Kungs - Club Azur - © Manuel Obadia-Wills 2
Kungs - Club Azur - © Manuel Obadia-Wills 2

Kungs, le grand rendez-vous : “À un moment donné, j’ai eu l’impression de me perdre”

Kungs revient avec son deuxième album baptisé Club Azur. Un album résolument positif, festif, que l’artiste avait hâte de sortir. Pour aficia, il parle de sa confection…

Plus de 1.5 milliard d’écoutes après “This Girl” et un premier album certifié disque d’or, Kungs est enfin de retour avec un deuxième album qui porte le nom de ses soirées devenues désormais cultes, Club Azur bien sûr! Lors de notre grand rendez-vous, Kungs avoue que la COVID et le confinement ont joué un rôle crucial dans la fabrication de ce nouvel album, à tel point que l’artiste a tout recommencé pour se diriger avec un tout autre style. Un style qui plaît beaucoup, puisque ses singles “Never Going Home” ou “Lipstick” s’envolent dans les charts ! Place à l’interview !

Kungs : le grand rendez-vous !

Bonjour Valentin, déjà, comment vas-tu ?

Ça va très bien, je reprends les routes de la promo pour parler de mon nouvel album, je suis très excité et donc je vais très bien !

Justement, parlons-en ! J’ai envie de dire, enfin ! Il s’appelle Club Azur. Musicalement, c’est quoi la couleur de ce nouvel opus ?

C’est un disque inspiré de l’italo-disco, mais c’est vrai que ça reste de l’électro, avec une connotation très french touch et quelques touches plus modernes. Ce n’est pas vraiment de l’italo-disco. J’ai bossé récemment avec un artiste qui s’appelle Mind Enterprises’s que j’ai samplé sur “Never Going Home” et qui, par exemple, fait du vrai italo-disco pur. Il a des vieux synthés vintage des années 80, des vieilles boites à rythmes des années 80. Il ne fait que ça. Et moi j’essaye de m’inspirer de ça pour en faire autre chose. 

Tu parles de l’italo-disco, mais c’est quoi au juste ?

C’est un genre musical dérivé du disco qui a émergé en Italie à la fin des années 1970 et dont pas mal de Français se sont toujours inspirés pour leurs morceaux.

“Cet album, c’est vraiment moi à 100%, et c’est ce qui fait que ça sonne pas comme les autres !”

– Kungs

Qu’est-ce qui t’a donné envie de t’inspirer de ce registre là ? 

D’une façon générale, la COVID a été une époque relativement pesante, pour moi, pour tout le monde. J’avais besoin de m’alléger un peu pour faire de la musique plus positive, et qui fait du bien.

Avec ces titres comme “Never Going Home”, ou “Regarde moi”, y a t-il une volonté de faire autre chose que ce que l’on peut entendre en radio ?

Non pas vraiment. Dans la musique que je fais, j’ai toujours la volonté de faire une musique intemporelle, qui ne suit pas telle ou telle mode. Je ne l’ai pas pensé dans l’optique de ne pas le faire comme les autres, mais plus en voulant faire un truc qui me ressemble, qu’à moi, singulier et personnel. Tout est parti du confinement, on a beaucoup été isolé ces deux dernières années. Je n’ai pas pu rencontrer beaucoup d’artistes. Cet album, c’est vraiment moi à 100%  et c’est ce qui fait que ça sonne pas comme les autres artistes. 

Il y a deux ans tu bossais sur beaucoup de morceaux. A l’écoute de ton nouvel album, j’ai l’impression que tu as complètement pris un autre virage. Comment l’expliques-tu ?

Écoute, dés fois dans la vie, il faut faire des choix. Il faut savoir se rendre compte quand un chemin n’est pas le bon. Je pense qu’avant la COVID, je prenais un chemin abrupt. Après, on ne sait pas ce qu’il se serait passé si j’avais sorti cet album. Mais en tout cas, ce n’est pas la musique qui me ressemblait.

C’était une musique qui était beaucoup plus romantique et plus mélancolique. J’adore ça, j’adore cette musique, mais j’avais l’impression de me perdre, de perdre le Kungs hyper positif. Et ça allait à l’encontre de ce que les gens avaient pu découvrir avec “This Girl”. Les gens m’associent vachement à ça. Je ne voulais pas aller à contre-courant de là où on m’attendait. Je voulais davantage explorer. Et puis la COVID m’a fait prendre conscience qu’il fallait que je fasse ça parce que j’avais envie de faire ça pour la réouverture des boîtes. Il fallait que j’ai de la musique qui arrive dans ce délire là. 

Et finalement, qu’as-tu fais de ces morceaux que tu as finis et qui ne sont jamais sortis ?

Je les ai mis de côté. Ils sont dans mon ordinateur. Peut-être qu’un  jour, ils verront le jour mais pour le moment, je les garde de côté. 

Pour autant, tu as fait le choix d’intégrer le morceau “Paris”, datant d’il y a deux ans, à ton album. Lui a facilement trouvé sa place ?

Il a complètement trouvé sa place parce que je trouve qu’il clôture bien l’album. C’est un morceau que j’adore et qui a vraiment beaucoup de sens pour moi, car il correspond au moment où je me suis installé à Paris, où j’ai quitté Aix-en-Provence, et j’arrive dans cette ville comme ça, qui bouge, que je ne comprends pas, où je connais personne… J’ai envie d’écrire ça avec ce morceau.

Je pense qu’il fait le pont avec d’autres morceaux comme “Without You” ou “Lullaby” qui sont des morceaux hyper mélancoliques et hyper planants. Il avait sa place, et c’est ça qui est cool dans cet album, c’est qu’il n’y a pas qu’un seul genre. C’est un peu une histoire que je raconte. Il y a des parties plus festives, et d’autres un peu moins festives. 

