Clou - © Marta Bevaqua
Clou - © Marta Bevaqua

Clou en interview : “Les Victoires de la Musique représentent une sorte de validation de mon travail par la profession”

Entre la sortie de son EP, son album et sa première nomination aux Victoires de la Musique… aficia est partie à la rencontre de Clou pour parler de sa musique mais aussi de cette grande cérémonie à venir ! 

2020 aura été une année productive pour Clou ! Entre ses différents projets : Comment (EP – mai 2020) et Orages (Album – septembre 2020) s’ajoute sa conviction à livrer une musique en phase avec elle-même. Tout ce travail lui a permis de rencontrer un public et d’avoir l’opportunité d’être dans la course des nominées aux Victoires de la Musique dans la catégorie Révélation Féminine de l’Année

Un parcours très riche dont aficia a tenu à découvrir et retranscrire à l’approche de la grande soirée des Victoires de la Musique. Une cérémonie importante pour la carrière de l’artiste qui aura lieu le 12 février prochain à la Seine Musicale (Paris). 

Clou : l’interview…

Sur aficia, on parle de toi comme une artiste pleine de douceur, de simplicité et solaire. Es-tu d’accord ? 

(rires) C’est des compliments, je ne vais pas dire non ! C’est super gentil. 

Toi, personnellement, comment tu te décrirais et comment tu décrirais ton univers ? 

C’est super dur ! Je n’ai jamais réussi à répondre à cette question. Je dirais que je suis une personne pleine de contraste. Ma musique pareil, c’est très contrasté. Il y a des textes qui sont durs, très personnels avec des sujets pas faciles. La musique est plutôt enjouée, pop, positive… Ce sont des chansons qui sont épurées malgré tout. En cela, on retrouve quelque chose de simple. 

Est-ce important pour toi d’être en phase avec qui tu es ? 

On ne peut pas faire autrement surtout quand on fait quelque chose d’artistique. En tout cas, moi, c’est comme ça. On parle bien que de ce que l’on connaît. Je ne vais pas commencer à inventer, bien sûr que je pourrais. Je peux le faire mais est-ce que je vais avoir envie de la chanter après ? Ce n’est pas certain.  

L’un de tes titres “Comme au cinéma” parle de ton envie de vivre comme au cinéma. Est-ce qu’aujourd’hui la musique marque tes pas ? 

(rires) Oui carrément ! Même si les concerts sont arrêtés, cela a été mon but de penser et faire de la musique toute la journée et que tout soit autour de l’écriture et de la composition. Ma vie s’articule autour de ces deux choses-là. 

Tu as quand même pu bien exploiter la composition et la production en 2020 avec la sortie de ton EP Comment et de ton album Orages. Ça a été une année chargée ?

Tout à fait ! Malgré le contexte, on a réussi à exister et l’album continue de vivre. Je suis contente malgré tout. 

Est-ce que le scénario qui est en train de s’écrire te plaît jusqu’à présent ? 

Oui. Même si je n’avais pas prévu le scénario catastrophe du contexte mondial (rires). Mais le casting est très bien. L’entourage que j’ai et avec qui je travaille j’en suis très fier et je les trouve merveilleux. J’ai beaucoup de chance. Ça change tout de bien être entouré.

Ton album Orages est sorti le 18 septembre 2020. Comment tu le décrirais en un mot ?

Orageux ! (rires)

Quelle est la genèse de l’album et que veux-tu que les gens retiennent ?

C’était vraiment écrire quelque chose d’authentique. Avant toute chose, quand on fait un album, on ne se sait pas si on veut en faire d’autre. On met beaucoup de choses dedans : de l’espoir, de l’émotion. On a envie de parler de tout, de tous les sujets qui me tiennent à cœur. Ce sont des chansons qui parlent de ce que je ressens, de mon orage personnel, de mon parcours, des difficultés bien-sûr, de moments hyper joyeux. Ça parle de questionnement, d’agacement, de colère. C’est très authentique, ça me ressemble beaucoup.  

Découvrez Orages, le premier album de Clou

Justement, n’est-ce pas compliqué de maîtriser et de trouver une cohérence entre les titres malgré le désir de vouloir tout montrer ?

