Kadebostany - © Sophie Brasey
Kadebostany - © Sophie Brasey

Kadebostany en interview : “On est des artistes inclassables à tout point de vue !”

À l’occasion de la publication de son nouvel album Monumental, aficia à eu l’occasion de faire la rencontre de Kadebostany. Interview !

Kadebostany ne vous dira jamais « je », car il n’est pas tout seul. Le projet Kadebostany est un projet collectif. Alors oui, c’est d’abord un projet initié par le Suisse Guillaume, mais il s’accompagne de nombreuses chanteuses et de musiciens. Sur la route, ils sont une dizaine, ce qui fait qu’un concert devient un incroyable show futuriste et très cinématographique.

Découvert avec « Castle in the Snow« , « Mind if I Stay » ou la reprise acclamée de « Crazy in Love » (50 Shades of Grey), Kadebostany a publié son nouvel album Monumental, l’occasion pour nous de l’interroger à ce sujet !

Nous sommes donc allés le rencontrer au cœur de Paris, à l’hôtel LAZ. Un lieu chic, à l’image de Guillaume, habillé ce jour-là comme on peut le retrouver sur scène. Sur fond sonore, nous avons dégoupillé nos questions…

Kadebostany : l’interview…

Bonjour Guillaume. Si tu devais te présenter à ceux qui ne te connaissent pas ?

Bonjour, je m’appelle Guillaume de Kadebostany, je suis le président de la République Kadebostany.

Pour se démarquer, vaut mieux une histoire inventée qu’une histoire un peu moins intéressante.

Certains pourraient se dire à demi-mot que c’est un peu prétentieux, non ?

En général, quand je dis ça, ça génère un petit rictus chez la personne. Je trouve que c’est un bon moyen de démarrer une discussion parce que cela suscite de l’intérêt. On ne sait pas si c’est une blague ou si c’est sérieux. En même temps, on a envie d’y croire. Après quoi, on peut parler de choses un peu plus sérieuses, et notamment de ma musique… J’aime bien avoir une entrée en matière un peu coup de poing.

Tu revendiques ce côté à la fois décalé et sérieux dans ton personnage ?

Tout à fait. Je trouve ça intéressant d’avoir ce côté paradoxal. Fondamentalement, ma priorité c’est la musique, mais tout ce qui l’accompagne, à commencer par le visuel et la communication, c’est quelque chose qui m’intéresse grandement.

Les gens ne connaissent pas forcément ton visage. Peut-on dire que tu es un producteur qui travaille dans l’ombre ?

Je dirais que j’utilise beaucoup mon image via le prisme du Président de Kadebostany. J’ai une moustache depuis 20 ans (sourire), tout comme la barbe. Non, au contraire, je crois que je me suis toujours servi de mon image à fond, un peu comme une sorte de repère. J’en use et j’en abuse ! Après, c’est vrai que c’est un concept que j’ai crée il y a une quinzaine d’années. À l’époque je faisais déjà une grande tournée mais en solo, toujours dans la musique électronique, et les gens ne savaient pas vraiment d’où je venais. Cela m’a beaucoup travaillé. J’ai donc décidé de me créer en quelque sorte des origines idéales. C’est de là qu’est venu cette idée de Kadebostany.

C’est tout un concept inventé en fait ?

C’est parti de quelque chose de l’ordre du très privée et personnel et c’est parti vers quelque chose de très artistique et conceptuel. Depuis, je n’ai jamais arrêté de développer ce côté là, même si aujourd’hui j’ai clarifié que je venais d’Algérie. Selon moi, vaut mieux une histoire inventée qu’une histoire un peu moins intéressante (Sourire).

Tu as publié cet été Monumental, ton nouvel opus. C’est toi qui crée tout de A à Z ?

Oui ! Par contre, sur cet album, j’ai collaboré avec six chanteuses différentes. J’ai travaillé aussi avec différents musiciens. Je ne fais évidemment pas tout tout seul ! Mais tout ce qui est composition des morceaux, je le fais seul. Concernant les textes, ce sont les chanteuses avec lesquelles je collabore qui les écrits. C’est ma vision de la musique. Je suis à la base de tout ça. J’ai envie de collaborer, j’ai énormément envie de travailler avec des gens. C’est très intéressant de pouvoir mener cet exercice et je ne ferais rien sans ces grandes voix qui collaborent avec moi.

