-hop. On avait envie, tout d’un coup, et tout naturellement encore une fois, de se dire « Mais vas-y, qu’est-ce qu’on fait pour le prochain album ? ». Et en fait, on avait des morceaux très bruts, rock, limite yéyé. On s’est dit, vas-y, sans artifices on fait ça, comme à l’ancienne ! Il n’y a pas vraiment eu de réflexion particulière. On n’a pas réfléchi. Les morceaux sont sortis comme ça.

Sur ce disque, on a été comme des gosses !

Vous dites vouloir vous renouveler, mais aussi repartir à zéro… c’est un peu contradictoire ?

Clairement ! C’est très contradictoire. Mais je pense que vu qu’on a déjà sorti quatre albums avant celui-là, à chaque fois on a fait des choses différentes. Au bout de dix ans, ça paraissait logique de retourner vers ce qu’on faisait avant, ça sonnait bien, c’était logique. Après, tu écoutes notre premier album et le prochain qui va sortir, il y a une énorme évolution malgré tout, même si les enregistrements sont lives et dans le même esprit, ça reste différent. On a quand même pris 12 ans ! (Rires) Moi je dirais que cet album est comme le premier, en mieux !

L’évolution se fait peut-être plus ressentir au niveau des textes ?

Oui, bien sûr que ça évolue. Après je pense qu’on reconnaît très bien la plume et la voix d’Adrien et BB Brunes en soit. Quoi que, j’ai fait écouter nos chansons à pas mal de personnes… ils m’ont dit que sa voix avait changé un peu. Sa façon de chanter est peut-être un peu plus rocailleuse, un peu différente, mais après on reconnaît sa plume et sa voix et c’est ce qui fait le côté BB Brunes. C’est un album très joyeux en fait, contrairement à l’album d’avant qui était un peu plus sombre. Là c’est solaire, on fait du rock, on rigole et on s’en fou de tout quoi ! (Sourire)

Quelles ont été les pistes de réflexion, les thèmes ou les envies particulières de ce nouvel album ?

Pour les textes, c’est vrai que c’est con car il faudrait demander à Adrien car c’est lui qui les écrits. Disons qu’il s‘est passé des choses très cool dans sa vie dernièrement. Il a eu envie d’écrire sur l’amour, sur la belle vie, l’aspect solair en fait. Mais, même nous en fait, on était comme des gosses à se retrouver tous ensemble à faire « 1, 2, 3, 4 » avec les baguettes. C’est peut-être l’album où l’on s’est pris le moins la tête ! Fallait se lâcher, on l’a fait. On l’a enregistré avec Samy Osta qui a enregistré Feu Chatterton et La Femme. Il a ce côté très musique live, ce côté très brut, très vrai. C’était une superbe rencontre. Cela s’est super bien passé, le studio coulait de source. On a du faire 2, 3 semaines de studio je dirais. C’était hyper facile. Mais Adrien avait écrit et composé les chansons en amont. Avec le bassiste on avait fait les arrangements dessus. Tout était plus ou moins écrit avant qu’on rentre en studio. C’est pour cela qu’en studio, cela a filé droit !

Il y a deux nouveaux titres qui vont sortir les uns après les autres. Tout d’abord « Visage », puis « Habibi ». Qu’est-ce qu’ils racontent ?

« Habibi », c’est l’histoire d’Adrien. Ça raconte clairement son histoire au lycée avec une copine. C’est vraiment très simple. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. Et « Visage » parle d’une rupture avec une amie. Mais en même temps ça me gêne de parler de son histoire comme ça… Ce n’est pas une chanson hyper dark sur la rupture. Cet album raconte vraiment ce qu’il s’est passé dernièrement dans sa vie en fait.

Pourquoi avoir choisi de mettre en avant ces deux titres là ?

Ce ne sont pas forcément ceux qui représentent le mieux l’album mais en tout cas, ça représente très bien l’album. Au début, on n’était pas forcément parti sur « Visage » en premier single. On était sur un autre titre qui s’appelle « Total cuir ». Au dernier moment, on s’est dit que « Visage » était peut-être mieux. En fait, ce sont des trucs où tu te poses, tu réfléchis et on se demande quoi sortir. Ce n’est jamais évident car nous on aime tous les morceaux. On n’est pas assez objectifs pour savoir lequel va plaire le plus. On nous dit « vous sortez ces deux-là » et on est très contents. « Habibi » était peut-être davantage une évidence. Lors de la précédente tournée, on jouait déjà ces deux titres-là sur scène car ils étaient déjà écrits. Le public réagissait très bien sur « Habibi ». Certaines personnes le connaissaient déjà par cœur. C’était assez incroyable. Avec Internet, tout va très vite. Du coup, on a suivi l’avis du public !

Découvrez le live de « Habibi » au Lollapalooza 2018 :

Lorsqu’on vous avait eu en interview il y a deux ans, vous évoquiez des envies de collaborations avec Etienne Daho et Christophe. Qu’en est-il ?

Sur cet album, il y a Louise Verneuil qui chante sur un refrain sur un morceau. Sinon il n’y a pas d’autres collaborations. Christophe et Etienne Daho, nous les avons déjà rencontrés. Nous avions repris un des morceaux du second aux Victoires de la Musique mais on n’a jamais collaboré avec lui. Quant à Christophe, il a failli chanter un morceau sur le précédent album Puzzle, mais cela ne s’est finalement pas fait. Faire une collaboration, c’est cool quand cela a vraiment du sens. Ce n’est pas notre style de faire une collaboration pour faire une collaboration. Sur cet album, cela a été tout droit, 100% BB Brunes !

Est-ce vous qui gérez vos réseaux sociaux ? Je n’ai pas l’impression que vous les utilisez de la meilleure façon pour vous faire entendre au plus grand nombre…

Personnellement, j’avoue être un petit peu à la ramasse concernant les réseaux sociaux. On sait pertinemment qu’aujourd’hui l’utilisation des réseaux sociaux est primordiale. C’est une façon hyper simple de faire ta promotion, d’être au plus proche des fans, de leur parler simplement. On essaye de plus en plus de s’activer. Je n’ai pas encore ce réflexe là, mais si si, on s’y met de plus en plus ! Pour cet album, on va tout donner ! [Rires]