Anabel - Lampadaire (c) Oriane Brunello
Anabel - Lampadaire (c) Oriane Brunello

Anabel en interview ‘sans filtre’ : “Avoir Slimane à mes côtés, c’est un cadeau”

Actuellement en première partie de la tournée de Matt Pokora et petite protégée de Slimane, Anabel voit sa carrière prendre un nouveau virage. Au cours d’une interview ‘sans filtre’, nous avons échangé avec celle qui rêve de grandeurs…

Anabel fait partie de ces artistes encore émergents qui rêvent de faire comme les grands. Découvert en 2010 dans ‘Nouvelle Star’, puis dans ‘The Voice’ quelques années plus tard, l’artiste pétillante (autrefois Anabelle) a déjà de nombreuses flèches à son arc. Pour autant, elle n’a jamais eu le succès escompté. Mais cela ne devrait pas tarder !

Pris sous l’aile de Slimane son ami, Anabel a récemment été projetée sur les premières parties du ‘Versus Tour’ de Vitaa & Slimane et de Camille Lellouche. Désormais, c’est Matt Pokora qui l’a choisi pour ouvrir sa tournée des 20 ans. Une occasion pour Anabel d’exposer son talent à une plus large audience, notamment avec ses morceaux “Faux semblant” ou “Lampadaire” !

Entre démarrage chaotique, portes fermées, et une année 2024 qui s’annonce palpitante, Anabel se confie sans filtre pour aficia.

Anabel est ‘sans filtre’… 

Bonjour Anabel, comment vas-tu ?

Écoute, ça va très très bien, j’ai récemment sorti un nouveau titre (“Rien que pour moi”). Il a un bon impact donc je suis contente car c’est un titre un peu différent de ce que j’ai sorti jusqu’à présent. C’est un mood plus chill et plus estival. Il se passe vraiment de belles choses en ce moment, je fais des concerts, des choses se mettent en place. Donc tout va bien ! 

En préparant cette interview, je me suis replongé dans le passé loin. Je suis remonté dans années 2010 (“Nouvelle Star”) et je suis tombé sur ton skyblog de l’époque, j’ai écouté tes reprises en tant que Shyneze… 

Mon skyblog existe toujours ? C’est fou ! (Sourire) C’est marrant parce que j’ai vu il y a plein longtemps que Skyrock allait supprimer tous les skyblogs inactifs. Donc si tu es tombée sur mon skyblog, tu as dû voir vraiment de gros dossiers, mais que j’assume totalement ! 

Le projet Anabel, c’est beaucoup de sincérité, tirées d’expériences personnelles.

Anabel pour aficia.

C’est qu’après cette ère-là que tu es arrivée en tant qu’Anabelle (avec deux L) et que tu t’es présentée à ‘The Voice’ en 2015. Les fauteuils ne s’étaient d’ailleurs pas retournés. Avais-tu pris ça comme un échec à l’époque ? 

Je ne dirais pas un échec, en vrai ! Même si les fauteuils ne se sont pas retournés, je l’avais mal vécu, avec beaucoup de négativité, surtout lorsque tu imagines aller loin dans une étape. Aujourd’hui, je le prends comme une expérience qui m’a énormément servi. Tous ces essais, je les vois comme une formation. Avant, j’avais du mal à les assumer. On m’a toujours dit que je serai dans une case. C’est sûr que ce n’est pas évident. Je ne regrette pas d’avoir fait ces choses-là. Même si aujourd’hui je reviens avec Anabel (elle reprécise A-N-A-B-E-L, ndlr), je suis quelqu’un qui accorde beaucoup d’importance aux graphismes, aux mots. Mon prénom, Anabelle, était trop long ! Et c’est aussi un moyen de renaître de mes cendres, et me dire que c’est un nouveau départ. 

Tu fais partie de ces artistes qui pensent qu’il faut des années pour se construire musicalement ? 

Il y a des artistes pour qui ça mettra du temps, d’autres moins. Et ce n’est pas grave. Chacun a son parcours. Mon parcours n’est pas fini. 10 ans, ce n’est pas beaucoup pour atteindre un objectif, prendre confiance en soi, tout en prenant en compte l’environnement dans lequel on a grandi, les facilités qu’on peut avoir… Non, moi je suis encore en train d’apprendre des choses. 

Est-ce qu’aujourd’hui, avoir signé en maison de disques, assurer des premières parties de grandes stars de la variété, collaborer avec Slimane, ce n’est pas une revanche sur la vie ?

Je ne dirais pas que c’est une revanche, je dirais que je prends les choses en fonction du travail que j’ai pu fournir. C’est moi qui me suis infligée des choses. Si j’avais eu plus de confiance en moi à l’époque et travaillé sur certains points, peut-être que j’aurais pu accéder à des portes qui sont restées bloquer. C’est juste la suite logique de mon travail. C’est un don de l’univers d’avoir une voix comme celle-ci. Je n’ai pas honte de dire qu’aujourd’hui, ça commence à payer, et qu’il faut redoubler d’efforts. Je trouve ça logique ! 

