Un duo avec Georgio, un nouvel album, quelle actualité ! Cœur de Pirate répond aux questions d’aficia en regardant dans le rétroviseur ! Entretien exclusif !
Coeur de Pirate est toujours là ! Elle revient plus libre et plus radieuse que jamais et dévoile un album conçu en pleine pandémie, main dans la main avec son guitariste. En résulte l’album Impossible à aimer, comme une contre-attaque à toutes les critiques qu’elle a pu recevoir ces dernières années et dont elle reviendra dans l’interview. D’ailleurs, quelques extraits de cet opus ont déjà été proposés aux radios comme “On s’aimera toujours”.
Au cours de cet échange enregistré quelques jours avant sa date parisienne à la Salle Pleyel, l’artiste reviendra aussi sur ses années de succès. Mais l’artiste se félicite surtout de la chance qu’elle a d’avoir toujours son public 13 ans après son premier succès…
Coeur de Pirate, l’interview…
Bonjour Béatrice, déjà, comment vas-tu?
Je vais bien, je suis encore en jetlag (Rires), puisque je suis sur Paris pendant quelques jours…
Avant de parler de ton nouvel album, je voulais savoir, s’il y avait une chose que tu devais retenir du précédent, En cas de tempête, ce jardin sera fermé ? , ce serait quoi ?
C’est une très bonne question. Je me suis rends compte que l’important c’est de pouvoir parler de choses dont les gens vont pouvoir s’approprier aussi. Je me suis rendue compte aussi que la musique est là pour aider les gens, pis même si je parle de mes propres histoires les gens finissent pas s’y retrouver dans ce que je dis. C’est pour ça que je continue à faire de la musique. Si personne n’écoutait ce que je faisais, je ne me forcerais pas à continuer.
On va évoquer la sortie de ton nouvel album Impossible à aimer, comment l’avais-tu imaginé avant-même de le commencer ?
Disons qu’il y a eu un buzz médiatique à mon égard, depuis toujours. Ce n’est pas le cas juste pour moi, c’est le cas de beaucoup de femmes, chanteuses dans la sphère publique. Ma vie privée était beaucoup étalée, tout ça parce que je suis dans le domaine public. On disait beaucoup de moi que ma vie semblait compliquée, que j’avais une vie sentimentale torturée, tumultueuse. Je me suis beaucoup posée de questions sur moi-même, pourquoi disaient-ils cela… ? Moi, j’avais l’impression de vivre “normalement”, comme quelqu’un qui vie sa vingtaine.
À cette période-là, on est un peu comme des grands enfants adultes, c’est très compliqué. Le truc, c’est que j’ai un peu vécu ma vingtaine devant tout le monde et je raconte même mes histoires dans mes chansons. Les gens ont fini par dire que cette fille était impossible à aimer. Et donc j’ai revisité toutes mes relations, mes grosses déceptions aussi, pour savoir si c’était le cas. Finalement, je me suis dit que je n’étais peut-être pas si différente que les autres, j’ai vécu les mêmes trucs que tout le monde.
Musicalement, comment le présenterais-tu cet opus ?
J’ai écouté beaucoup de Joe Dassin quand j’étais enfant, donc je pense que j’ai voulu lui rendre une sorte d’hommage. Au Québec, c’est quelqu’un de plutôt connu aussi. Tout le côté des années 70, de la chanson française, je trouvais ça intéressant, je me suis replongé là-dedans. Il n’y avait pas vraiment de ligne directrice pour cet album, en tout cas.
Finalement, quels sont les changements majeurs sur cet album, par rapport aux précédents ?
Je dirais que les propos sont différents, j’ai peut-être une manière d’aborder et de parler dans ma façon d’écrire, cela a peu changer. Il y a un truc un peu plus direct, plus violent par moment. J’avais besoin de m’exprimer comme ça. Dans le précédent, les sujets étaient vraiment sérieux, où j’ai beaucoup fait d’introspection. J’avais d’autres façons d’aborder les sujets. Là, j’ai pris davantage de plaisir.
Au niveau des collaborations, ce sont les mêmes personnes qui ont travaillé avec toi ?
Non, il y a eu quelques changements. Sur celui-ci, j’ai travaillé avec mon guitariste avec qui j’ai co-réalisé l’album. C’est la première fois qu’on fait un album en intégralité, ensemble. Donc c’était vraiment cool. La pandémie a fait qu’on s‘est retrouvé à deux alors que j’avais prévu de nombreux musiciens de base (Rires).
