Loïc Nottet - DR

Loic Nottet en interview : “La direction artistique de ‘Sillygomania’ m’a permis d’explorer différents horizons musicaux”

Exclusivité aficia

Loïc Nottet fait son retour dans les bacs Sillygomania. Pour la troisième fois depuis le début de sa carrière, l’artiste vient se confier sur aficia. Interview !

Plus de trois ans après son premier album Selfocracy, victime d’un joli succès et porté par le single “Million Eyes”, l’artiste belge Loïc Nottet est enfin prêt à dévoiler son deuxième effort : Sillygomania.

Dans cette interview qu’il nous a accordé début avril dernier, il revient sur la conception de cet album, de sa façon à élever le niveau d’un cran et de sa vision de la musique. On reviendra évidemment sur son détonnant “Heartbreaker” qui tourne actuellement sur nos ondes et de sa première chanson en français

Loïc Nottet : l’interview…

Dans le communiqué que j’ai reçu, il y a une citation qui m’a fait sourire. Je te l’a lis : “Loïc Nottet entasse, mélange, superpose. Il peine à faire du tri”. Cela révèle ce côté où tu sembles à la fois perdu et sûr de toi, je me trompe ?

Ouais c’est vrai ! Je suis un peu comme ça dans la vie de tous les jours ! (Sourire) Je sais où je veux aller mais en même temps, je ne sais pas. C’est assez contradictoire, mais c’est cool ! 

Cela a été compliqué de mettre un peu tout ce que sais faire sur un seul album ?

Disons que dans la thématique dans laquelle je me suis lancé, à savoir la Syllogomanie donc un grand désordre, c’est allé car cette direction artistique m’a permis d’explorer plein d’horizons musicaux très différents, tout en restant dans la thématique choisie. Cela a été très jouissif artistiquement parlant.

Dans cet album, vers quel genre musical t’es-tu le plus (re)découvert ?

“Heartbreaker”, pour le coup ! C’est un titre disco-pop. S’il y a deux ans on m’avait dit que je ferais un titre eighties et plus dansant, jamais je n’aurais pensé que j’oserai interpréter et composer un titre comme celui-ci. Sachant que je suis un grand fan des années 80.

Est-ce que, quelque part, ça te prouve que tu es capable de faire plein de choses différentes ? 

Ouais, c ‘est vrai ! Ça m’a aidé à me rendre compte que je n’étais pas obligé de m’enfermer dans mes ballades. 

Avec ce nouvel album, Sillygomania, penses-tu marquer une évolution artistique ou est-ce une continuité de ce que tu as déjà fait ?

Je pense qu’il y a un peu des deux. C’est une continuité parce que je pense qu’il a un côté de frère jumeau opposé à Selfocracy, et en même temps, j’ai l’impression que c’est innovant pour moi et pour les gens. Il y a beaucoup de titres où les gens ne m’auraient pas vu. J’arrive en mode “Vous ne m’attendez pas là !”. Mais l’album est là, il ressemble à ça, et c’est très chouette !

Encore une fois, sur cet album, c’est ta plume que l’on retrouve. Aucune collaboration. C’est un choix délibéré  ? 

J’ai tout co-écrit et tout composé moi-même. J’ai été entouré de plusieurs producteurs à mes côtés. Ils ont bossé pour Adele, Lana Del Rey. J’ai eu Tina Harris qui est une auteure américaine, mais aussi Amy Morrey, l’auteur qui a écrit “Million Eyes” et tout Selfocracy avec moi. On a eu pas mal de collaborations en termes de productions et d’écritures qui ont été très cools.  

Je n’ai pas assez confiance en moi pour proposer qu’on travaille avec moi en leur disant “Allez, viens on fait un feat ensemble !

Loïc Nottet

Mais aucune voix. Ne trouves-tu pas ça dommage alors qu’il existe une multitude de voix à proximité ?

Faire des collaborations, c’est vraiment quelque chose que j’aimerais faire. Le seul truc, c’est que je suis de nature assez timide. Je n’ose pas forcément aller vers les gens. Même quand il y a des soirées du type NRJ Music Awards ou des choses comme ça, je suis plutôt du genre à faire ma prestation et après vite rentrer à l’hôtel pour regarder ma petite série dans mon lit. Ça m’empêche de rencontrer d’autres artistes, discuter avec eux et créer des liens. Mais récemment, j’ai rencontré Yseult et Lord Esperanza. On a discuté ensemble et c’est vrai que ce sont des artistes avec qui je me suis hyper bien entendu. Je n’ai pas assez confiance en moi pour proposer qu’on travaille avec moi en leur disant “Allez, viens on fait un feat ensemble !”, alors qu’il y en a beaucoup que j’admire. Cela viendra peut-être un jour ! 

On retrouve sur l’album la piste “Mr/Mme”. Qui a réussi à te convaincre d’écrire et de chanter en français ?

