La nouvelle sensation belge Pierre de Maere vient de sortir un nouveau clip nommé “Un jour je marierai un ange”. L’occasion pour aficia d’aller à la rencontre de cette future “superstar”…
À seulement 20 ans, Pierre de Maere rêve de devenir une superstar. Et il a tout pour… Désormais signé sur le label Cinq 7 (Aaron, Kalika, Philippe Katerine, TERRIER…), l’artiste belge a bien l’intention de briller.
Après “Regrets” (qui a tout d’un énorme tube) et “Menteur”, le jeune homme dévoile “Un jour je marierai un ange”, nouvel extrait d’un EP qui paraitra en janvier prochain. Plutôt que des blablas, découvrez sans plus attendre l’interview de l’artiste…
Pierre de Maere : l’interview…
Salut Pierre ! Tu es quelqu’un qui fait beaucoup de choses. Comment te présenter ?
Alors, tout d’abord, je m’appelle Pierre de Maere, prononcé “Mare” et non pas de “Maere” comme les français peuvent me le dire 😉, et j’ai 20 ans. Je suis belge et je suis auteur compositeur interprète. Mon premier single “Regrets” a 7 mois, puis “Menteur” et aujourd’hui, à l’heure où je te parle, cela fait une heure que “Un jour je marierai un ange” est sorti, et j’en suis très fier.
La musique a toujours été qu’un échappatoire, le soir quand je rentrais à la maison, et parce que le reste m’ennuyait. Je n’avais aucune ambition dans la musique. J’ai toujours voulu devenir une resta, cela a toujours été une volonté naturelle. Ça aurait pu être dans un autre domaine, mais la musique semblait être un bon chemin pour ça.
Je suis passé d’amateur à professionnel on va dire depuis un an, lors de la signature sur le label Cinq 7, qui a eu lieu un peu sur un coup de chance.
Attends, je me permets de t’interrompre, comment ça un coup de chance ?
J’avais publié en mars 2020 un morceau qui s’appelait “Potins absurdes”. C’était la première fois que je chantais en français. J’étais à ce moment-là à l’école de la photographie, et je n’étais pas fan de l’enseignement sur place, ni des gens.
Les gens en art, c’est un vrai délire 😅. J’ai laissé passer mon année et j’ai fait ce morceau sur un coup de tête, sans doute parce que je trouvais que c’était cool de chanter en français. Donc j’écris ce morceau, que je ne trouvais pas si mauvais à l’époque, aujourd’hui j’ai une toute autre vision des choses, et j’avais besoin d’intention. Donc je le publie sur Spotify et YouTube.
Et de là, que se passe-t-il pour toi ?
C’était une très bonne idée de le publier ici, d’ailleurs, parce que c’est comme ça que des gens te découvrent par hasard. Mon titre est tombé un mois plus tard dans les oreilles de trois personnes issus de l’industrie du disque et que je ne connaissais absolument pas. À à savoir Théo, mon directeur artistique qui m’a signé, Nicolas, mon manager, et un type, Jimmy qui travaille chez Colours et qui s’occupe du contenu.
Tout s’est enchaîné très très vite. Théo trouvait le projet hyper cool, intéressant. À l’époque je n’avais qu’une maquette ou deux de “Regrets”, et d’un autre morceau, qui, finalement, ne sortira jamais.
Je lui envoie ça, ça lui plaît, et ils décident de faire un bout de chemin avec moi. C’est à partir de ce moment-là qu’ils m’ont suggéré d’arrêter l’école, de prendre une année (ou plus) pour me laisser la chance et saisir cette opportunité.
À partir de là, tu t’es dis, ‘ok, ce n’est plus de la rigolade, on va faire les choses de façon plus sérieuse’ ?
Disons qu’à partir de là, il y avait un vrai cadre professionnel. C’est rassurant. Dorénavant, je fais de la musique un peu tous les jours. Pour la première fois de ma vie, je me lève et je dois écrire.
Ce qui change c’est la façon de voir la musique, et la façon dont je la vis. C’est parfois plus un devoir qu’un plaisir, mais j’arrive à combiner le tout généralement. Il y a des deadlines; j’ai horreur des deadlines 😀, mais sans elles, on n’avance pas.
Finalement, ce sont les morceaux “Judas” et “Potins absurdes” que tu as écrit et produit dans ton coin qui ont fait que tu en es là aujourd’hui…
Oui exactement, sur YouTube et Spotify. N’importe qui peut publier ses œuvres sur Spotify à l’heure d’aujourd’hui. J’étais déjà accompagné à cette époque de mon grand frère, Xavier, qui est ingé-son, qui enregistre, mixe et masterise. Et puis surtout, il me motive constamment. On est deux personnalités assez fortes. S’il y avait une comparaison à faire, dans la fable ‘La Cigale et la fourmi’, je suis plutôt la cigale qui n’en branle pas une… Et lui est plutôt la fourmi qui est au taquet pour travailler. C’est notamment grâce à lui tout ça !
