Loïc Nottet : faut-il écouter ‘Sillygomania’, son nouvel album ?

Loïc Nottet est de retour dans les bacs avec Sillygomania, son second opus. Faut-il écouter ce nouveau format ? Réponse avec aficia.

Si Loïc Nottet a eu l’occasion de briller sous le feux des projecteurs de ‘The Voice’ en Belgique, c’est avec sa participation au Concours Eurovision de la Chanson que nous avons eu l’occasion de réellement le découvrir. C’était en 2015 avec le titre “Rhythm Inside”…

Depuis, le jeune homme a fait du chemin ! Ce chemin est notamment marqué par la sortie en 2017 de Selfocracy. Un premier album plus que prometteur, largement salué par la critique est qui s’offre, en France, un Disque d’Or pour l’équivalent de 50.000 ventes.

Loïc Nottet avait l’occasion d’y exposer une voix totalement hors du commun et immédiatement reconnaissable, mais également un univers riche, atypique et sombre. De “Million Eyes” à “Mud Blood”, il avait largement fait battre nos cœurs.

Loïc Nottet, tout simplement…

Son nouvel album, le public l’aura très largement attendu. En effet, le premier single, “On Fire”, date déjà de novembre 2018. Il profitera de l’année 2019 pour exposer “29” puis son projet d’Halloween “Candy” pour nous mettre l’eau à la bouche, expliquant par la même occasion son futur opus dans l’une de nos interviews.

Entre temps, “Heartbreaker” arrive pour nous surprendre et nous faire danser avant de passer en mode confinement et obligeant Loïc Nottet à revoir ses plans. Qu’importe. Loïc Nottet garde espoir, trépigne d’impatience à l’idée d’exposer Sillygomania au public comme il avait eu l’occasion de le montrer lors de notre Live Session ‘At Home’ juste après la sortie de “Mr/Mme”, le seul titre en français de son répertoire et une claque musicale grandiose.

Mais c’est quoi alors la genèse de ce projet ? Ce nom un peu étrange, Sillygomania ? Encore une fois, lors de notre récente interview, Loïc Nottet nous explique que c’est lui, que c’est son joyeux bordel et que c’est un album plus lumineux… Et il ne nous aura pas menti.

Sillygomania, entre ombre et lumière…

Si Selfocracy était dans une ambiance dark, Sillygomania risque de surprendre par la porte que Loïc Nottet ouvre pour faire entrer un peu de lumière dans son univers. Mais ne fuyez pas pour autant ! Le jeune chanteur Belge ne vient pas nous livrer avec Sillygomania un album à la pop trop sucrée, il distille simplement son état d’esprit, oscillant entre l’envie de danser et celle de plonger dans une douce torpeur, une certaine mélancolie.

Car c’est là le pari audacieux de Loïc Nottet avec son nouvel opus. Franchir de nouvelles frontières et ne pas s’imposer de barrière. Passer d’un sentiment à un autre, être plus lumineux mais sombre à la fois. Plus optimiste, peut-être, mais réalise et fataliste aussi, même quand il parle d’amour.

Loïc Nottet avait eu l’occasion de nous le dire : sa couleur préférée c’est le noir. Son monde artistique en reste le parfait reflet. Il est sombre, pas forcément optimiste quand il porte son regard sur notre société et ses failles. Et pourtant il arrive à apporter une belle énergie, des touches de lumière, une once d’optimisme dans son joyeux bordel.

Loïc Nottet de “Sillygomania” à “Mr/Mme”

On entre dans le bal avec le titre éponyme qui confirme que Loïc Nottet aime les grandes mélodies, le cinéma et ainsi planter un décor. Un fil rouge, certe moins présent que sur Selfocracy, mais qui impose l’ADN de l’album dès le début.

On navigue rapidement sur les efficaces “On Fire” et le surprenant “Heartbreaker” qui n’a pas fini de nous faire danser avant d’explorer le dansant et langoureux “Rosa Maria” qui montre encore une fois l’envie de Loïc Nottet d’explorer de nouveaux horizons et de surprendre son auditoire. Cette énergie ne le quitte pas quand “Liar” arrive à nos oreilles.

Déjà 5 titres sur les 14 qui tissent un album ou Loïc Nottet expose ses peurs et son refus de grandir. Un artiste qui marche dans les pas de Peter Pan, qui rêve d’un autre monde, tant pis si au final cela ne reste qu’une douce utopie.

Mais si Loïc Nottet donne le rythme, il se fait aussi parfois plus doux et puissant dans l’intention, dans la voix, dans les sentiments. Il suffit pour cela d’écouter “Cry Out” ou “Gun” pour s’en rendre compte. Quant à “The One”, le titre aurait très bien pu être chanté et composé par Sia…

On se régalera au passage avec “Doctor” et “Candy” tandis que l’on ne se lasse pas de “Mr/Mme”. Un simple titre qui s’habille de la présence d’un piano mais qui ne laisse jamais de glace. Toute la puissance de ce seul titre en français passe par une interprétation puissante, aussi dévastatrice qu’un tsunami, et la beauté d’un texte simple mais introspectif et poétique à la fois. La plus belle conclusion que pouvait apporter Loïc Nottet à ce second opus.

Découvrez Sillygomania, le nouvel album de Loïc Nottet :

Loïc Nottet - Sillygomania
Verdict

Nous avions beaucoup aimé Selfocracy. En toute logique nous avions hâte de découvrir la suite des aventures musicales de Loïc Nottet. Et il faut bien le dire : avec Sillygomania il confirme la donne !

Il y a du talent chez ce jeune homme, lui qui aime maîtriser chaque pan de son univers, lui qui a 50.000 milles idées à la secondes et autant de projets en poche. La production est efficace, le rythme jamais lassant et la voix est celle d’un interprète de talent.

Loïc Nottet fait avec Sillygomania la preuve qu’il sait rester le même mais en prenant de nouvelles routes, parfois déroutantes. Un artiste qui sait vivre avec son temps, allez là où le vent le pousse et sans jamais rien s’interdire. C’est brillant dans la composition, dans les texte, dans la construction narrative et dans cette voix unique, atypique et addictive.

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