L'artiste IPNDEGO en Interview pour la sortie de son EP "Mocha"
IPNDEGO ©DR

IPNDEGO en interview ‘Flash’ : “ma musique est un hybride de R&B, de Soul et de quelques influences Rap”

À l’occasion de la sortie de son premier projet Mocha, aficia s’est entretenu avec IPNDEGO. Un artiste prodigieux à la voix unique.

Un talent d’exception comme celui d’IPNDEGO, il en manquait cruellement dans le paysage R&B francophone. Une sensibilité, une puissance de voix, une maîtrise des styles et des mélodies entraînantes, IPNDEGO nous démontre dans son premier EP Mocha sorti le 6 avril dernier, qu’il est une véritable étoile montante. Ayant fait du bruit récemment sur la célèbre émission du Planète Rap de Skyrock, le nantais veut désormais se faire un nom. 7 titres composent son dernier EP aux couleurs et aux inspirations multiples : on y danse, on y pleure… mais un seul mot d’ordre, la mélodie.

IPNDEGO, l’interview ! 

1. Salut IPNDEGO, peux-tu présenter ton parcours et définir ton univers musical ?

Je m’appelle Nicolas Ipeundego Tchimande, j’ai 25 ans, j’habite sur Nantes et ça fait 6-7 ans que j’ai commencé à faire de la musique. Au début je composais uniquement en anglais, je chantais et j’écrivais en anglais. J’ai toujours été quelqu’un qui écoute davantage de musiques anglaises, américaines et je me sentais plus libre à l’époque de m’exprimer en anglais plutôt qu’en français. En terme de musicalité en tout cas, je trouvais que ça paraissait beaucoup plus « naturel ». En parallèle, j’étais à la fac, j’achetais mon premier « matos » et j’allais de temps en temps au studio. J’ai seulement commencé à écrire en français il y a environ trois ans, je dirais. A l’époque où j’écrivais encore en anglais, j’étais à la fac, j’achetais mon premier « matos » et j’allais de temps en temps au studio, j’ai continué à faire du son. C’est là que j’ai entrevu la possibilité d’en faire un vrai métier.

Au début je commençais à rapper, pour au final, moi qui ait toujours chanté depuis petit – pas forcément de manière assumé – et je me suis rendu compte en faisant ma musique qu’apporter de la mélodie/chanter, c’est ce que je préférais faire. Aujourd’hui je qualifierais ma musique comme un hybride de R&B, de Soul, de Hip-hop et de quelques influences rap mais c’est vrai que j’aime beaucoup tout ce qui est mélodique.

IPNDEGO ©DR
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2. Ton style fait penser au R&B pur des années 1990/2000, quels sont les artistes qui t’ont inspiré dans ton enfance ?

En fait moi pour le coup je n’ai pas du tout grandi avec du R&B. Je suis conscient que ma musique se rapproche de ça mais quand j’étais petit les deux artistes que j’ai le plus entendu étant petit c’était : Michael Jackson et Mylène Farmer. A côté de ça, mon père écoutait un peu de musique congolaise, africaine. Donc au final j’ai plus grandi avec des compilations de radio ou des CD de mes parents. Et c’est au collège où, là, j’ai commencé à m’y intéresser moi-même. En réalité, ce qui m’a mis dans l’hybride entre le rap et la mélodie c’est la Sexion d’Assaut. C’est à ce moment-là où je me suis dit « ok! Il y a moyen de faire un délire entre le rap et la mélodie ». Au début d’ailleurs je n’étais pas trop dans le rap c’est la Sexion qui m’a fait kiffé ce style.
Et au final c’est en grandissant que j’ai commencé à découvrir les Chris Brown, les Kanye West, les Kendrick Lamar etc…

Aujourd’hui j’écoute beaucoup en fonction des sorties. Il y a quelques années Post Malone avait sorti 2-3 projets consécutifs, j’avais beaucoup écouté. Là dernièrement SZA j’ai beaucoup écouté aussi. En France, il y a Hamza (Belgique, ndlr) que j’écoute beaucoup, Tayc aussi puisque, pour le coup, en France dans ce style je trouvais que ça manquait un peu et il est venu apporter ce mélange entre la Soul et le Rnb que je kiffe bien. Donc non, c’est seulement aujourd’hui que je suis en train de faire mes classiques R&B car mon entourage en écoute beaucoup : Donell Jones, Usher que je n’avais pas pris le temps d’écouter, je suis en train de me cultiver maintenant on va dire, pour ce qui est du R&B.

Quand j’ai commencé en français je me souviens, on me comparait beaucoup à des artistes R&B et moi j’avais l’ai bête de ouf car je captais même pas les réf, mais aujourd’hui je trouve ça hyper flatteur en vrai. Je suis vraiment content que certaines personnes aient capté ma musique comme celles de ces artistes.

3. Parlons désormais de ton premier EP Mocha que tu viens tout juste de dévoiler. Peux-tu nous raconter l’état d’esprit de ce projet ?