Moi-même ! Pour le coup, ce n’est pas ma maison de disques qui me l’a demandé, c’est juste moi. Ce titre date d’il y a plus de deux ans. C’était une fois où j’étais en colère. J’ai commencé à écrire et je me suis rendu compte qu’en l’écrivant, j’ai fredonné une mélodie. J’ai appelé un pote à moi qui faisait du piano. En la réécoutant, je l’aimais beaucoup. J’aimais beaucoup la sincérité dans laquelle je m’exprimais. Du coup, c’était logique que je l’a garde. Évidemment mon label était très content. Au delà de ça, ils étaient très surpris car je ne me sentais pas prêt de chanter en français. “Mr/Mme” est arrivé sans calcul. C’est surtout que personne ne me l’a demandé…

Parmi les titres forts de cet album, il y a aussi “Cry Out” que tu dévoileras ce vendredi 29 mai. Peux-tu m’en parler ?

Pareil, c’est l’un des plus vieux titres de l’album, l’un des premiers que j’ai composé. Je l’ai composé en regardant la série ’13 Reasons Why’, devant la scène où elle se suicide. Ce n’est pas très joyeux mais voilà. J’ai entendu des mélodies en regardant cette scène et ça m’a évoqué plusieurs choses et pensées en moi, personnelles et des ressentis, comme un certain entretien avec un psychologue que j’ai eu. Cela a fait écho à pas mal de choses et j’avais envie de le retranscrire.

Quel regard portes-tu sur l’industrie du disque aujourd’hui ? 

Je pense que… je suis un peu partagé. Le streaming nous permet de consommer de façon très vite. Cela va avec cette société qui veut aller très vite et qui veut tout avoir très rapidement. Mais d’un autre côté, les gens s’attachent moins à des artistes et plus à des chansons. Je pense qu’avoir des carrière à long terme, ça va être de plus en plus difficiles à envisager. On est énormément d’artistes aujourd’hui à sortir des chansons par jour. Il y a énormément de concurrence. Dans beaucoup de cas, cela se passe comme ça. Il y a du pour et du contre. 

C’est notre rôle de dire les choses tout haut, ce que les gens pensent tout bas. C’est comme ça qu’on fait avancer les choses.

Loïc Nottet

La musique est-elle un moteur pour faire passer des messages forts et importants. Si oui, à quels niveaux ?

Pour moi oui car je suis musicien, je travaille dans la musique. C’est ma manière de m’exprimer. C’est ma façon de transmettre des messages à mon échelle. Je trouve que les artistes sont un peu les portes paroles de cette génération et de celle qui arrive. C’est notre rôle de dire les choses tout haut, ce que les gens pensent tout bas. C’est comme ça qu’on fait avancer les choses. Tous les artistes féministes qui se battent à travers leurs chansons, ça fait avancer les choses. C’est comme les grosses stars américaines, je pense à Lady Gaga, qui ont mis en avant la communauté LGBT et dire que tout le monde avait les mêmes droits. Je pense que dans le cas des artistes musicaux, la musique est un moyen de faire bouger les choses. Je pense que c’est même un devoir aujourd’hui.

Tu viens de décaler ta tournée. Est-ce que tu vas en profiter pour faire davantage de promo du coup ? Car il y a un potentiel immense à exploiter à travers les singles dévoilés jusqu’à aujourd’hui… 

Oui, je pense évidemment. On a décalé tout ça par rapport à l’épaule et à l’accident (survenu en début d’année, au ski, NDLR). Ce n’est pas parce que je ne peux pas danser que je ne peux pas faire de la promo. J’espère qu’il y aura de la promo au rendez-vous. J’espère qu’on viendra un peu partout. On voulait jouer la carte de la surprise avec la sortie de l’album et en enchaînant rapidement avec la tournée. Les choses ont fait que cela se passera d’une autre façon, mais ce n’est pas grave. On reviendra en France avec un album que les fans chanteront par cœur. Ce sera encore plus beau !

Lorsque tu t’es brutalement blessé cet hiver, t’es-tu dis à un moment donné que ta carrière pouvait être momentanément mise en danger ?

Je t’avoue que quand j’ai vu mon épaule et mon os dans cet état, j’ai eu très peur. Je me suis demandé si c’était juste déboîté ou si cela nécessiterait une opération. Mon corps, j’en ai besoin pour mon travail, c’est capital. J’en ai besoin pour m’exprimer. Je ne peux pas perdre juste un membre. Ce serait très compliqué pour moi. Heureusement, j’ai été pris en charge très vite et j’ai commencé la rééducation rapidement. En fait, j’ai tout fait pour ne pas repousser la tournée mais bon, malheureusement, voilà !

Pour terminer notre rencontre, aficia étant précurseur de nouveaux talents, as-tu un nouveau ou futur talent à faire découvrir au public ?

J’en parlais tout à l’heure. Je ne sais pas si c’est un nouveau talent… Je voulais te parler d’Yseult. Elle a démarré avec la ‘Nouvelle Star’ mais c’est vrai que là, elle a sorti un titre vraiment très beau. J’ai vraiment envie de lui faire un petit clin d’oeil car c’est vraiment très fort ce qu’elle a fait.


Découvrez Sillygomania, le nouvel album de Loïc Nottet :