Emma Peters en interview pour aficia

Emma Peters l’interview ‘Flash’ : “Ma playlist ne ressemble à rien de conventionnel !”

Cet été, en plein périple des festivals, nous avons fait un stop à La Nuit de l’Erdre pour échanger avec Emma Peters. L’occasion de parler de ses projets, dont son nouvel album Dimanche.

Réelle enfant de sa génération, c’est grâce aux réseaux sociaux qu’Emma Peters s’est faite remarquer du grand public. Riche de ses influences musicales variées, la jeune femme nous embarque à chaque titre dans son monde ! Grâce à la gratte qu’elle maîtrise à la perfection, quelques notes suffisent à accrocher le public.

À peine sortie de la scène de La Nuit de l’Erdre, qu’elle décrira comme l’une de ses plus grandes scènes, Emma Peters s’est prêtée au jeu de l’interview Flash ! Découvrez ses réponses à nos 5 questions.

Emma Peters, l’interview ‘Flash’ :

1 Tu as commencé ton aventure musicale principalement grâce aux réseaux sociaux. Comment tu t’es décidée à donner accès à ton travail au monde entier ?

Ça a été assez compliqué pour moi. Tu as toute cette période de l’adolescence où tu fais hyper attention à ton image… J’étais vraiment portée par mes proches. Je chantais beaucoup dans ma chambre et ils m’ont dit “Viens on crée une chaîne YouTube, on poste un truc !”

C’est ma petite sœur qui l’a créée. D’ailleurs, ce sont toujours ses codes et son adresse mail ! Merci à Marie Lou qui se tape toutes les notifications à ma place.

Au début, je n’avais que des retours de mes proches. Puis, j’ai eu des vues dans le monde entier, des commentaires venus d’une multitude d’autres langues différentes que j’ai traduit…

En fait c’est un cap à passer, mais c’est tellement créatif les réseaux sociaux, on le voit avec TikTok aujourd’hui. J’ai l’impression que si tu fais de la merde personne ne va le voir. Mais si tu fais un truc bien, tu as de la chance d’avoir des millions de personnes qui vont le voir !
Je pense que les algorithmes sont plutôt bien faits. Si tu as des choses à dire, si tu as un talent, il faut y aller.


@emma.ptrs Répondre à @lauraeben5 Pt. 2 🥲 #pourtoi #foryou #musiciansoftiktok #emmapeters #joedassin #french #singer #livemusic ♬ son original – Emma Peters

2 Les premiers titres qu’on a pu écouter de toi c’était principalement des reprises. Comment est-ce qu’on se lance dans ses compositions ? C’est un exercice assez différent.

Ce que je kiffais avec les reprises c’est que j’écoute beaucoup de musique. Il y a plein de chansons et chanteurs que j’adore, donc je voulais les mettre à l’honneur et les reprendre !

Ce que j’aimais bien, c’est que c’est très facile de se cacher derrière les mots d’un autre. Je reprends du rap principalement donc il y a des gros mots, ça parle mal … Donc, quand on me signale que je ne peux pas dire certaines choses… Tranquille ! Ce n’est pas moi qui l’ai dit.

Le jour où j’ai écrit une chanson et que je l’ai signée, je me suis dit : “Là c’est mes mots, il faut les assumer devant la famille, il y a des gros mots, ça ne se fait pas… ”. Au final, c’est tellement libérateur ! J’ai beaucoup de mal à m’exprimer dans la vie, en chanson j’y arrive beaucoup mieux. Ça m’a fait beaucoup de bien d’écrire des chansons et d’enfin me révéler. J’ai appris à me connaître car c’est très introspectif comme travail ; J’écris beaucoup sur mes histoires, de cul, avec mes potes, les beuveries… Les histoires de ma génération quoi !

Ça m’a aussi aidée à me faire connaître, même auprès de mes proches qui me connaissaient déjà depuis 20 ans. C’est hyper enrichissant !

3 Tu as des références et inspirations assez variées, à quoi ressemble ta playlist ?

Ma playlist ne ressemble à rien de conventionnel ! Je peux écouter Diams, des chants religieux, de la polyphonie Corse… Ensuite, je reviens sur Damso puis je tombe sur Véronique Sanson, Diane Tell. Je n’ai pas envie de choisir ! J’ai la chance de faire de la guitare donc je peux m’accompagner, j’ai une liberté folle. Si j’aime une chanson je peux l’adapter moi-même et je kiffe ça ! Je n’aime pas me spécialiser dans un domaine, j’aime bien tout mélanger.

4 Ton premier album Dimanche est sorti il y a peu de temps. Comment as-tu vécu sa création et sa sortie ?

Pour la création de l’album, ça s’est vraiment fait petit à petit. 

Au début, j’étais dans ma chambre, j’avais un travail, j’écrivais des chansons comme ça… À côté, je faisais des vidéos de reprises, puis j’ai été repérée par le label Local Music avec qui j’ai travaillé par la suite. Ça a pris un step !
J’ai eu accès à des studios à Paris, la musique a pris vie. Je suis passée de la chambre au studio parisien. Après, la musique est dans la boite, ça sort, on s’entend à la radio et là c’est fou !

Je n’aime pas trop m’arrêter pour regarder en arrière mais ce sont réellement des chansons qui ont été créées dans ma chambre, au plus profond de l’intimité. Sur l’album toutes les guitares viennent de la maison ! Il y a beaucoup de voix qui n’ont pas été refaites, qui viennent de chez moi aussi, avec le bruit du frigo derrière… C’était une expérience de fou !
Maintenant, je suis dans des festivals comme La Nuit de l’Erdre ce soir, il y a des gens qui chantent les paroles, une scène immense, après moi, il y a Orelsan qui passe… C’est fou et ce sont mes chansons que je chante ! La création de l’album a été vraiment à l’essence même de ce que je suis : très intimiste, vraie et brute ; Maintenant, il faut l’assumer quoi !



5 Pour rester dans l’authenticité, tu as fait appel à ta famille pour être sur la couverture de l’album. C’était important pour toi de les intégrer au projet ?

En fait c’était vraiment pas prévu que ce soit ma mif sur la cover de l’album ! 

On avait booké toute une journée de shooting car on cherchait une pochette pour l’album avec Elisa Parron qui était la photographe ce jour-là.

Avec Elisa, on cherchait un cadre sympa et je ne me voyais pas poser avec ma tête dans un studio, très aseptisé et tout… Donc, on est parties chez mes parents en Picardie. On avait repéré des lieux, on s’est donné beaucoup de mal.

À un moment entre deux sessions, on fait une pause. J’étais avec mes frères et sœurs, on discute, et la photographe me demande de la regarder deux secondes car c’était sympa à voir. Elle a pris une photo, et tout le reste de la journée n’a servi à rien parce qu’à la fin, quand on avait 200/300 photos, on avait qu’un exemplaire de celle-ci, et on s’est dit qu’il se passait un truc authentique et hyper vrai sur cette photo. Donc, on l’a gardée et on en a fait une pochette !,

Du coup, je suis ravie, c’est stylé ! Quand mes frères et sœurs sont en concert avec moi, on va dédicacer les disques tous ensemble ! On commence à les reconnaître dans notre petite ville de Picardie, c’est trop marrant.

Découvrez notre interview vidéo “Fou ou pas Fou” d’Emma Peters sur l’Instagram d’aficia !