Cet EP a davantage était conçu comme une mixtape parce que lorsque j’ai fait ces sons-là, c’était les premiers sons qui se professionnalisaient on va dire. Et à la base il n’y avait pas vraiment la volonté de raconter une histoire avec ce projet, j’ai juste fait quelques sons en fonction de ce qui m’inspirait sur le moment à savoir le doute et les relations, parce que j’étais dans un « mood » qui tournait autour de cela. Et lorsque j’ai commencé cet EP j’étais seul, entre temps j’ai pu signer avec Mezoued Records pendant la création de ces sons et c’est après cette signature là que l’on a fait en sorte d’en faire un véritable projet. C’est pour ça que l’on voit Mocha comme un regroupement de sons d’un même thème, même si à la base il n’était pas pensé de cette manière là.

Le mood de Mocha peut paraître mélancolique sur certains sons, nostalgique aussi. Il y a des morceaux qui peuvent paraître pessimistes mais je trouve que dans leur approche musicale, ça sonne pas forcément comme quelque chose de triste. C’est la raison, d’ailleurs, pour laquelle j’ai appelé le projet Mocha (ça se prononce MOKA, ndlr) car je trouve qu’il y a un entre-deux thématique et musical qui peut évoquer à la fois de la douceur et d’un autre côté des thèmes qui peuvent faire mal. Et le Mocha est une boisson à base de café et de sucre, avec un mélange doux-amer, de la même manière que mon projet.

IPNDEGO © Maxime Lemeunier
IPNDEGO © Maxime Lemeunier

4. Dans ce projet il y a un seul featuring, c’est avec le rappeur Coelho sur « Saison ». C’est loin d’être votre première collaboration et on ressent à chaque fois une alchimie musicale forte. Peux-tu nous expliquer le choix de ce featuring ?

Nantes est une petite ville par rapport à Paris ou encore Marseille, alors dès qu’il y a des artistes qui se démarquent un petit peu au final on tourne un peu tous autour du même cercle. Un jour il m’a envoyé un message sur Instagram en me disant qu’il aimait bien ce que je faisais. Suite à ce message on s’est capté, on a enregistré le titre “Un peu de temps”.

Et au final, depuis cette collaboration-là on a continué à travailler ensemble, c’est notamment grâce à lui que j’ai signé dans le label Mezoued et je le remercie pour ça. On s’est d’abord connu en temps que collaborateurs artistiques et aujourd’hui on est devenus potes.

Il nous arrive de travailler régulièrement sur des titres ensemble, moi par exemple là j’ai déjà la tête à mon prochain projet, à mes prochains sons et il m’aide beaucoup parce que je trouve qu’il a un regard assez critique sur ce que je fais. D’avoir un autre artiste qui écoute des musiques similaires à ce que j’écoute et qui a un certain bagage comme lui, j’aime bien. Moi j’aime bien m’entourer de personnes et entendre ce genre d’avis, j’écoute pas tout mais c’est important.

Et sur “Saison” il est vraiment bien rentré sur le morceau, les américains ils aiment bien faire ça. Ce son là est cool et je suis vraiment content de l’avoir fait parce-qu’il permet aussi de dynamiser mon projet là où il y a pas mal de sons, comme je disais, qui peuvent parler d’amour ou qui sont un peu plus lents. Et “Saison” fait partie des sons qui peuvent ambiancer donc je suis très content de l’avoir fait avec lui. Mais on aura d’autres trucs de prévus lui et moi c’est sûr !

5. Il y a un morceau sur lequel j’aimerais que l’on revienne ensemble : “Tous les soirs”. Un morceau vraiment très doux, très R&B, très sensuel.

Alors déjà je tiens à dire que tu me fais archi-plaisir parce-que je crois qu’à chaque fois que mon équipe et moi nous faisons écouter le projet, celui-là il passe un peu à la trappe, il fait pas partie des morceaux qui retiennent l’attention des gens, déjà merci pour ça.

Moi j’ai beaucoup écouté Summer Walker et elle arrive à être très traditionnel mais avec de l’autotune et des beatmakers qui lui fournissent des prods très Trap, très Bounce. Et j’ai trouvé justement ce mélange entre voix chanté, voix R&B avec un groove bien hip-hop, bien « nouvelle vague » très intéressant et c’est un truc comme ça que je voulais faire sur “Tous les soirs”. J’ai bossé avec Be Dar, le frère de Coelho d’ailleurs, qui a bossé sur une grande partie du projet Mocha, et il a pu faire une prod dans ce délire là et l’inspiration est venue direct ! Moi quand je travaille, je suis d’abord en premier sur la topline, la mélodie. J’accorde beaucoup d’importance à la forme du morceau, à la manière dont il va sonner vu que j’aime la mélodie, quand ça chante. Et ensuite, comme il m’arrivait des trucs à cette période là j’ai rapidement associé le thème et le son il est allé tout droit.

Découvrez l’EP d’IPNDEGO – Mocha :