Kyo ©Inès Fakche

Kyo en interview ‘sans filtre’ : “Le Chemin a changé notre vie”

Kyo a révélé une réédition de son album culte Le Chemin pour fêter les vingt ans de l’opus ! Le groupe se confie dans une interview ‘sans filtre’ pour aficia.

Le 17 novembre dernier, le groupe emblématique Kyo a proposé une réédition de son succès Le Chemin. Une façon de célébrer les vingt ans de l’album. Les quatre amis parcourent la France avec une toute nouvelle tournée pour fêter cet évènement phare. Au sein de cette réédition, on retrouve plusieurs collaborations avec des artistes francophones mais également des maquettes originales. Kyo se replonge avec nous dans l’histoire de sa carrière et nous dévoile les coulisses de son dernier projet au cours d’une interview.

Kyo, l’interview ‘sans filtre’ :

Pourriez-vous vous présenter pour les personnes qui ne connaitraient pas “Dernière danse” ou “Le chemin” ? 

(Benoît) : Salut c’est Ben, le chanteur du groupe Kyo. 

(Nicolas) : Salut moi c’est Nico, le guitariste du groupe Kyo. 

(Benoît) : On est un groupe qui existe depuis plus de vingt ans déjà. On fête l’anniversaire de l’album qui a tout changé dans notre vie qui s’appelle Le Chemin, sorti en 2003. On célèbre ça avec une réédition et en partant sur les routes pour une nouvelle tournée. 

Votre groupe s’est formé en 1994, pensiez-vous à ce moment-là que vous seriez encore ensemble en 2023 ? 

(Benoît) : Franchement je crois que oui, c’est tellement une passion pour nous que l’on se voyait bien faire ça dans l’intégralité de notre vie. La longévité dans ce métier n’est pas quelque chose de facile donc on s’estime extrêmement chanceux d’avoir un public si fidèle. De notre côté, on fait en sorte d’essayer de rester pertinent que ça soit dans l’écriture des textes ou dans la musique. 

L’année prochaine, votre groupe fêtera ses 30 ans c’est bien ça ? 

(Benoît) : Oui tout à fait ! C’est assez paradoxal car d’un côté ça passe très vite et quand on se remet à penser à tout ce que l’on a vécu on se rend compte que trente ans sont passés. 

Nico : Ce sont trente années bien remplies. On pourrait en regagner quinze, on ne dirait pas non ! Quand on regarde en arrière, on a eu la chance de faire tellement de choses cool dans ce milieu de la musique, on a eu tellement d’opportunités. On se considère vraiment chanceux d’avoir vécu ces trente dernières années ensemble. 

La longévité dans ce métier n’est pas quelque chose de facile donc on s’estime extrêmement chanceux d’avoir un public si fidèle.

Benoît, chanteur de Kyo, exclusivité aficia

De nombreuses personnes écoutent encore aujourd’hui vos titres les plus phares tels que “Dernière danse” ou “Le chemin”. Au moment de la création de ces morceaux, pensiez-vous qu’ils auraient autant de succès et ce sur plusieurs générations ? 

(Benoît) : Disons qu’il n’y a pas que nous, il y a aussi notre entourage. Au départ, pour cet album, on n’était pas loin de 80 chansons et nos proches nous ont beaucoup aidé à faire le tri car on ne savait plus du tout où on en était. Ces singles se sont fait en concertation avec eux donc ils y croyaient énormément.

Quant à nous, on avait senti que “Le chemin” avait un refrain bien accrocheur. Finalement, on a été plus surpris du succès de “Dernière danse” qui est clairement notre plus gros succès car la mélodie et le texte étaient humbles. C’est un texte qui a parlé à tout le monde et qui a toujours cette résonance aujourd’hui. On le remarque en tournée, dans les salles, quand on voit la différence d’âge qui est assez importante avec la présence de plusieurs générations. Quand tu regardes le public chanter tous en cœur ces textes-là, que l’on a écrit il y a 20 ans, tu te dis que ça n’a pas si mal vieilli [rires]. 

Benoît Poher, chanteur de Kyo ©Inès Fakche

(Nicolas) : Après je pense qu’à l’époque c’est vrai que l’on espérait un jour connaître un succès avec un de nos titres mais on n’était même pas encore à espérer avoir un titre qui en devienne un classique. Quelque chose qui s’inscrit dans le temps et qui en effet vingt ans après est toujours apprécié. Je crois qu’à l’époque, on n’était même pas à songer à ça. Il y a une différence entre avoir un succès à un moment donné et avoir une chanson qui s’inscrit plus dans la durée et le patrimoine. C’est une réelle chance que l’on réalise aujourd’hui. 

