Bigflo & Oli - (c) MisterFifou
Bigflo & Oli - (c) MisterFifou

Bigflo & Oli le grand rendez-vous ! 

Les deux frères toulousains Bigflo & Oli sont de retour après deux ans de pause avec leur nouvel album Les Autres C’est Nous. À l’occasion de leur venue au Delta Festival (Marseille), aficia a pu échanger avec eux autour de ce projet ! 

Fidèle au poste depuis leur premier album La Cour des grands (2015), aficia a toujours jeté une oreille attentive sur l’évolution des deux frères rappeurs Bigflo & Oli. Sept ans après, pour leur 4ᵉ opus Les Autres C’est Nous, aficia a eu le privilège d’échanger avec eux autour de ce projet qui est disponible depuis le 23 juin 2022 et qui semble déjà avoir conquis les cœurs du public !

Un album dans la continuité des précédents où l’amour des siens, du monde et du rap, se relient aux profits de thématiques actuelles (la famille, l’environnement, les amis…). Un travail de fond que les deux artistes ont peaufiné durant leurs deux années de pause (2020-2022). En résulte, un projet authentique tant dans sa composition que dans sa production et dans les choix surprenants de ses collaborations (Francis Cabrel, Leto, Vald, Olympe Chabert…). 

Bigflo & Oli, l’interview !

En une semaine, votre nouvel album Les Autres C’est Nous a fait + 35 000 ventes. Est-ce qu’on peut dire que c’est un retour réussi ?

Bigflo : C’est plus du soulagement que l’on a ressenti là. Savoir qu’il y a encore des personnes qui écoutent nos chansons, je suis en train de me détendre petit à petit.

Oli : Ce qui est bluffant, c’est cette marque d’amour à l’ère du streaming. De nos jours, se déplacer pour acheter un CD, ça n’a pas de prix ! Sur les 3 premiers jours, on a fait 80% de ventes physiques. Ce qui prouve qu’on a des personnes engagées, qui sont avec nous.

Vous avez fait une pause de deux années (2020-2022) après une exposition constante de 2014 à 2020. Est-ce que ce n’est pas brutal de passer d’une surmediatisation à un quotidien où vous vous êtes retrouvés en petit comité, auprès des vôtres ?

Oli : Non, cela a même été essentiel. Cette pause nous a fait du bien artistiquement. On a pu se renouveler. On ne voulait pas devenir les clichés de nous-mêmes ou de s’enfermer dans une case. Ce n’était pas trop calculé. Avec le Covid aussi, ça a fait une sorte de sas. On est partis en pause et le monde entier l’était aussi. On était moins dans la culpabilité. Moi qui avais peur de cette pause comme on le voit dans le documentaire Netflix Bigflo & Oli : Presque Trop (2020), finalement, je la remercie parce que cet instant a été vraiment salvateur pour nous deux. 

Bigflo : Cette pause a été une mise à jour. On l’a vraiment utilisé de manière bénéfique ! 

Est-ce que l’on peut comparer ce sentiment au fait de jouer devant 30.000 personnes, puis, le soir, de se retrouver seul, sans cette effervescence, cette adrénaline ?

Bigflo : Je n’ai jamais eu de problèmes avec ça. Je sais qu’il y a des artistes qui souffrent de ce sentiment. Il y a des moments où ça fait bizarre. Quand tu fais 60.000 personnes et le soir, tu prends ta douche et que tu es tout seul, tu as des petits moments où tu as le regard dans le vide. 

Oli : Nous, on ne nourrit pas notre ego humain quand on monte sur scène. On sait que les personnes sont là pour passer un bon moment, qu’il y a d’autres artistes, que c’est de la musique. On ne se dit pas “On est des grosses stars”. La plupart du public ne nous connaît pas personnellement. On fait la distinction et c’est important de la faire. Si tu ne le fais pas, tu deviens fou. 

Dans la continuité de vos précédents albums « La Vie de Rêve » et « La Vraie Vie », on reste sur des thèmes universels, des sujets de société. Votre musique est-elle le reflet de votre vision du monde ?

Oli : Complètement ! Dans les paroles, c’est le reflet de notre humanité, de notre philosophie. Musicalement, c’est le reflet de nos influences et de nos mélanges. C’est le retour qu’on a, que cet album fait penser à notre premier album. Je crois que c’est parce qu’on est revenus sur nos influences rap. 

Bigflo : Cela a toujours fait partie de nous d’avoir ces deux côtés-là. C’est dû aussi à ce qu’on a beaucoup écouté plus jeune, entre le rap et la chanson française. Dans ce nouveau projet Les Autres C’est Nous, j’ai l’impression qu’il y a quand même plus de rap.

Dans les paroles, c’est le reflet de notre humanité, de notre philosophie.

Oli, pour aficia

Selon une étude du média rapminerz, le mot « amour » est le terme le plus représenté dans l’album. L’avez-vous placé de manière consciente ou inconsciente dans vos titres ? 

Oli : Inconscient ! Même si on a hésité en premier temps à appeler l’album L’amour gagne toujours. On voyait que le projet dégageait quelque chose de positif et de bienveillant. J’étais touché de lire ça parce qu’il n’y a rien de plus beau que d’écrire l’amour sans s’en rendre compte. L’album commence par “J’écrirai toujours l’amour, tant pis si je passe pour un utopiste”. Cette phrase résume bien notre philosophie, c’est plus assumé maintenant. 

Bigflo : En terme pur de statistiques, il y a le titre “Tant Pis ou Tant Mieux” avec Olympe Chabert où on dit “L’amour gagne toujours…”. Ici, le mot amour se répète plusieurs fois. La vie c’est uniquement des chiffres (rires).

Vald, Julien Doré, Olympe Chabert, Mc Solaar, Francis Cabrel, Leto… sont sur votre album. Quel est la collaboration qui a été la plus évidente pour vous lors de la création de l’album ?

Oli : Le plus évident pour nous deux, dans notre fantasme, c’est Francis Cabrel. C’est une vraie influence. Pour nous, c’était sur la liste depuis longtemps. C’était un rêve de gosse. Après, évident qu’il accepte notre proposition, non. Pour autant, c’est celui qui sonnait dans ma tête tant je l’avais imaginé. 

Bigflo : Le plus évident pour un titre qu’on a composé c’est Julien Doré. Il nous est venu le plus vite. On a vraiment imaginé sa voix sur le titre “Coup de Vieux”. 

Vous avez un label, Bonne Étoile avec des artistes comme Tioma, Olympe Chabert, Lau Carré. Positionnez-vous comme leur “bonne étoile” justement ? 

Oli : Pour nous, c’était une promesse d’arriver à un certain niveau et de tendre la main à des artistes qui ne sont pas autant exposés. On va essayer de leur apporter notre vision. Maintenant, on a compris deux/trois choses sur la musique. On commence à avoir une belle expérience. Le but c’est de les accompagner de manière bienveillante, leur prendre la main sans trop leur montrer le chemin. C’est à eux de le faire ! 

Découvrez le nouvel album de Bigflo & Oli, Les Autres C’est Nous :

Yoann Tome Mestre