Claudio Capéo est en interview sans filtre pour aficia.
Photo : Jim Coral

Claudio Capéo en interview ‘Sans filtre’ : “Ce qui sûr, c’est que je suis bien avec les gens ”

Claudio Capéo est de retour avec Rose des vents, son quatrième album. Un opus plus intimiste que les précédents. Pour l’occasion, aficia s’est entretenu avec lui au cours d’une interview ‘Sans filtre’ !

Propulsé en 2016 grâce au télé-crochet The Voice et popularisé grâce au single “Un homme debout”, Claudio Capéo fait partie des artistes sur lesquels il faut désormais compter. Depuis sept ans, l’engouement du public ne fait que se confirmer pour cet artiste franc et solaire.  Après un album de reprises de standards italiens, il revient avec Rose des vents où il conte la France et l’amour.

Claudio Capéo est en interview ‘sans filtre’ !

En 2016, tu participes au télécrochet The Voice. Tu vas longtemps hésiter avant d’y participer. Deux années de suite. Pour quelles raisons ?

Tu sais, je pense qu’il faut revenir sur ma jeunesse et sur les débuts dans un premier temps. J’étais un petit garçon pas très sûr de moi. Après ça, je deviens menuisier et finalement je commence à faire de la musique. A 18 ans, je crée Claudio Capéo. On se retrouve à faire des concerts un peu partout en France avec mes potes et ça me va. On joue dans plein de fêtes de villages, on chante dans des bars et et je me sens bien dans cette configuration. A ce moment-là, je veux faire de la musique pour rencontrer des gens, pas pour gagner ma vie.

Un jour, on vient me caster alors que je suis au Printemps de Bourges et que je joue sur le trottoir à la sortie des concerts. Ils me disent que je suis cool avec mon accordéon et que j’ai de la gouaille. On me propose de participer au programme ‘The Voice’. Ça ne me branche pas du tout. Je dis non. L’année d’après, ils reviennent me proposer à nouveau, je refuse encore. Je finis par leur expliquer que j’aimerais, mais que je ne peux pas. C’est plus fort que moi.

Ça signifie quoi pour toi « je ne peux pas » ?

C’est peut-être se dénigrer mais je n’aimais pas ma gueule, je n’aimais pas ma voix. Je ne me sentais pas capable de faire ce genre de chose. Et, je ne voyais pas ce que le public pourrait me trouver. Je n’étais clairement pas prêt au fond de moi.

Quand tu commences la musique, tu ne rêves pas d’en faire ton métier ?

Non pas du tout ! Moi, je veux juste avoir des week-ends avec les potes, bouffer gratos et faire la fête.

Elle me saoule parfois cette chanson

Claudio Capéo pour aficia

A quel moment tu finis par dire oui à Bruno Berberes ?

Je me rends au MamA Music & Convention à Paris avec l’idée de rencontrer des professionnels et de pouvoir tourner davantage. Là-bas, je discute avec un guitariste qui m’explique qu’il a loupé une occasion de faire une émission de télé-crochet, qui aurait pu être un tremplin pour lui. Il me dit qu’il le regrette encore. Je sors.

Directement, j’appelle Bruno Berberes pour lui expliquer que je suis enfin prêt. J’apprends que la sélection n’est plus possible. Je me dis « tant pis j’ai laissé passer ma chance. » Finalement, il me rappelle et me demande de venir le lendemain matin à Paris. L’histoire commence comme ça !

Photo : Jim Coral

Tu aurais pu faire autre chose que chanteur, toi qui aime tant raconter des histoires ?

Tu sais déjà en tant que menuisier, je me racontais déjà des histoires grâce à ce que je créais. Quand je chantais des chansons au début, c’était surtout pour faire plaisir aux gens, les faire chanter et les faire danser. Et un jour, il y a cette chanson « Un homme debout » qui sort et « bam dans ta gueule, c’est parti ! »

Justement, on dit souvent que le succès d’un artiste c’est la rencontre entre lui et une chanson ? Quand tu reçois le titre « Un homme debout », tu ressens quoi ?