Comment réussissez-vous à garder cet ADN depuis toutes ces années ? 

(Benoît) : Je dirais que là aussi il y ait un paradoxe parce qu’on a l’impression de faire des choses extrêmement différentes à chaque album. Finalement le public s’y retrouve en disant c’est du Kyo alors que l’on a l’impression de tester des choses. C’est vrai qu’il doit y avoir cet ADN plus fort que nous, présent depuis le début et qui fait notre singularité. 

Cet ADN est peut être assez ouvert dès le départ par rapport à d’autres artistes ou groupes qui sont dans quelque chose de vraiment très précis. Il y avait beaucoup d’éléments que l’on aimait dans la musique qu’on essayait de réunir en un seul titre. On a toujours voulu mélanger tout ça pour en faire quelque chose qui nous ressemble. Si tu écoutes à la suite “Je saigne encore”, “Contact” et “Le Graal”, tu as trois titres qui ne se ressemblent pas du tout. Le seul point commun est le timbre de ma voix. Je ne suis pas un grand chanteur mais j’ai une voix très reconnaissable. On a le sentiment d’avoir quand même bien exploré notre univers même si ce n’est pas terminé ! 

Vous faites votre grand retour avec la réédition de l’album Le Chemin, pourquoi avoir fait ce choix ? 

(Benoît) : C’est l’anniversaire de cet album et étant donné que c’est un objet figé, il n’a pas la faculté de souffler des bougies alors on le fait à sa place ! C’est un album qui a complètement changé notre carrière et donc notre vie donc je pense que l’on aurait regretté de ne pas le célébrer d’une manière ou d’une autre. Progressivement, on s’est pris au jeu et on en a fait un vrai objet avec une réédition bien remplie.

Il y a des choses très différentes, des morceaux avec des featuring, des maquettes de l’époque que l’on n’a pas touché et qu’on voulait garder authentique. Concernant les maquettes, ce sont celles des 80 morceaux mais ils n’étaient pas tous aboutis, certains étaient juste des bouts de guitare voix ou des petites productions. On trouvait ça intéressant pour le fan pur et dur de se replonger complètement dans cette époque-là. On a décidé aussi de faire une nouvelle tournée basée sur cet anniversaire et que l’on va probablement poursuivre l’année prochaine. 

Nicolas Chassagne, guitariste de Kyo ©Inès Fakche

(Nicolas) : Les 80 chansons sont vraiment des titres qui auraient pu trouver leur place sur l’album mais il fallait faire un choix à un moment donné. C’est un peu une manière de leur donner une deuxième chance [rires]. 

Pourquoi ne pas avoir fait le choix de reprendre ces chansons et d’en faire un album à part entière ? 

(Benoît) : On a tellement évolué. Je vais parler à titre personnel, surtout au niveau des textes. Je trouve ça cool d’assumer car ça fait partie de notre histoire et je n’ai pas de problèmes avec ça. Cependant, si on n’avait reproduit ces morceaux-là j’aurais fait des textes différents aujourd’hui, à mon âge. 

Vous avez réédité cinq nouveaux titres en featuring avec des artistes francophones du moment. Pourquoi avoir choisi exclusivement des artistes francophones ? 

(Benoît) : On voulait que les personnes qui participent à ce projet aient un affect particulier avec les chansons. Il y a une raison à chaque collaboration. Par exemple, “Dernière danse” avec Cœur de Pirate, c’est un morceau qu’elle reprenait sur l’une de ses tournées. On est tombés sur une vidéo que l’on nous avait envoyée et on s’est dit que ça serait génial de la contacter puis de lui proposer de le faire avec nous sur cette réédition. 

Il y a une vraie histoire derrière chaque collaboration et c’est ce qui fait la beauté de ce projet.

Benoît, chanteur de Kyo, exclusivité aficia

Nuit Incolore, entendait du Kyo quand il était tout petit puis il y avait des similitudes dans sa façon de décrire ce truc un peu dark donc il y a eu une affiliation assez naturelle. Stéphane et Cloud sont des artistes qu’on a eu en première partie sur la tournée précédente. On a sympathisé et ça s’est fait naturellement. Puis avec Suzane, on a partagé beaucoup de festivals ensemble donc on allait voir son show en côté de scène et sa façon de choper le public nous a tout de suite plu. Quand on lui a proposé le featuring sur “Tout envoyer en l’air”, elle nous a expliqué que c’était le morceau qu’elle écoutait tout le temps quand elle était ado. Il y a une vraie histoire à chaque fois et c’est ce qui fait la beauté de ce projet. 

Inès Fakche

Découvrez la réédition de l’album Le Chemin de Kyo :