Lequel d’entre vous avait envie d’introduire des sonorités plus disco-pop sur ce disque ?
C’est moi. Initialement, c’était censé être un album un peu plus folk. On l’entend un petit peu mais à un moment donné, j’avais la chanson “On s’aimera toujours” qui n’avait aucun rapport avec le reste de l’album. J’ai fait le choix de l’enlever pour laisser la place à ces sonorités, pensant que cela plairait aussi plaisir au public.
Je trouve qu’il y a des titres comme “Crépuscule” qui sortent du lot. Est-ce le fait d’introduire ces sonorités-là qui font que se dégagent de potentiels singles ?
J’aime beaucoup cette chanson en effet ! (Sourire) Tu sais, je crois que c’est la première fois où je me fous de savoir s’il y aura un single, deux singles ou trois singles, et lequel sera choisi. Je veux juste avoir du plaisir. Avant, je pensais beaucoup à jouer en radios. C’est cool, ça va, mais c’est bien aussi juste de se laisser porter par les propos de la chanson, de de voir où est-ce que cette chanson peut nous porter. Je n’ai pas fait de chanson avec tel ou tel objectif en tête en fait.
Cœur de Pirate, une artiste aux 13 années de carrière…
Cette réflexion que tu te fais là, n’est-ce pas dû à tes années d’expériences aussi ?
Oui, sûrement. En fait, je me suis rendue compte que je préfère courir un marathon. Cela fait 13 ans que je fais de la musique, que je fais des concerts. Certes, ce n’est plus ce que c’était, je n’aurais peut-être plus l’occasion de faire des concerts devant 10.000 personnes, mais ça ne me dérange pas. C’est cool d’être simplement encore là, de pouvoir performer, de faire des beaux duos, et faire des albums. Une carrière, ce n’est jamais linéaire, ce sont des hauts et des bas, mais même pas en fait. Je n’ai jamais connu de bas. J’ai connu les petites collines (Rires), de longs plats montants (Rires), et je suis bien là où je suis. Je suis toujours en train de courir !
Découvrez le nouveau clip de Georgio avec Cœur de Pirate :
Est-ce qu’au bout de 13 ans de carrière tu as la sensation de devoir recommencer à zéro ?
Je ne sais pas si c’est recommencer à zéro. Évidemment qu’il faut dire aux gens que tu existes encore, mais je fais aussi beaucoup de blagues sur les réseaux. Sur TikTok, les gens se demandent si j’existe encore, et ça me fait marrer. Au Québec, c’est complètement différent (Rires). Cela ne me dérange pas, je trouve ça cool en fait. Je redécouvre un autre public. Il y a plein de jeunes qui ne me connaissaient pas aussi, qui m’ont redécouvert. J’ai fait des featurings sur des albums de jeunes artistes, qui viennent me parler parce qu’ils m’écoutaient quand ils étaient jeunes. Bref, il y a un vrai partage et j’adore ça !
Est-ce que le temps où tu as signé le tube “Comme des enfants” te manque ? Le feu des projecteurs, les grandes salles… ?
C’est comme si je l’avais encore, mais différemment. Les gens sont quand même là. Après, c’était à une autre époque. Les gens consommaient les disques, il n’y avait pas Internet, donc c’était une autre perception de la célébrité. Moi je n’avais pas conscience de ce qu’il se passait. Maintenant que j’y repense, c’était vraiment très très très très gros mais je m’en rendais pas compte car ce n’était pas quantifiable. Maintenant je trouve ça cool. Je peux aller au Monoprix, les gens viennent me voir en mode “Et salut !” et moi je réponds “Eh salut !” et puis c’est tout !
Que ce soit en France ou au Québec ?
Oui, les deux, globalement les gens sont gentils ! (Sourire)
Est-ce qu’un jour nous entendrons du Cœur de Pirate faire autre chose que du Cœur du Pirate ?
Non, je ne pense pas. Cœur de Pirate restera Cœur de Pirate. Puis si j’ai envie de faire autre chose, ce sera sous un autre projet. Non, moi je continue, les gens ne sont pas prêts de se débarrasser de moi tout de suite. Je continue de courir mon marathon.
Et enfin, aficia est précurseur des nouveaux talents. Est-ce que toi, tu as un nouvel artiste à nous faire découvrir ?
Je pense à une fille que j’ai sous mon management qui est géniale. Elle s’appelle Naomi. Plusieurs chansons sont sorties, ça se trouve sur les plateformes. C’est un peu notre Rihanna à nous !
Découvrez “Zéro stress” de Naomi :
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