Combien de temps mets-tu pour créer un morceau comme par exemple “Lullaby”, un titre qui paraît tellement simple à produire ?

Pour la petite histoire, j’ai emménagé il y a à peu près un an dans mon nouvel appartement. J’avais un coucher de soleil magnifique à Paris, ce qui est relativement rare (sourire). J’étais bien inspiré. Je suis parti d’une page blanche, j’ai pris mon synthé, j’ai trouvé cette petite ritournelle , je trouvais ça hyper entrainant et poétique. J’ai passé la nuit dessus, et je me suis couché à 17h du matin (sourire). C’était une belle escapade. J’avais cette démo-là, puis il a fallu le finaliser, et c’est ça le plus long en réalité ! J’adore créer des trucs mais quand il s’agit d’entrer dans le détail et fignoler des trucs, ça me fait un peu chier ! (Sourire) 

“Si je pouvais refaire un numéro un dans 45 pays, je le referais sans réfléchir, car la sensation est assez agréable”

– Kungs

Dans cette tracklist, il y a également “Quanto tempo”, un hymne presque italo-disco conçu avec Victor Flash. Tu peux m’en parler ?

Ouai, c’est un morceau qu’on a fait avec Victor. C’est un peu un hymne des festivals qu’on a joué à l’Elektric Park l’été dernier, et les gens étaient comme des ouf, mais aussi à l’Amnesia, sur plusieurs soirées Club Azur ensemble. C’est mon pote qui me suit depuis le début, qui était au départ mon tour manager pendant quelques années, puis on a fait des lives Club Azur ensemble, et il se lance aussi dans la musique. Il a plein de démos chan-mé, et avoir une collab avec lui, c’est comme si la boucle était bouclée ! 

On est sur une ritournelle un peu italo-disco avec une voix sublime d’Adela qui chante en italien et qui apporte un truc vraiment romantique à ce morceau. Ce n’est pas vraiment de l’italo-disco. Le drop est bien plus énervé, mais c’est l’exemple typique des influences italo-disco, revisitée à la Kungs quoi !

Kungs, le grand rendez-vous : “À un moment donné, j'ai eu l’impression de me perdre”

“C’est sûr et certain qu’avec Martin Solveig on sortira un truc officiel un jour”

– Kungs

Et d’ailleurs en parlant de chant, sur quels titres pouvons-nous t’entendre chanter ?

Tu m’entends chanter sur “Regarde-moi”, mais aussi sur “Without You”. A un moment donné dans la deuxième partie du morceau, il y a une petite voix pitchée assez aiguë, et figure toi que c’est ma voix (Rires), mais tu ne m’entends pas à proprement parlé !

Oui, car il y a deux ans, tu m’avouais t’être mis au chant et au piano en plein confinement…

Ah oui, mais ça ça correspond à l’album que j’ai mis de côté justement.

Est-ce que « Clap Your Hands” est aussi une façon de défendre l’image de la nuit qui a pris un sale coup ces derniers mois ? 

“Clap Your Hands” est un morceau que je voulais pas sortir en tant que single, car pour moi, c’était un track uniquement fait pour les clubs, pour se marrer en fait. Mais je l’ai joué quelques fois en soirée avec des potes, mis en voiture, fait écouter à ma famille, et la réaction était hyper enthousiaste. Donc je me suis dit que ce serait cool de le sortir en single juste avant la sortie de l’album. C’est un morceau hyper léger, hyper festif avec un clip très second degré. Je trouve le mélange vraiment pas mal. C’est fait pour se marrer. Le clip est hyper bien fait, par des mecs qui s’appellent Bleu désert, je trouve que les images avec la musique vont très bien ensemble !

Découvrez “Clap Your Hands”, extrait du nouvel album de Kungs :

Tu as été numéro un dans 45 pays il y a près de six ans. Est-ce quelque chose que tu souhaiterais renouveler en 2022, et si oui, avec quel titre cela pourrait être ?

Si je pouvais refaire ce numéro un dans 45 pays, je le referais sans réfléchir, car la sensation est assez agréable. Mais je ne pense pas que sur l’album il y ait ce titre qui puisse se hisser aussi loin. En revanche, je travaille sur la suite déjà, pour renouveler l’exploit. Je travaille avec d’autres artistes, pour faire des featurings, pour passer un step supplémentaire. 

C’était censé être la dernière question, mais je ne peux pas te laisser partir sur ça ?! 

Je ne peux pas t’en dire davantage pour le moment, mais disons que sur l’album, mon gros regret est de ne pas avoir de gros featurings. C’est vrai que les gens me le demandent souvent, mais encore une fois, j’ai envie de prendre mon temps en ayant des featurings qui ont du sens. J’ai quelques potes DJ avec qui je travaille qui sont chauds pour qu’on sortent des titres ensemble. Vous en saurez plus bientôt !

Découvrez l’album Club Azur de Kungs :

On t’a vu très proche de Martin Solveig ces derniers temps. Il pourrait faire partie de cette liste ?

Martin Solveig ? Peut-être… C’est sûr qu’avec Martin Solveig on sortira un truc officiel un jour, que ce soit Martin feat Kungs, ou Kungs feat Martin. C‘est sûr et certain, et j’espère qu’on le fera. Déjà d’avoir collaboré sur “Never Going Home” c’était dingue. Avoir sa voix sur ce titre, c’est un rêve devenu réalité. Mais j’aimerais trop un jour faire un feat avec lui, ce serait trop marrant. je suis sûr qu’on le fera dans les prochaines années. 

Kungs vous parle en exclusivité de son album Club Azur :