YO - © Emma Cortijo
YO - © Emma Cortijo

YO en interview : “Ma première envie, c’était de me retrouver musicalement. J’essaye d’être au maximum sincère”

Exclusivité aficia

Un mois après avoir dévoilé les prémices de son nouveau projet, YO partage, ce 25 juin, un deuxième titre idéal pour la saison estivale : “Petit palmier”. Pour l’occasion, aficia s’est entretenu avec l’artiste afin d’en savoir plus…

YO, c’est Yoann Pinna et c’est en 2016 qu’on le découvre sur TF1 dans l’émission ‘The Voice’, concours auquel il participe avec son groupe Arcadian. L’alliance musicale connaitra alors un réel succès. Mais après de nombreux tubes, deux albums, dont un Disque d’Or (équivalent de 50.000 ventes), mais aussi de multiples concerts, le groupe décide de se séparer fin 2020 afin que chacun puisse se concentrer sur des projets musicaux personnels.

Et c’est chose faite pour Yoann Pinna ! L’artiste nous ouvre alors les portes de son univers qui se veut coloré, pop, mais aussi funk avec ce qu’il appelle ‘Les débriefings de YO’. Le concept : un son original qu’il poste sur les réseaux sociaux. On comprend par la même occasion que son futur projet se fera sous le nom de YO.

Après avoir rythmé les dimanches de ses abonnés sur les réseaux sociaux avec ces capsules musicales, YO dévoile finalement son premier single, “La frime” dont le clip cumule 50.000 vues sur YouTube depuis sa sortie fin mai dernier. Désormais, YO continue de nous emporter dans son univers solaire avec “Petit palmier”, un titre ultra good vibes écrit avec Julien Granel. À l’occasion de cette nouvelle sortie, aficia a pu rencontrer le chanteur pour évoquer ce nouveau projet…

YO : l’interview…

Tu es de retour en tant qu’artiste indépendant avec ton titre “La frime”. Et pour sortir ce son, tu as créé ton label, formé ta propre équipe. Pourquoi avoir fait ce choix plutôt que de signer dans un label ?

La raison est assez simple. J’ai vécu une super expérience avec le groupe et Universal, c’était très cool mais on a vraiment été très structurés du début à la fin. Là, j’avais envie de me lancer dans cette aventure en indé pour pouvoir avoir une autonomie complète sur mon projet, sur ma direction artistique, sur ce que j’avais envie de proposer aux gens. Travailler en équipe, c’était cool pour moi, j’ai beaucoup appris. Mais maintenant, je me sens plus prêt, plus armé, pour pouvoir assumer ces décisions tout seul et garder une totale autonomie sur ce projet.

Il y a donc une totale liberté dans ce projet…

Je pense que lorsque l’on est en groupe ça peut être compliqué d’avoir cette liberté. Alors oui, je me sens beaucoup plus libre dans mes chansons, tant par ce que je peux dire mais aussi dans la manière de le dire. Je peux le montrer, le mettre en images. C’est assez plaisant en effet.

Finalement, c’est un peu une remise à zéro… Qu’est-ce qu’on ressent quand on se lance dans une telle aventure ?

C’est vrai. Tout seul c’est quelque chose de plus difficile mais c’est un défi qui me plait. Je n’avais pas forcément envie de repartir en disant que c’était acté, je vois ça comme un nouveau combat. Ça me plait beaucoup, ça a quelque chose de très excitant !

C’est donc avec “La frime” que tu as marqué ton retour. On y remarque des sonorités très pop mais aussi funk. C’est ce qui te représente davantage ?

Oui complètement ! J’ai toujours aimé les musiques que je vais appeler “chaudes”. J’ai commencé par du reggae, après je me suis un peu tourné vers le rap mais en parallèle, j’ai toujours aimé la pop. C’est vrai qu’en tant que guitariste, ayant beaucoup joué dans les jam sessions, dans la rue, j’ai toujours été amené à jouer des musiques qui étaient catchy, alors oui, ça me correspond bien.

Dans le making-of de ton clip, on voit que la majorité de ton équipe choisit “La frime” en single lead. Qu’est-ce qui a déclenché cet engouement selon toi ?

Je ne saurais pas vraiment dire, on a fait énormément de chansons pendant un an, on a écouté beaucoup de titres. On a coupé une scène au montage de ce making-of donc il n’y avait pas que “La frime” mais c’est vrai qu’il y a quelques chansons qui sont sorties dont celle-ci. On s’est dit que “La frime” me ressemblait beaucoup, c’est quelque chose d’un peu nouveau. Il y avait certes ce côté pop mais avec des côtés groove, un peu RnB.

Dans le texte, je rigole un peu de ce parisien, c’est peut-être un peu moi alors voilà, il y avait plein d’éléments qui faisaient qu’on s’est dit que ce titre me ressemblait et qu’il valait le coup d’être sorti.

Tu dis que tu as énormément de chansons, alors pour la suite, tu comptes directement partir sur le format album ou d’abord passer par l’EP ?

