Kazy Lambist en interview : “Avec l’électro, il ne faut pas être tenté d’en mettre trop”

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À l’occasion de la sortie de son nouvel EP Sky Kiss, nous sommes allés à la rencontre de Kazy Lambist. Découvrez son interview sur aficia.

Après nous avoir conquis une première fois avec 33 000 Ft., un premier album aérien et sensuel, Kazy Lambist est de retour avec un format plus petit, l’EP Sky Kiss. Un format pop-électro porté par le single “Oh My God” faisant preuve d’une efficacité redoutable.

Alors comment est né cet album ? Dans quel contexte ? De quelle façon a-t-il été confectionné ? Quelle est sa recette ? Tant de questions que nous avons posé au principal intéressé ! Il nous a sagement répondu au cours d’une belle interview…

Kazy Lambist : l’interview…

On te présente comme un artiste de la scène électro-pop. C’est le terme exact ou te définis-tu autrement ?

C’est difficile de définir ta propre musique mais je crois que l’électro-pop me correspond plutôt bien dans le sens où j’ai commencé par de l’électro au début, dans ma chambre. Puis, je me suis intéressé un peu plus à la chanson et à la pop. Donc on peut dire que c’est de l’électro qui s’est transformé en électro-pop.

Tu as déjà plusieurs projets à ton actif. Tu es un artiste affirmé sur la scène électro-pop et pourtant, le grand public ne te connaît pas forcément. Quelle est la raison principale d’après toi ?

Je pense que c’est mon tempérament qui est comme ça. Je me suis jamais mis réellement en avant, je ne suis pas comme ça. Ça ne m’a d’ailleurs jamais vraiment intéressé. Je travaille davantage en studio. J’ai du mal à mettre ma personnalité en avant, sur les réseaux sociaux notamment. Je préfère partager ma musique. Et puis les artistes qui m’ont toujours inspirés ont ce côté là également. Par exemple, Bonobo est un artiste que tout le monde a déjà écouté, qui joue dans le monde entier, et pourtant, on ne connaît pas grande chose de lui. Moi même, j’ai beau l’avoir beaucoup écouté, je ne connais quasiment rien de lui. Je pense que c’est vraiment mon tempérament qui joue. Ça m’est déjà arrivé d’être en studio avec des musiciens qui venaient enregistrer pour moi. Avant, ils ne connaissaient pas du tout ma musique. Ils pensaient du moins. Et en fait, ils connaissent les morceaux. Ils ne les avaient pas assimilés à moi puisqu’ils ne connaissent pas ma tête (Rires). 

La musique avant le reste donc  ?

Oui, et vaut mieux ça que l’inverse (Sourire).

Y a t-il une frustration de sortir un projet aussi personnel, de qualité mais qu’il ne soit pas entendu par des millions de personnes ?

De la frustration, non, car à la base, je ne pensais pas en faire mon métier. Je suis quand même très content d’en vivre, d’en faire mon métier. C’est déjà une grande chose. Mais c’est finalement en France où ça plafonne un peu. À l’international, c’est plutôt sur les plateformes de streaming où mes morceaux marchent bien, ce qui me permet d’aller faire une tournée aux États-Unis, on va aller en Turquie au printemps, à Montréal. Ça nous permet de beaucoup voyager et c’est plutôt pas mal !

Y a-t-il une volonté de percer davantage en France ?

Pour l’instant, je te dirais plutôt que je vais vers les gens qui m’écoutent, comme en Turquie. En Istanbul, on a un public qui a beaucoup grossi. C’est la troisième fois qu’on va jouer là-bas. Ça me plaisir de découvrir d’autres cultures aussi. Peut-être qu’un jour la France découvrira que je suis d’ici et que, si un jour ça marche à l’étranger ça leur donnera peut-être envie ? Après, il ne faut pas forcément chercher. Il y a des groupes qui marchent mieux à l’étranger. Par exemple, quand j’ai passé un an au Canada à mes 17 ans, tout le monde connaissait le groupe de rock Phoenix alors qu’en France, ça reste un groupe plutôt indé et en fait, c’est un groupe connu dans le monde entier. Pareil pour Air. Donc, je m’en plains pas non plus. 

Tu reviens avec un EP de quatre titres, seulement, j’ai envie de dire. Pourquoi ?

J’aime bien les formats assez courts. J’aime bien que chaque titre ait son identité. Quand il y a fallu faire un album complet, j’ai eu du mal… Je me suis perdu. J’aime bien proposer des directions différentes. Sur cet EP, les quatre morceaux ont des énergies différentes, quatre identités différentes. Je ne voulais pas me répéter non plus, donc j’avais l’impression que quatre morceaux étaient suffisants pour le moment. C’est le deuxième vrai EP que je sors. C’est déjà un format qui m’avait plu auparavant avec The Coast.

