ANIMA en interview : “On essaye de faire vibrer vos âmes, et pas uniquement vos oreilles”

Exclusivité aficia

ANIMA, c’est le nouveau duo d’indie-pop à suivre de très près. Il sort aujourd’hui son premier single, et sa toute première interview est à découvrir sur aficia.

Après une carrière déjà très riche avec un NRJ Music Awards en 2013 pour la révélation francophone de l’année et à la tête de plusieurs albums, dont le dernier, La folie des hommes, date de 2018, Louis Delort redémarre une nouvelle aventure, ANIMA, aux côtés de sa fiancée Angèle. Ce binôme se décrit comme “un duo mixte français proposant une musique indie-pop”.

Du fait de leur parcours très différent, nous étions intrigués à l’idée de comprendre le processus de création d’ANIMA qui sort aujourd’hui son premier single “Fight/Focus”, d’en savoir plus sur leur complicité, de cerner ses objectifs et comprendre son processus de création.

ANIMA : l’interview…

C’est la première interview que vous accordez pour défendre ce nouveau projet. Comment se sent-on le jour de la sortie de son premier single ?

Angèle : C’est la première fois que je fais ça, je suis un peu anxieuse.

Louis : Ça va, je suis bien, je suis confiant, j’essaye de la rassurer un maximum. On est ensemble dans la vie comme sur la scène, on ne fait pas d’inceste mais il y a un côté comme ça. J’ai déjà vécu ce genres de choses, alors qu’elle, c’est la première fois qu’elle dévoile sa musique à des gens. Même si c’est le nom d’un groupe, c’est sa voix. Je comprends qu’il y ait un peu d’appréhension, mais ça va bien se passer, j’en suis sûr ! 

C’est grâce à l’art que vous vous êtes rencontrés. L’art compte-t-il autant que la musique pour vous ?

Angèle : Je suis tatoueuse de base. Je fais beaucoup de dessin et cela regroupe pas mal de choses, oui.

Louis : Oui, les deux sont la même chose. Ce qui est bien c’est qu’Angèle est sur plusieurs disciplines et aspects de ce qu’on veut faire. On va maîtriser aussi bien le côté musical que le côté visuel avec des dessins, des artworks, des choses comme ça qu’elle sera capable de produire. Avec ce mélange de ses multiples talents, on essaye d’avancer avec ANIMA. 

C’est juste l’envie de partager ce qu’on fait, sans avoir de grosses attentes derrière ça. 

Louis Delort

Le fait de toucher à tout, c’est un gros bonus selon vous ?

Angèle : Pour les visuels, oui, c’est un gros plus, et c’est pratique.

Louis : Cela nous permet de réaliser tout nous-mêmes. Aujourd’hui ANIMA, c’est Angèle et moi, il n’y aura personne d’autres que nous. Moi je suis sur la partie musicale, Angèle sur la partie visuelle et composition. J’enregistre et j’essaye de mettre tout ça en forme. On bosse depuis la maison, et voilà !

Tu évoques le fait de faire tout tout seul. Est-ce que finalement, ce nouveau projet n’est pas ton plus gros challenge personnel ?

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Louis : Je ne prends pas ça comme un challenge. Ce n’est pas non plus la chance de notre vie. On fait ça avant tout pour notre plaisir parce qu’on a une musique qu’on créée ensemble depuis quelques années. À force de créer et de jouer ensemble, on s’est dit qu’on se lancerait sur Internet, qu’on créerait nos pages.

Angèle : Oui, on n’a pas d’attentes précises en fait, on se laisse guider. 

Louis : Comme n’importe qui, on a vraiment envie que cela plaise, évidemment, mais on ne le prend pas comme un challenge. Mais en soit, c’est juste l’envie de partager ce qu’on fait, sans avoir de grosses attentes derrière ça. 

Louis, ce n’est pas la première fois que tu redémarres un projet à partir de zéro. Psychologiquement, ce n’est pas compliqué ?

Louis : Non, parce que j’aime commencer des projets. Je suis un gros ‘commenceur’. Le plus dur c’est de les terminer, aussi bien pour les gens que pour moi. Non, recommencer, ce n’est pas compliqué. Chaque chose que je fais j’y trouve du sens et du plaisir. Aujourd’hui, le projet ANIMA, j’y trouve vraiment ce sens, à travailler avec ma fiancée et en faire de la musique ensemble… Cela ne m’empêche pas de continuer des routes que j’ai commencé ici et là. Je ne recommence pas de zéro à chaque fois. En l’occurrence, celui-ci oui. Mais dans ma vie, que ce soit avec mes projets Louis Delort ou d’autres projets que je fais, ils sont en stand by mais ils restent actifs, même s’ils restent en sommeil. 

C’est surtout un projet à but, presque, loisir, et qui nous permet de proposer
des choses qu’on n’a pas l’habitude de faire.

Louis Delort

Vous avez une carte à jouer avec ce duo mixte français sur de l’indie-pop. Peu de groupes sont finalement populaires en France…

Louis : On ne joue pas un jeu en jouant un duo mixte. On est un vrai couple. C’est vrai qu’il y a des groupes qui fleurissent, c’est à la mode, mais ce n’est pas ce qui nous a motivé à le faire. C’est simplement l’envie de partager notre musique. Tout simplement. On n’a pas forcément d’inspirations de duos mixtes qui nous guident dans ce qu’on fait. On essaye de tracer notre propre chemin étant donné que nos influences sont assez variées. Ce n’est pas forcément des duos mixtes d’ailleurs.

Est-ce qu’il y a malgré tout une optique commerciale ?

