Mosimann en interview : “Collaborer avec Grand Corps Malade c’est complètement dingue”

Exclusivité aficia

À l’occasion du Grand Format consacré à Mosimann, l’artiste se dévoile dans un entretien pour se confier sur collaboration avec Grand Corps Malade. Une interview aficia…

Cette semaine est consacrée à Mosimann. Connu comme étant le gagnant de la ‘Star Academy 7’ en 2008 puis l’un des meilleurs DJs au monde, il est de retour avec du lourd, du très lourd. Un projet qu’il prépare depuis maintenant deux ans dont il est très fier de parler.

Ce projet, Mosimann a eu l’occasion de le présenter dans un premier temps avec “Outside The Box”, un titre où se mêle slam et électro. Un single coup de poing très surprenant où il faut comprendre que Quentin Mosimann est mort. Aujourd’hui c’est donc bien Mosimann !

L’artiste annonce donc de très belles choses avec la sortie d’un album, découpé en deux EP. Le premier baptisé Outside The Box sortira le 12 juin prochain. Le lendemain, rendez-vous pour un concert événement aux Etoiles à Paris (billetterie à venir). En attendant, le single et le clip “Lonely” est sorti ! Tout ça, il nous l’explique dans le cadre du format exclusif #1SemaineAvec

Mosimann, producteur pour Grand Corps Malade et pour d’autres…

C’est une exclusivité ! Mosimann nous révèle avoir travaillé sur le nouvel album de Grand Corps Malade, dont le premier extrait est prévu à la fin du mois. Surprenant direz-vous ! Il nous raconte comment cela s’est passé.. Mais lors de notre interview, l’artiste révèle également avoir travaillé pour d’autres…

Mosimann : l’interview…

C’est la grande nouvelle de ce début de semaine. Tu as réalisé et composé le nouvel album de Grand Corps Malade attendu pour le printemps. Quel est ton rôle dans ce projet ?

C’est très simple. Je m’occupe de composer, j’arrange les titres, c’est-à-dire qu’une fois que j’ai une mélodie ancrée et qu’il y a un texte d’écrit, je pars dans mes machines, dans mes synthétiseurs et je mets en vie les morceaux. Je veille aussi à ce que l’album soit bien équilibré, qu’il soit cohérent. Ça va se passer tant sur le plan artistique que technique sur lequel il faut que chaque artiste ait la même place dans chaque titre, assister aux prises de voix, des choses très techniques de mix, de mastering, toutes ces étapes…

Là, tu as travaillé intégralement sur l’album de Grand Corps Malade donc ?

Oui, sauf un titre que je n’ai pas composé.

FEDER a travaillé pour Mylène Farmer comme DJ Snake a travaillé pour Lady Gaga. On te retrouve sur le nouvel album de Grand Corps Malade. Je trouve ça tout aussi surprenant !

Je me suis découvert à voir des artistes chanter mes mots et mes mélodies sur scène.

C’est surprenant pour moi aussi, je te rassure. Cette histoire est complètement dingue. Elle a commencé grâce à Ehla (la grande sœur de Clara Luciani, ndlr). Un jour,elle m’a dit “Tiens, je te présente mon manager de l’époque, qui est Jean-Rachid” (le producteur de Grand Corps Malade, ndlr). Ensemble, on écoute des prod’, on sympathise, et on commence à écouter des prod’ que j’avais faites. C’est du hip-hop, du lo-fi, où il n’y a pas de paroles, c’est très enrichissant pour travailler, pour se poser. Une sorte de méditation assez moderne. J’ai donc travaillé dans ce style-là. Je m’avance dans le bureau de Jean Rachid, Grand Corps Malade est passé et il a dit : ”Qu’est-ce que c’est que ça, c’est cool ! Tu as moyen de m’en envoyer davantage ?”. Je lui ai envoyé des titres et c’est parti comme ça. C’est grâce à Ehla cette histoire.

Connaissais-tu Grands Corps Malade auparavant ou l’as-tu découvert en studio ?

Je ne le connaissais pas avant ce jour-là. Je lui d’ailleurs avoué un secret que je vais te confier. C’est une anecdote assez marrante… Quand j’étais plus jeune, j’enregistrais sur cassette audio ses interventions ou des reportages sur lui, lorsqu’il n’y avait pas d’instruments autour. On était a capella. Je repassais les cassettes et je jouais du piano avec lui. J’attendais d’être un jour à ses côtés pour lui raconter cette histoire car quand j’étais ado, j’étais fan de Grand Corps Malade. Il me touchait. Je me mettais au piano et je jouais avec lui. J’avais l’impression d’être sur scène avec lui. Mais c’est vrai que là, je crois que la boucle est bouclée finalement.

