Julie Zenatti
(c) Victor's Song

Julie Zenatti “déhanche” et électrise le Trianon

Sur les routes de France et de Belgique pour présenter les couleurs de son dernier opus, Julie Zenatti était de passage au Trianon. aficia a assisté au concert et vous raconte sa soirée !

En janvier 2021, Julie Zenatti dévoilait Refaire danser les fleurs, un huitième disque studio coloré et calibré pour résonner sur scène. Teinté de sonorités pop aux influences des décennies 1970 et 1980, ce recueil de treize pistes se révèle très abouti à travers des pistes enivrantes telles que “Tout est plus pop”, “Refaire danser les fleurs” et “Paisiblement fou”.

Alors qu’elle se réjouissait de partir à la rencontre du public avec ses nouvelles chansons l’année passée, l’artiste a été contrainte de reporter et annuler plusieurs dates en raison de la crise sanitaire. C’est donc avec une hâte non dissimulée que Julie Zenatti opérait son retour scénique dans la capitale, au Trianon, ce dimanche 6 février 2022.

De grandes retrouvailles

Le spectacle s’ouvre sur une version électrisante et fascinante de “Nuage”, extrait du dernier disque. Un premier pari osé mais particulièrement convaincant tant cette chanson n’est pas spontanément celle à laquelle nous pourrions songer en guise d’introduction d’un concert. Il faut dire que Refaire danser les fleurs est joliment mis à l’honneur sur ce tour de chant grâce à des réorchestrations résolument pop-rock. “Tout est plus pop”, “Paisiblement Fou”, “Comme un pirate en mer” ou “Pour nos p’tits cœurs qui flanchent” sont autant de moments qui fédèrent le public, peu avare en standing ovation ce soir-là.

Le premier point d’orgue de la soirée est la communion entre Julie Zenatti et son public lors de l’interprétation de la sublime ballade “Refaire les fleurs”. Émue, l’artiste confiera même qu’il est trop tôt pour pleurer en apercevant les très nombreuses affichettes brandies par les fans en témoignage de leur fidélité à la belle histoire de l’artiste, débutée il y a plus de vingt ans, et en écho aux paroles de la chanson : “Toujours les mêmes mais en couleurs”.

Un concert festif

Si la scénographie se révèle léchée, sublimée par des jeux de lumières élégants, Julie Zenatti parvient incontestablement à faire oublier ce décor par ses qualités d’interprète mais aussi par sa prestance. Les artifices ne sont qu’un supplément d’âme de ce concert qui trouve tout son intérêt dans la formation organique et énergique composée par la chanteuse et ses trois comparses.

Pendant plus d’une heure et demie, l’artiste ouvre la boite à souvenirs en reprenant l’incontournable “Si je m’en sors” qui a scellé la rencontre avec le public mais aussi “Comme vous”, “Les amis” ou “Je voudrais que tu me consoles”. Julie Zenatti joue avec les rythmes et embarque l’auditoire dans un concert oscillant entre émotions, intimité et instants pêchus. Point d’honneur aux réorchestrations de “Comme une geisha” et “Je suis une princesse” qui offrent deux lectures particulièrement intéressantes de ces pistes mais surtout deux temps forts au spectacle.

En conclusion…

Tantôt agenouillée au devant de la scène, proche de son public, tantôt débordante d’énergie en déambulant d’un bout à l’autre, Julie Zenatti est un électron libre. Très loin des clichés qui pourraient coller aux chanteuses à voix, l’artiste mise sur le partage, n’hésitant pas à interagir avec la salle et à la faire chanter. Sur scène, les chansons gagnent en intensité et nombreuses sont celles qui profitent d’outros instrumentales extrêmement efficaces.

De cette soirée haute en couleurs, aucune fausse note ne se dégage mais uniquement des éclats de voix. Le spectacle s’achève brillement sur un moment suspendu lorsque l’artiste, perchée dans une boule à facettes, interprète “Plein phare” devant une audience attentive, avant de nous faire danser une dernière fois sur le prometteur “Déhanche”.