Je viens de perdre les battles de The Voice. Bruno Berberes me dit « tu as perdu mais tu as tout gagné ». Je suis sur la route, je suis heureux de rentrer en Alsace chez moi où je suis bien mieux qu’à Paris. Au même moment, on m’appelle. C’est le producteur de Zaz et il me dit qu’il a une chanson à me proposer. Il me dit que je devrais écouter ce titre, que je colle parfaitement à cette chanson.

Je lui explique que si cette chanson ne me correspond pas, je ne la chanterais pas. Une fois rentré à la maison, j’écoute cette chanson et je le rappelle direct. Je lui dit « mais bien sûr Monsieur que j’ai envie de la chanter cette chanson ! ». Trois jours plus tard, me voilà à Lyon en train d’enregistrer le titre. Deux semaines après, la chanson entre en radio.

Est-ce que tu prends toujours autant de plaisir à chanter cette chanson ?

En vérité des fois elle me saoule cette chanson. Mais je me dis aussi, que je n’ai pas le droit de ne pas prendre de plaisir à la chanter. Aussi, le public l’aime tellement et l’attend. Sans eux, on ne serait pas là.

Tu sembles être extrêmement reconnaissant envers la vie, envers le public. Tu le verbalises assez souvent. Pourquoi à ton avis ?

J’aime les gens. Seul on ne fait rien. Je dois tout à mes parents aussi. Je n’aime pas la méchanceté, je donne juste beaucoup d’amour. On se doit tous de se porter les uns les autres.

En parlant de lien de parenté, il y a aussi une famille importante pour toi, c’est ta famille de scène à tes cotés depuis le début. Est-ce que c’est une façon de garder les pieds sur terre ?

Je suis tellement têtu tu sais, c’est impossible que je change. Pour moi tout ça ce n’est que de la musique, ce n’est pas un rêve. C’est le travail qui nous a permis d’en arriver là, même si il y a une part de chance aussi évidemment. On est bien plus solides quand on est ensemble, on est heureux.

La scène, c’est l’endroit où tu te sens le mieux ?

C’est un des plus beaux endroits c’est sûr. Mais je suis aussi très bien chez moi, je suis très bien dans ma forêt, je suis très bien sur ma moto aussi (rires). Ce qui est sûr, c’est que moi je suis bien avec les gens. J’ai besoin de parler et de communiquer !

Tu as un débit de parole incroyable.

Je suis désolé, pardon !

Ne t’excuse pas ! Tu sais pourquoi tu parles si vite ?

Au début, c’était une façon de dissimuler mon stress tu sais. Avec le temps, c’est juste que j’ai tellement de choses à dire, qu’il faut que ça sorte quoi ! Alors je débite, je débite.

Sur le titre « Si j’avais su », Tim Dup apparait dans les crédits. Comment l’as-tu rencontré ?

La chanson « Mourir vieux » est incroyable. Elle défonce cette chanson. Pour autant, je n’ai pas cherché à le rencontrer. Par contre, un jour je me retrouve dans une soirée, avec plein de musiciens. Quelqu’un se met au piano, et c’était lui. Il ne chantait pas ses chansons, du coup je ne l’ai pas reconnu. Je ne savais même pas à quoi il ressemblait physiquement de toute façon. Ce sont les belles rencontres qui font les belles chansons.

Photo : Jim Coral.

L’accordéon te définit depuis le début. C’est envisageable de chanter sans cet instrument ?

Non c’est impossible. Je ne m’en séparerais jamais.

Quel regard portes-tu sur les précédents albums ?

Beaucoup de joie, de pleurs. Beaucoup d’émotions en fait. Ça m’a permis tellement de choses. J’ai grandi grâce à tout ça, ça m’a permis d’aller mieux. Aussi, j’ai beaucoup voyagé.

En sept ans de carrière, est-ce que tu as gardé l’enthousiasme et la spontanéité de lorsque tu chantais dans la rue ?

Bien sur ! Parfois elle est même plus forte je crois. Aujourd’hui, j’essaie de rester frais et de garder la tête sur les épaules. Je n’ai plus le droit de me plaindre. Aussi, tu peux compter sur ma mère pour que je garde bien les pieds sur terre.

On peut te souhaiter quoi pour l’année 2023 ?

Que la vie soit belle et qu’on avance tous ensemble !

Découvrez « Si j’avais su » de Claudio Capéo :