#1SemaineAvec…
MOSIMANN

Comment en venir à composer pour les autres ? Quel est ton moteur, ton plaisir dans cette démarche ? Et au-delà de ce simple aspect de collaboration, l’alliance des genres entre électro, jazz et variété est une nécessité pour toi ?

Je me suis découvert à voir des artistes chanter mes mots et mes mélodies sur scène. Si tu veux, j’ai la sensation d’avoir abandonné mon public il y a quelques années, notamment lorsque j’ai décidé de me concentrer sur la musique électronique uniquement pour mon projet. Le public m’a découvert avec un premier album de jazz variété sur fond d’électro. Tous ces gens-là, du jour au lendemain, ils ont perdu leur artiste. Beaucoup de gens n’ont pas adhéré au changement opéré. Une partie de moi avait toujours envie de chanter et composer de la variété française. J’aime ça. J’aime les grandes mélodies, j’aime la variété française, j’aime la pop quoi ! Il y a toujours une partie de moi qui rêvait d’en faire, mais j’ai réalisé mon rêve et la suite de mon histoire à travers la variété grâce à d’autres artistes. C’est vrai que la première fois que j’ai entendu Slimane chanter les titres “Frérot” ou “Le Vide” que j’ai composés, c’est à ce moment-là que je me suis dit que personne d’autre que lui ne pouvait chanter ces titres-là. Ça m’a touché et j’ai pris un plaisir différent. C’est ce jour-là qui m’a fait tilt où je me suis dit qu’il fallait que je compose pour les autres.

Tu as récemment travaillé avec Superbus qui a fait son grand retour. Qu’as-tu fait pour lui ?

J’ai arrangé le titre “High” et j’ai remixé le premier single qui s’appelle “Silencio”.

Pourquoi ces artistes te choisissent-ils toi, et pas un autre d’après toi ?

Là, j’ai une volonté de revenir en France, d’essayer de faire des choses, de partir en tournée et de faire des festivals.

Je pense qu’il doit y avoir un truc intéressant et de différent à gratter, une vision différente. C’est souvent ce qu’on m’a dit. Non pas forcément une vision de la musique différente, mais une vision du terrain. Une palette un peu plus large. On peut partir très très loin. C’est par exemple ce qui s’est passé avec Jennifer Ayache (la chanteuse de Superbus, NDLR) qui m’a dit qu’elle aimerait bien quelque chose de différent, de plus moderne. On est allé à fond. Une fois qu’on avait déterminé la prod’, elle avait décidé, elle, de reprendre deux trois trucs sur l’ensemble du projet. Il y avait un certain équilibre entre moi qui allait être un peu trop électro et elle qui apporte un zeste de pop. Cela donne quelque chose de frais et d’efficace.

Est-ce qu’on peut dire que de travailler avec des artistes français de renoms comme Slimane, Superbus ou Grand Corps Malade te permettra de garder une certaine notoriété en France ?

Franchement, complètement. Il y a la réponse dans ta question d’ailleurs. Cela me permet de rester un peu en France. Je suis franco-suisse. La moitié de mon temps, je le passe perché sur une montagne en Suisse près de la frontière allemande. Le reste du temps, je le passe soit en avion soit dans mon home studio à Paris donc c’est vrai que ça me permet de garder un pied en France. On dit souvent que nul n’est prophète en son pays. C’est une phrase qui résonne en moi en ce moment. Ça fait dix ans, voire onze ans maintenant, que je fais de la musique, que j’en vis. C’est vrai, qu’on a envie quand même d’être reconnu dans son pays. On a envie d’aller au bout de quelque chose. Passer par toutes ces collaborations, ça m’aide, ça m’épanouit et on a envie que son propre projet marche. C’est vrai que j’ai passé énormément de temps à l’étranger, beaucoup trop. Là, j’ai une volonté de revenir en France, d’essayer de faire des choses, de partir en tournée et de faire des festivals, avec ce projet justement.

N’y a-t-il pas non plus une volonté de redorer son image à travers ces collaborations ?

Ha, ben complètement. Complètement ! Quand j’ai commencé à partir à l’international, les gens ont abandonné l’image qu’ils avaient de moi. Donc c’est normal. Je ne leur en veux pas. C’est à moi de faire en sorte que ça change aujourd’hui.

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