Concert - © Josh Sorenson
Concert - © Josh Sorenson

Festival de la Paille 2018 : une pause musicale exquise

Loin d’être lassé par les deux premiers périples au Festival de la Paille, aficia s’y est rendu une nouvelle fois, sous un soleil de plomb. Retour sur un joli week-end musical.

Ce vendredi 27 et samedi 28 juillet, 24.000 personnes se sont donnés rendez-vous pour participer au Festival de la Paille, en plein cœur de Métabief. Ici, les pistes de ski prennent une autre dimension en été, et le dénivelé naissant permet alors de surplomber la scène principale. Une configuration idéale pour profiter au maximum des artistes.

Des artistes il y en a eu, et d’ailleurs, quand on a demandé un avis sur la programmation, nombreux ont osé avouer que la grande majorité des chanteurs allait être de la pure découverte pour eux.

Ofenbach pour illuminer la nuit…

Et le premier jour a déjà tenu toutes ses promesses, avec de grosses têtes d’affiche. On pense évidemment à la folk d’Asaf Avidan, et sa voix qui perce l’air de façon unique. Un peu plus tard dans la soirée, c’est le très attendu Ofenbach qui a fait danser une foule des plus denses. Les deux amis ont joué avec les rythmes, alternant les moments calmes et les secondes plus déjantées. Entre temps, il y avait eu un peu de douceur, avec le reggae plein de sagesse orchestré par Tiken Jah Fakoly. Le public se laisse vaciller, les paroles se boivent. Le rock a entamé les hostilités pour ce festival. HollySiz a enflammé la grande scène avec son énergie et un côté rock rétro, tandis qu’Onix s’est occupé de chauffer les premiers festivaliers. Dans le genre local et moins médiatisé, on a été surpris par la puissance de The Wan, et l’aspect vocal langoureux du chanteur de Bigger.  Une pause rap avec la fraîcheur des types de l’Or du Commun, et puis en fin de soirée Horskh motivait une dernière fois les fêtards avec un mélange exquis de métal et d’électro.

La folie Mat Bastard, la douceur d’Imany…

Le samedi, on est reparti sur les mêmes bases avec une lignée musicale plutôt diversifiée. Les influences urbaines se sont démarquées, notamment grâce à Gaël Faye, qui a déballé une poésie vraiment captivante. Dans un autre style de rap, la star belge Roméo Elvis a fait parler son jeu de scène, entre morceaux explosifs et moments d’émotions. On a eu aussi des sacrés contrastes musicaux. Après avoir succombé au charme d’Imany, on ne pouvait que se laisser transporter par le rock particulier de Mat Bastard, et surtout par la façon dont il vit ses morceaux. Assez impressionnant. Il y avait aussi du bon monde côté petite scène, avec Les forces de l’orge, qui sentait bon l’artisanal, avec des textes bavards et dénonciateurs. On n’oublie pas le savoureux cocktail offert par La Cafetera Roja, groupe de tous les horizons qui font du hip-hop et du rock deux musiques complémentaires. S’il y a bien une troupe qui s’est démarquée, c’est celle des Gypsy Sound System, en nous embarquant dans un voyage loufoque. La nuit a été intensive et dansante, grâce au punk appuyé de Papertank, puis grâce à l’électro galactique de Joris Delacroix. Le jeune Montpelliérain nous a littéralement fait changer de planète avec ses sonorités exaltantes…

Bref, ça en devient une habitude mais cette édition de La Paille est une nouvelle réussite, dans beaucoup de domaines. Car oui, le Festival de la Paille, c’est aussi une bonne adresse pour découvrir la bouffe et les boissons locales, d’apprécier des artistes peu médiatisés, et de discuter de manière totalement décomplexée avec la première personne que vous croisez…

Festival de la Paille 2018 - © Rémi Tschanz