Avant, je n’avais pas vraiment de légitimité à raconter des histoires. Je pensais que personne ne s’identifierait à moi

Anabel pour aficia.

Cela fait maintenant quelques années que tu travailles fort sur le projet Anabel. Peux-tu me parler du projet ?

Le projet Anabel, c’est beaucoup de sincérité, tirées d’expériences personnelles. C’est beaucoup de mises à nu sur chaque titre. C’est beaucoup d’évolutions, beaucoup de sonorités différentes. Je suis nourrie de plein de choses, je n’ai pas envie de me limiter. Je suis dans un label qui comprend ça. J’ai l’impression que c’est un peu plus clair avec ma communauté. Je prépare un album qui me ressemble vraiment, qui peut parler aussi bien de dépression, d’amour, de rêve, il y a beaucoup d’espoir, c’est vraiment ce que je suis. 

 Quelles sont les étapes franchies jusqu’à maintenant ?

Ça fait 4 ans que je compose et que j’écris. Pendant cette dizaine d’années, je ne le faisais pas. Je manquais beaucoup d’assurance à ce niveau là. Les mots ne sonnaient pas bien. Je ne savais pas comment faire retentir les mots pour qu’ils aient un impact sur le public. Je n’avais pas vraiment de légitimité à raconter des histoires et je pensais que personne ne s’identifierait à moi. Même moi, je ne trouvais pas mon parcours incroyable.

Et aujourd’hui, comment te sens-tu vis-à-vis de ça ?

Aujourd’hui avec les différentes expériences vécues, je me sens plus forte pour raconter mes histoires. Après, si cela ne touche pas le public, tant pis, si ça me touche moi, déjà… Je n’attends pas grand chose. Malgré ça, c’est grandissant. Les retours que j’ai sont assez positifs. Même les commentaires négatifs sont constructifs. A la base, c’est une démarche que je fais pour moi, je prends le temps de me faire kiffer.  J’ai l’impression que plus tu es authentique, plus ça fonctionne. 

Anabel - Lampadaire (c) Oriane Brunello
Anabel (c) Oriane Brunello

J’ai l’impression qu’à chaque sortie de titre, on monte d’un step, en termes de puissance, d’émotion… c’est aussi ça que tu veux montrer ?

Exactement. Ce qui sort en ce moment, ce ne sont pas des titres que j’ai fait il y a quatre ans. Je crée des titres en fonction de mon évolution, qui sont dans mon cursus créatif. J’apprends à faire ressortir les mots d’une certaine manière, j’apprends à être plus juste dans ma façon de chanter, à trouver les bonnes tournures. Moi, dans ma tête, je suis très dur avec moi-même et perfectionniste. J’ai envie que ce soit grandissant. C’est cool que tu le remarques ! 

“Lampadaire” avait tout pour devenir un tube. Qu’est-ce qu’il a manqué selon toi ? 

Je dirais tout simplement de la visibilité. Ça, malheureusement, si les médias ne suivent pas, cela ne peut pas prendre. Et ce n’est pas grave, peut-être qu’il retentira à un autre moment. Même si ça fait longtemps que je suis dans le milieu et que j’essaye de faire connaître ma musique, quand les gens ne te connaissent pas, c’est compliqué. Ils attendent que ce soit grandissant. On est beaucoup d’artistes. C’est difficile de se faire son chemin dans l’industrie musicale. Le chemin de “Lampadaire” n’est pas fini. En faisant des concerts, des premières parties, d’autres gens tomberont dessus. C’est aussi le chemin logique d’une chanson.

Découvrez “Tu m’aimes bien”, le duo entre Slimane et Anabel :

Slimane est un ami à toi. Vous êtes amis depuis plus de dix ans. Il t’a invité sur sa chanson “Tu m’aimes bien” il y a quelques années, et là il t’offre sa nouvelle chanson. C’est quelqu’un de généreux ?

Totalement. Ce qui est cool, c’est qu’on ne se lâche pas ! On se prouve des choses mutuellement. On connaît la dureté du métier. Lui a vraiment un pied dedans, plus que moi, j’apprends beaucoup à ses côtés. Il me connait tellement bien et il a les mots justes, c’est sa plus grande qualité. Il sait vachement faire ressortir le meilleur de chaque situation, de chaque artiste. J’ai pleinement conscience de la chance que j’ai d’être entouré de Slimane.

C’est quelqu’un qui croit en toi ?

C’est vraiment un ami lié. Ce n’est pas quelqu’un qui me donne juste parce que je suis son ami. Je suis très contente de la force qu’il m’envoie, il y a un vrai amour. Oui, il croit en moi ! On se soutiendra quoi qu’il arrive. Avec le temps, on essaye de s’émanciper. Certes, on ne fait pas la même chose musicalement, mais il y a des chansons comme celle-ci, où il prend le temps de me faire une chanson sur mesure avec les touches que j’aime. C’est une vraie collaboration.