Découvrez « Save Me », la nouvelle version proposée par Kadebostany :

Dans le communiqué que l’on reçoit, il y a une citation qui m’a fait sourire pour te décrire : « Empereur manifeste et infaillible de l’électro pop ». On est toujours dans ce personnage arrogant finalement…

(Sourire) On s’en rappelle de ça hein ? (Rires) . Je trouve que c’est intéressant en fait. Quand on regarde la masse d’informations que les journalistes reçoivent dans leur boîte mail ou sur des panneaux d’affichages, je me dis qu’il fallait procéder à une méthode ‘uppercut’. C’est intéressant d’arriver avec des punchlines assez fortes, si tu as de quoi soutenir cette arrogance (Rires). C’est vrai que nous, on est assez inclassables. On évolue dans un milieu qui se nomme la pop, on a une renommée qui est assez internationale. On a été de nombreuses fois au sommet des charts dans plusieurs pays. On fait une centaines de dates par année. Je dirais qu’on a des manières qui ne sont pas formatées à proprement parlé. On aime bien dire qu’on débarque. On a pas besoin de copiner avec qui que ce soit pour se faire entendre.

Je réfléchis beaucoup à comment embarquer les gens et les fédérer.

Tu utilises beaucoup le ‘On’ quand tu parles. Tu parle d’un collectif ?

Oui, Kadebostany c’est tout une équipe. Encore une fois, je représente tout ce concept, il y a vraiment plein de gens. Pour moi, c’est difficile de te répondre en disant toujours ‘je’ car c’est une histoire collective.

Je reviens sur le nom de ton album, Monumental. Monumental, comme la force et la puissance qu’offre l’album ?

Merci du compliment déjà ! C’est vrai que j’avais envie d’un titre comme ça. C’est un album que j’ai mis trois ans à réaliser. Je suis allé un peu à l’opposé de ces productions laptop. Je suis vraiment allé dans les disques audio, j’ai beaucoup voyagé, j’ai enregistré des voix d’un peu n’importe où. Il y a une certaine opulence derrière. J’avais envie d’un titre à l’image de cette musique qui est plutôt riche que minimaliste.

Je dirais qu’il y également un aspect cinématographique dans ta musique, non ?

J’aime beaucoup les atmosphères des films, effectivement ! De façon générale, je suis assez obsédé par le fait de poser une atmosphère et à la développer tout au long d’un morceau, d’un album ou d’un spectacle. J’aime bien ce concept de prendre de simples personnes, de là où ils sont avec ce qu’elles ont vécu dans leur journée, et les emmener dans mon univers. Je fais beaucoup ça. Je réfléchis à comment les embarquer et les fédérer.

Lorsque tu composes, l’un de tes objectifs est de caler des morceaux dans des B.O de films ?

Pas forcément, mais c’est déjà arrivé. On a déjà eu des titres utilisés pour des films. Après, c’est vrai que j’ai pas mal d’idées de musique pour des images. J’aimerais bien développer d’avantage ça, ce côté musique à l’image où tu as déjà l’image et tu peux composer pour l’image. Je trouve ça hyper intéressant, certainement plus que prendre une musique à nous et la faire coïncider sur une image.

D’après toi, qu’est-ce qui a fait que « If Mind If I Stay » a d’un seul coup cartonné sur les ondes ?

Ça va être hyper arrogant ce que je vais dire mais, ce sont les gens qui y ont cru, notamment des directeurs de radios et qui, quelque part, l’ont mis en radios. C’est un titre qui a super bien marché dans d’autres pays, et je suis très fier que le public français ait adhéré. Il a donné sa chance au titre ! C’est toujours compliqué de donner des explications au succès d’un titre, mais c’est vrai qu’il y avait des signes qui permettaient de dire « Je pense que ça va fonctionner et plaire aux gens », sachant que c’était numéro un en Italie, en Russie, en Suisse et dans d’autres pays !

La suite pour toi ?

On ne s’arrête jamais de tourner. On va certainement annoncer bientôt une tournée en France. D’ailleurs j’invite vraiment les gens à venir regarder le show. Ce n’est pas juste un groupe sur scène. C’est assez grandiose. On mêle la musique et le visuel. C’est assez spectaculaire. On est une dizaine sur la route et on retourne tout !

Découvrez « Mind If I Stay » de Kadebostany :