Louis : Je ne pense pas qu’on puisse gagner grand chose avec ce projet. C’est vraiment un projet en développement. Il se passera de longues années avant qu’on puisse envisager à gagner quelque chose, surtout avec la crise actuelle. C’est surtout un projet à but, presque, loisir, et qui nous permet de proposer des choses qu’on n’a pas l’habitude de faire. On a une musique assez particulière qui vient assez naturellement, sans forcer, donc on l’a présente. Le fait d’être totalement indépendant, de ne pas être signé dans un label montre que nous n’avons pas de démarche commerciale. Mais si demain le public est demandeur, pourquoi pas, on y réfléchira. Mais pour l’instant, on est loin d’être là, nous en sommes qu’à notre premier morceau (Rires).

Ces deux derniers mois de confinement ont-ils été plus que nécessaire dans l’avancée du projet ?

Angèle : Le confinement nous a mis en phase avec ce que j’avais envie de faire, la musique. Je me suis un peu battue face à cette timidité. C’est un peu l’élément déclencheur qui a fait qu’on avance.

Louis : Cela fait un peu près un an qu’on compose, peut-être un peu plus, de façon secrète. Angèle est assez timide, assez réservé. Moi ça fait quelques années que je suis dedans donc elle avait cette timidité qui a mis du temps à s’estomper, jusqu’à se dévoiler réellement, ce qui fait qu’aujourd’hui qu’on sort notre premier morceau. Et cela ne veut pas dire pour autant que demain nous irons jouer sur scène. Non, non. C’est étapes par étapes. C’est vrai que le confirment nous a permis de nous dire : “Allez, on a rien à perdre”. Cela nous a mis un petit coup de pied aux fesses en se disant, on a que ça à faire. Angèle, son salon de tatouages a dû fermer, elle était enfermé avec moi à la maison, on avait le matériel pour bosser donc on a enregistré. 

On peut se relever, se faire confiance à nouveau, avoir été trahi et rebondir ! 

Louis Delort

Quel est votre processus de création ?

Louis : Angèle chante, compose, moi je sais me servir des machines, des enregistreurs, je sais mixer, je sais masteriser un morceau. Je lui enseignerai avec le temps. Je suis mégalithe du début à la fin du processus. On a un processus de création assez simple. Elle joue du piano, elle va trouver une mélodie dessus et moi après, avec l’expérience que j’ai, je vais essayer de mettre tout ça en forme, et on va se retrouver avec des chansons dans les mains. Pour l’instant, on en a peut-être 9 ou 10 dans l’ordinateur.

“Fight/Focus”, c’est le nom de votre premier single. Vous le définissez comme “Une ode à l’espoir, à se relever lorsque l’on chute”. Cette citation est un peu le reflet de vos parcours ?

Louis : Je pense que tout le monde peut y voir un truc personnel. Personnellement oui, car dans ma vie j’ai eu des échecs et des victoires, et il faut avancer, il faut continuer. J’aurais pu être dégoûté de la musique, de plein de choses. Et au contraire, c’est quelque chose que je veux toujours faire. Et ma rencontre avec Angèle m’a permis de me relever. Angèle aussi, je pense que de son côté la citation lui parle pour d’autres raisons. Après, le texte en anglais est assez vague, même si on retrouve des termes assez précis. Mais à chacun de faire sa propre interprétation de ça. Mais dans l’idée générale, on peut se relever, se faire confiance à nouveau, avoir été trahi et rebondir ! 

C’est un message que vous souhaitez véhiculer en quelque sorte ?

Louis : Oui, pour chacun et dans des expériences de vies différents. Chacun a pu être trahi par quelqu’un qu’il aime ou en qui il avait confiance. Il a également pu perdre confiance en lui-même. Le refrain parle de se concentrer, d’écrire pour se relever à nouveau. C’est un peu l’idée générale. Parfois, on peut perdre confiance en soi, que ce soit dans la musique ou dans un autre domaine. Peut-être, même toi, en tant que journaliste, tu peux te demander si tu es suffisamment bon ? Mais au final, des morceaux comme ça, cela permet de dire qu’il faut continuer quoi qu’il arrive, même s’il y a une blessure. 

Est-ce le projet où tu te sens le plus toi ?

Louis : D’une certaine manière oui, même si je partage beaucoup de choses avec Angèle. La composition, les mélodies, on les fait ensemble. Mais vu qu’on est vraiment un couple fort, on a ce côté union où on se sent propriétaire du travail de l’autre, sans avoir de possession, d’envie vis à vis de l’autre. Je crois que je me sens hyper investi et libre dans ce projet. Si je ne suis pas libre ici, je le serai jamais. Et Angèle aussi d’une certaine manière, puisque c’est vraiment sa musique.

À vous de laisser ANIMA réveiller cette énergie qui sommeille dans vos Âmes

Si vous aviez un argument à donner pour écouter votre chanson ?

Louis : Ça va faire plaisir à notre chien ! (Rires) C’est dure comme question… Je vais regarder ce que j’ai écrit tout en bas de la biographie : “À vous de laisser ANIMA réveiller cette énergie qui sommeille dans vos âmes”, oui, car ANIMA c’est quoi ? C’est le souffle de l’âme. Nous ce qu’on essaye, c’est un peu de faire vibrer leur âme, et pas uniquement que leurs oreilles (Sourire).

aficia est précurseur de nouveaux talents. Avez-vous l’envie de nous faire découvrir un artiste que vous auriez vous-même découvert récemment ?

Alex Hedley, c’est un anglais qu’il faut écouter absolument. Il a travaillé sur mon deuxième album. Il a 26, 27 ans. Il est pratiquement inconnu mais c’est un Neil Young des temps modernes. C’est un génie !