Je vais garder un peu de suspens… Je ne sais pas encore, c’est vrai que pour l’instant on a pas mal de titres mais on va continuer d’en faire. On installe un peu l’univers et on va y aller step by step.

Ma première envie, c’était de me retrouver musicalement. J’essaye d’être au maximum sincère et de m’amuser un maximum dans ce que je fais.

YO

Ce vendredi 25 juin, tu continues justement d’installer ton univers avec “Petit palmier”, une invitation au voyage… Est-ce que cette longue période d’enfermement, où le voyage nous faisait tous rêver, t’as inspiré ce texte ?

Ce qui est marrant avec ce texte, c’est que je l’ai écrit avec Julien Granel à la sortie du premier confinement, en mai 2020. Il faisait beau, on sortait vraiment de la prison. Il y avait une énergie entre nous et on s’est dit qu’il fallait faire un morceau relatant un peu ça. C’est venu hyper naturellement. C’est assez drôle finalement de le sortir un an après, avant l’été et après un énième confinement, ça a du sens !

Tu as travaillé sur “Petit palmier” avec Julien Granel, comment en êtes-vous venus à collaborer ensemble ?

Avec Julien, on se connait depuis des années. Je crois que si il lit cette interview, il va me tuer. Mais il faut savoir qu’on a fait la ‘Nouvelle Star’ ensemble en 2014. On était avec Maxence, Yseult, Pi Ja Ma, il y avait une très belle brochette dans cette saison.

On s’est jamais vraiment lâchés, même au début d’Arcadian, on avait fait un concert ensemble à Bordeaux, on est toujours restés proches, suivi nos projets parallèlement et là, le fait que je monte mon projet l’a beaucoup inspiré. On a vite marché ensemble, on a fait le titre en one shot. On a fait une session ensemble et c’était celle-là, le titre s’est vraiment fait en une journée. On a revu les détails et tout, mais ça s’est fait instinctivement.

Tu illustres ton titre avec un clip rempli de good vibes, fun, finalement à ton image. Est-ce que tu as toi-même imaginé le scénario du clip ?

Oui tout à fait. C’est la première fois que j’écris un clip, je l’ai réalisé avec mes amis HoBo&MoJo avec qui on avait déjà fait pas mal de clip avec Arcadian. J’en suis super fier, il me ressemble complètement, il a un côté complètement déjanté. C’est une mamie (Claudette Walker) complètement zinzin qui me prend en stop et il se passe plein de trucs après…

Il y a quelques temps, tu as proposé ce que tu appelles ‘Les débriefings de YO’. Dans ces morceaux, on retrouve ces mêmes sonorités pop, funk… Est-ce que ces débriefings sont arrivés avant les singles pour teaser un peu plus l’univers vers lequel tu te dirigeais ?

Honnêtement, ce n’était même pas du teasing, c’était vraiment un laboratoire, c’est le juste mot. J’aime énormément de styles de musique et j’avais besoin de me confronter au regard des gens pour aussi savoir comment c’était interprété et aussi pour savoir ce qui me plaisait le plus. J’ai très vite remarqué que ce qui faisait réagir les gens et ce qui me plaisait, c’était ce style-là.

Le mardi, on arrivait au studio, on devait faire un son, la vidéo le vendredi pour enfin le sortir le dimanche. Il y avait vraiment un rythme intense et c’était vraiment plus évident pour moi de faire des sons comme ça même si je me suis amusé à faire plein de choses mais c’était vraiment ça qui me faisait kiffer.

Tu as aussi réalisé une réécriture de l’un des titres de Jean-Louis Aubert. C’est quelque chose que tu souhaites reconduire en parallèle à ton projet ?

Je suis toujours un peu tiraillé entre les choses qui sont justement très groove avec du débit et des choses qui sont très chantées avec des voix, j’aime énormément ça. Alors mon grand défi sera, à l’avenir, d’allier les deux et de faire que ce soit cohérent, mais c’est deux choses qui finalement m’attirent énormément.

Avec Arcadian, on a chanté beaucoup d’harmonie, des choses très variété et aujourd’hui c’est vrai que je m’en éloigne un petit peu mais ça reste toujours dans mon cœur. Je ne pourrais jamais gommer ça de ma personnalité, donc le but sera vraiment d’essayer de faire avec.

Et justement, comment ces projets ont-ils été accueillis ?

Plutôt bien dans l’ensemble. Après c’est clair que ce n’est pas dans la même veine, la même direction artistique que ce que j’ai pu faire avec Arcadian alors je comprends. Je comprends que certaines personnes n’ont peut-être pas accroché. Mais j’ai trouvé un nouveau public en faisant ça donc c’est très encourageant pour moi, et ça me plait beaucoup. Ma première envie, c’était de me retrouver musicalement. J’essaye d’être au maximum sincère et de m’amuser un maximum dans ce que je fais.

Pour finir cet échange, as-tu un talent de demain à mettre en avant ?

Là comme ça, je pense à Blue Cäroline. Elle est hyper talentueuse et malheureusement pas assez suivie. Elle a une image de fou, elle chante hyper bien, elle a des textes incroyables et un joli projet. C’est quelqu’un à suivre !