En résulte que depuis la signature, j’ai écris 10 morceaux à peu près, dont 5 qui sortiront sur un EP en janvier. Avant tout ça, j’écrivais deux morceaux par an, là je suis passé à 10. Mon équipe aimerait que j’écrive davantage 😅. C’est pas mal !
Si je compare tes deux premiers titres (sortis en indépendants) avec “Regrets” que tu as sorti sur le label Cinq7, je remarque une étape de franchie en termes de prod’. Est-ce dû à ces changements ?
En fait, le label n’a rien à voir avec l’aspect créatif. Il n’a pas joué un rôle gigantesque. “Regrets” a pris un step up parce qu’il a été reproduit plus tard. C’est en faisant des erreurs que l’on apprend et que l’on devient meilleur. Et le temps a joué un rôle majeur…
La particularité du label, et je ne dis pas que c’est le cas de tous les artistes, c’est qu’il nous laisse une liberté inouïe, qu’il n’impose absolument rien, et que si je veux travailler avec quelqu’un, ils le financeront si c’est finançable, mais il ne m’imposait rien du tout.
On a fait de la musique de la même façon. C’est juste que cela s’est passé un an plus tard et qu’on a eu le temps de s’affiner l’oreille, tout ça. Et pour être tout à fait honnête, sur “Un jour je marierai un ange”, on s’est fait aider par Marsö (Valentin, ndlr) qui est producteur, qui travaille sur pas mal de projets assez cool.
À ce moment-là, j’arrive avec un produit assez fini, mais on sent qu’il y a moyen de passer encore une étape, au niveau professionnalisme, au niveau des sons que l’on utilise, d’une batterie peut-être un peu plus punchy, des trucs comme ça. Et donc, on a travaillé avec Valentin sur ce morceau-là, et sinon le reste tout en indépendance. En termes de méthode, rien n’a changé. C’est juste qu’on se prend un peu plus au sérieux !
J’aimerais évoquer ce roulement des R qui fait toute ta particularité. Est-ce qu’il est forcé ?
En parlant, il m’arrive de rouler mes R, maintenant, ce n’est pas forcé dans le sens où cela n’a jamais été réfléchi, je ne me suis jamais dis “tiens, on va en faire une caractéristique marketing”…
Mais cela le devient quand même, même peut-être inconsciemment finalement…
C’est le cas parce que les gens en parlent et que ça permet de caractériser le projet. Mais à l’époque, quand j’ai sorti “ Potins absurdes”, il y avait déjà ces R roulés, qui étaient déjà forts, et qui sont d’autant plus forts sur “Regrets”. Pour la simple et bonne raison que je trouve ça beau, je trouve ça plus chantant, plus esthétique…
Mais ce n’est que mon point de vue, certains détestent, et c’est très bien. Il faut qu’il y en ait qui détestent, sinon ils n’en parleraient pas. Mais, les R roulés sont par exemple moins présents sur “Un jour je marierai un ange”. Sans explications. C’est d’une chanson à une autre. Je trouve ça plus chantant, plus fluide en fait. Je trouve ça chiant ‘Migraine’ sans le R roulé…
Alors justement, peux-tu me parler de ton nouveau single “Un jour je marierai un ange” qui vient de sortir ?
C’est un morceau que j’ai écrit il y a un an déjà. C’était à une époque où je suis tombé pour la énième fois sous le charme d’un personnage fictif d’un dessin animé, ‘Skam’. Ce n’est pas fou mais c’est culte chez les teens. Je me suis fait la réflexion que ce personnage avait une dimension très angélique, très douce, pleine de tendresse, profonde et pas inintéressante.
Et je me suis dis “Pierre, essayes de combiner toutes ces caractéristiques humaines, psychologiques dans la vraie vie”, parce que cela n’existe pas quelqu’un de beau et d’intéressant. Souvent, les gens beaux ne sont pas intéressants car ils n’ont pas fait l’effort d’être intéressants étant jeune. Le mieux est de devenir beau vers l’âge de 17, 18 ans, comme ça tu as eu le temps de devenir intéressant, et voilà.
Et bref, ça parle un peu de cet amour impossible puisque c’est un personnage télévisé qui n’existe pas et dans les refrains, je me laisse aller à une douceur et d’un peu d’espoir, quelque chose de très onirique, céleste, romantique, et même à travers la prod et du mood qui se dégage. Et puis les couplets par contre, il y a un contraste qui est créé où l’on revient sur Terre, ils sont nettement plus négatifs que les refrains et je me rends compte que tout ça n’existe pas.
Du coup, je me dis « aussitôt le jour se lève, je m’en vais faire un tour et je rêve, dans l’amour n’existant pas qui pourtant m’attristera”. Ça parle justement de cet amour impossible et qui finira par m’attrister. En fait, ça parle un peu d’une quête inatteignable.