C’est aussi une façon de s’adapter à la consommation actuelle ?

Je fais partie de la consommation actuelle. On est une génération où l’on écoute plus les disques en entier. Finalement, il n’y a pas de mal à ça non plus. C’est une autre façon d’écouter. On connaît bien souvent qu’un seul titre d’un artiste. Après, on se fait des playlists comme ça. Après, j’ai aussi évolué comme ça, en m’intéressant à ce qu’on peut donner en un morceau, et pas forcément un album complet. 

Sortir quatre titres en deux ans c’est peu. As-tu l’intention de sortir autre chose ?

Je prépare en effet un deuxième album. Je ne sais pas du tout quand il va sortir mais je suis dessus en ce moment. 

Entre 33 000 Ft et ton nouvel EP, quelles seraient les principales évolutions ?

Ça dépend des morceaux bien sûr. Sur cet EP, il y a un morceau que j’ai fait avec Jean-Benoit Dunckel la moitié de Air. Ce morceau-là est une évolution dans le sens où, il a été enregistré dans le studio de Air, à Atlas. C’était pour moi une expérience incroyable. Il  y a une belle profondeur dans le morceau, si je compare à si je l’avais enregistré dans ma chambre façon home-made, de façon moins fine. J’espère en tout cas… Dans le mix il y a un peu plus de finesse qu’avant. 

Pour toi, quelle est la recette pour réussir à attraper le public avec une musique ?

Je pense qu’il faut rester simple. Il ne faut pas se perdre dans la déco. Il faut épurer au maximum. Bien souvent, je commence à faire plein de pistes. Et puis j’essaye d’en enlever au fur et à mesure. Le risque c’est d’en mettre partout, alors que finalement il y a des gens qui arrivent à faire tout tenir en une seule piste. Ils s’enregistrent en piano/voix comme ça, en une fois, et ça suffit. Avec l’électro, il ne faut pas être tenté d’en mettre trop.

On entend beaucoup des instruments acoustiques dans ce petit format. C’est aussi ça la musique pour toi ?

J’ai commencé avec les instruments acoustiques moi. J’ai commencé par le piano classique, donc ça a toujours été lié. L’électro a été une façon de rajouter des instruments autour de ça, mais je n’ai jamais voulu renier mes influences classiques. Puis, quand bien même, la musique classique et le jazz restent des styles que j’écoute encore à mort et qui m’ont beaucoup influencés.

Il y a toujours un point commun dans tes chansons, c’est la petite mélodie accrocheuse et vaporeuse. À quel point c’est important pour toi de l’inclure ?

J’aime bien les mélodies simples. Il ne faut pas qu’on se perdre trop. Juste une mélodie qui donne une belle émotion, qui peut transmettre quelque chose et que l’on peut écouter plusieurs fois sans s’en lasser. Ce sera bien mieux que trente mélodies qui ne veulent rien dire. C’est ma philosophie. 

Si j’ai bien compris, tu reviens tout juste de Los Angeles. Il y avait un but particulier ?

C’était le tournage d’un clip, d’un des morceaux de l’EP. On était une semaine dans le désert de Joshua Tree. C’était magnifique. On est parti à quatre potes, quatre Montpelliérains, Jean-Charles qui a déjà réalisé plusieurs de mes clips, Hugo Jean qui fait de la 3D et Glasses avec qui j’ai fait deux morceaux de l’EP. On est parti en trip. On a loué une voiture sur place. Je ne sais pas quand le clip va sortir car il y a aura beaucoup de post-production, de travail avec l’image. Donc on continue de travailler sur tout ça ! Je compte sur eux pour que le clip soit extrêmement beau !

aficia étant précurseur de nouveaux talents, as-tu envie de nous faire découvrir un futur talent ?

Rema, c’est un rappeur, chanteur du Nigéria si je dis pas de bêtise, qui fait de plus en plus parler de lui. C’est très dansant. Je pense que c’est l’avenir. Je ne sais pas trop définir son style mais il faut écouter.

Après, récemment, je suis tombé sur un groupe canadien, Men I Trust. C’est très indé, très sympa. Ils font tout tout seuls. Ils produisent leur CD. C’est du bon électro-pop, un peu rock influencé 90’s, très sympa, très agréable. J’ai beaucoup aimé leur dernier album ! 

KAZY LAMBIST
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