Il aurait pu la garder pour lui cette chanson en plus…

On se fait des cadeaux souvent. Peut-être que cela se voit moins, ce n’est pas exposé de la même manière, mais pour lui et moi, c‘est assez normal d’être présent l’un pour l’autre. J’ai eu la chance d’être présente sur son dernier album, parce qu’il m’avait déjà fait confiance par la passé. C’est un cadeau, mais c’est aussi ce que je suis qui l’inspire. Ce sont des cadeaux mutuels. Bien sûr qu’avoir un nom comme le sien sur mon album, c’est incroyable. Mais de toute façon, je ne voyais pas ça autrement. Il n’aurait pas eu le choix (Rires) ! C’est une chance de l’avoir à mes côtés. En regardant le milieu, et je connais beaucoup d’artistes, il y en a très peu qui donnent…

Mon but ultime, ce n’est pas de faire des formats tubes, ce n’est pas comme ça qu’on l’a pensé

Anabel pour aficia.

Est-ce tu penses que “Rien que pour moi” peut-être le bon titre pour voir ta carrière décoller ? 

J’aime tous les titres, donc c’est difficile pour moi d’être objective là-dessus. C’est un titre très positif, avec une mélodie simple, peut-être moins prise de tête pour les gens. J’ai l’habitude de prendre mes amis comme références. Ils écoutent plein de choses. J’attends leur réaction pour jauger de la qualité d’un titre. Mon but ultime, ce n’est pas de faire des formats tubes, ce n’est pas comme ça qu’on l’a pensé. Bien sûr que j’espère que cette étape viendra, mais si je pense comme ça, je vais arrêter de faire de la musique (Rires). Je n’ai pas pensé au format tube dans ma tête, j’ai pensé authenticité et ce que je ressens. J’espère que celui-ci retentera davantage. Il dévoile une autre facette de mes capacités. C’est ma partie lumineuse. J’espère que cette positivité en ce titre vous plaira !

Tu fais actuellement les premières parties de Matt Pokora  en France. Est-ce qu’une telle opportunité te fait prendre conscience de quelque chose dans ta conception du travail, du partage avec public ou d’autre chose ?

J’en prends conscience justement par le fait de l’avoir fait. Chanter devant 25.000 personnes, ce n’est pas facile, je t’avoue. Comme je te disais, le chemin est important. Si je n’avais pas fait toutes ces premières parties, travaillé avec tous ces artistes, je n’aurais sans doute jamais pas pu le faire. Tu te fais vite caca dessus (rires). Les gens ne connaissent pas tes chansons, c’est un vrai challenge que de chanter des chansons que personne ne connait, d’aller conquérir des cœurs et de faire danser des gens. Une première partie, le but c’est de mettre une certaine ambiance. Et je me dois d’honorer l’invitation de Matt en faisant bouger le public. En étant sur scène, je me suis dis : “c’est grave là que je dois être !” Dans ma tête, ça m’a encore plus conforté dans tout ce que je faisais, malgré la difficulté.

Anabel © Oriane Brunello
Anabel © Oriane Brunello
Anabel © Oriane Brunello

D’autres opportunités aussi belles arrivent d’ici la fin de l’année ?

Déjà, j’espère qu’il y a aura d’autres premières parties comme celles-ci. J’espère que j’en ferais d’autres, c’est en pourparlers. 

Encore faut-il avoir assuré. C’est le cas ?

(Sourire) Je n’ai eu que des bons retours pour l’instant, j’ai reçu beaucoup de messages du public, et ça, ce sont des choses qui ne mentent pas. Je ferais en sorte qu’il y ait d’autres opportunités.

On parle d’un premier album prévu pour 2024. Depuis le temps, il n’est pas prêt cet album ? 

Il n’est pas encore prêt, car pour être honnête avec toi, même ma vision dans la création évolue constamment. Parfois, tu travailles beaucoup, et tu crées des titres de mieux en mieux. Donc tu dois faire des choix, et choisir c’est un peu aussi renoncer. Je pense que c’est moi qui fait ralentir le processus (Sourire) Mais le premier album, c’est quelque chose de symbolique. Je préfère prendre mon temps, personne ne m’attend j’ai envie de te dire ! 

Ton label RCA / Sony Music, peut-être si ?

Oui, le label m’attend. En tout cas en 2024, je serai prête, plus que maintenant. La liste s’affine de jour en jour, j’ai de très très bons titres, j’en suis fière. Je vais avoir un très bel album, je le sais ! Je pense que tu aimeras déjà, si tu aimes ceux-là !

Découvrez “Rien que pour moi”, le nouveau single d’Anabel :