Le clip est nettement plus esthétique que les précédents, il faut se l’avouer. Quelle était l’idée ?
J’étais un peu frustré sur les précédents clips dont je suis raisonnablement content, car ils se déroulaient dans un seul et même lieu. J’avais envie cette fois d’arriver avec un tableau fort, plusieurs tableaux forts ! Avec des images que tu vois et que tu retiens. C’est mémorable, il se passe quelque chose. Le clip raconte une histoire.
Après, je veux que ce soit libre d’interprétation, je ne veux pas orienter le spectateur, je veux que chacun puisse imaginer ce qu’il comprend. Même chose dans les visuels. C’est aussi pour ça qu’on n’a pas montré le visage de l’ange. Je voulais que chacun imagine son ange à lui. Et aussi parce que l’ange n’est peut-être pas beau en vrai, ou peut-être plus beau que moi 😉.
J’avais envie de tableaux forts, de poésie que je retrouve encore davantage par rapport aux précédents morceaux, quelque chose d’assez surréaliste et romantique. C’est trop beau, j’adore ! Je voulais retranscrire cette idée-là, avec un côté dramatique aussi, parce que le clip n’est pas non plus tout rose tout joyeux, et parce que le morceau ne l’est pas non plus. Et je suis globalement content, je pense qu’on est monté un peu en grade en termes d’intensité, au niveau des plans.
Qu’est-ce que tu répondrais aux gens qui mettent en commentaires sur tes réseaux “Mais je crois qu’on a trouvé notre nouvelle pépite depuis Stromae” ?
C’est toujours très très touchant, très gentil, très charmant, mais il ne faut pas ! Car mettre des noms à côté des uns des autres, cela irrite les gens.
Pas moi, évidemment, je suis charmé, mais tu sais, les boomers sur Facebook, quand ils voient “le futur Stromae” sur Têtu ou sur RTL Info, tu as juste tous les boomers qui vont s’acharner dans les commentaires en disant “c’est quoi cette merde”, ça va énerver les gens et je n’ai pas envie d’énerver les gens.
Et donc les comparaisons, c’est tout à fait cool, et flatteur, mais je pense que chaque artiste a envie de se créer son propre chemin, son propre nom, sans être affilié à n’importe qui.
Est-ce que tu rêves de devenir une superstar ?
Ce n’était pas encore assez clair 😅 ? Le rêve, c’est un fantasme. Je sais très bien que d’être une superstar il y a mille et une contraintes et trucs chiants. Non, ce dont je rêve c’est d’arriver dans n’importe quelle salle et n’importe quelle pièce sur Terre et de me sentir à l’aise.
Souvent, quand tu es une superstar, c’est ce que tu ressens, d’être chaleureusement bien accueilli partout. Ce rêve, il est ancré en moi depuis l’âge de mes 7 ans, et si je n’y parviens pas, c’est la honte. Je ne sais même plus pourquoi je me suis dit qu’il fallait le faire, mais il faut le faire. Allons au bout des choses, je vais y arriver et ça va le faire. Puis être une superstar c’est trop bien, tu es invité à toutes les fêtes, tu es invité par qui tu veux. J’attends que ça, en fait. Là c’est chiant, je suis très impatient.
J’ai ouï dire que ce que tu préparais était lourd pour la suite, c’est vrai ?
J’ai balancé il y a quelques semaines un extrait d’un drop, d’un outro, sur Instagram, d’une chanson. Mais n’allez pas croire que je fais toujours des drops dans mes morceaux…
Je prépare un EP de cinq titres qui sortira en janvier. Il y aura une chanson un peu plus produite en effet. Et sur l’album que je prépare en ce moment même, je ne sais pas s’il y aura forcément un drop électro, cela pourrait arriver, mais ce n’est pas dans l’ADN du projet si je pense à des mots clés. Ce n’est pas ce qu’il me viendrait en premier.
Ceci dit, j’aime beaucoup. J’aimerais bien faire danser, je trouve ça magique, mais j’ai beau essayer je n’y arrive pas. Un jour, vous aurez un banger où on pourra danser, mais pas tout de suite !
Et enfin Pierre, chez aficia on est précurseur des nouveaux talents. Qu’est-ce que tu as découvert récemment un artiste que que tu as envie de nous faire écouter ?
J’ai pensé à un artiste en développement que je recommanderais et j’ai choisi le duo OJOS dont la chanteuse n’est autre que ma claviériste sur scène ! Ce choix n’a rien d’un coup de pouce entre amis, je suis réellement tombé sous le charme de la musicalité du projet quand j’ai découvert leur unique EP il y a quelques mois.
C’est un mélange de mille choses, de chaleur venue tout droit d’Amérique du Sud, d’influences trap, électro, indie ! Ce sont des textes comme je les aime : poétiques, travaillés, qui laissent libre cours à l’imagination de l’auditeur ! Mon morceau coup de coeur est “Ouragan”…