Si, c’est compliqué. C’est avec la maison de disque que l’on gère ça. Le choix des titres, combien on en met dans un album… Là, on a fait un album très court. Il y a 11 titres parce que cet album est comme une carte de visite. C’est un portrait chinois de ce que je suis capable de faire et de ce que j’ai envie de montrer. Maintenant que les personnes n’achètent plus vraiment d’albums, ils écoutent quand même en streaming. Ça fait 40 minutes de chansons. C’est pas mal comme temps. 

Tu as été accompagnée de Dan Levy qui t’a aidée à aller plus loin dans ta façon d’écrire et de composer, mais également dans la production. À quel point a-t-il été important dans la manière de retranscrire tes émotions, ton histoire ? 

Dan a été un coach. Il a fait un travail délicat avec moi. Un éditeur c’est quelqu’un qui écrit et ne compose pas à ta place. Il te guide. Je lui envoyais mes chansons régulièrement et il me répondait des phrases très simples, mais très concrètes sur ce qu’il ressentait. Ses retours m’ont permis d’améliorer mon écriture et ma composition. 

Destination les Victoires de la Musique pour Clou !

Tu es nominée en tant que Révélation Féminine de l’Année au côté de Yseult et Lous and the Yakuza aux Victoires de la Musique. Déjà félicitations ! Quelle a été ta réaction quand tu as su que tu étais nominée ? 

J’ai été très émue. J’ai eu une réaction d’émotion et de joie. Quand les larmes se mêlent au sourire. Une joie que j’avais envie de partager avec les personnes qui travaillent avec moi. On est une équipe. Je ne suis pas seule. 

C’était une manière pour moi de recevoir symboliquement un message comme quoi je ne m’étais pas trompé, que j’ai bien fait de faire de la musique.

Clou

Pour toi, que représentent les Victoires de la Musique ? 

Ça représente beaucoup de choses. Tout d’abord, les Victoires de la Musique représentent une sorte de validation de mon travail par la profession. Comme ci la famille de la musique m’accueillait. Ça valide aussi des choix de vie. J’ai changé de carrière, la musique j’y suis venu assez tard au niveau professionnel. C’était une manière pour moi de recevoir symboliquement un message comme quoi je ne m’étais pas trompé, que j’ai bien fait de faire de la musique.

Après, c’est un feu d’artifice intérieur assez permanent. C’est ça que ça représente. C’est une chance de montrer mon travail, de le mettre en lumière même si c’est court, ça change tout. Le fait que le grand public découvre ma musique, c’est très important pour moi.

On est à 17 jours de la cérémonie, dans quel état d’esprit es-tu ?

Je fais jour après jour. Je suis vraiment philosophe. Évidemment que c’est un stress dingue. On ne dort pas toujours très bien… C’est assez énorme ! J’essaye de ne pas anticiper. Là tu me dis 17 jours, ça me donne le vertige. Je pense d’abord à ce que je vais faire aujourd’hui et on verra ensuite… 

Il n’y a pas un stress supplémentaire de se produire dans une salle vide ?

Le plus dur c’est que j’ai fait tellement peu de concerts en 2020 que là, le public va voir une personne qui n’en a pas beaucoup fait. Bien sûr, jouer dans une salle vide c’est étrange. J’ai joué au Bataclan pour France Inter en juin dernier, la salle était vide, c’était un peu étrange durant trois minutes et après tu oublies.  

Qu’est-ce qui d’après toi à fait que tu as réussi à accéder à cette belle place de nominée aux Victoires de la Musique ?

C’est pleins de facteurs ! C’est un prisme, un faisceau de choses qui font que tu es là. Il n’y a pas de recette miracle. La seule chose, c’est que mon album j’en suis fière. Ça a joué que mon album soit comme ça et ça a sûrement parlé. 

Tu connais Vianney et vous avez partagé quelques scènes ensemble. Il a d’ailleurs été nominé plus d’une fois aux Victoires de la Musique et il l’est encore cette année. Est-ce qu’il a pu te donner un conseil pour la soirée du 12 février ? 

On ne s’est pas vu depuis. Il est en pleine préparation de ‘The Voice‘, il est super occupé. Vianney est tellement positif, c’est un bosseur. À chaque fois que l’on se croise sur les plateaux TV, les promos, il est de bon conseil. Dans le sens où il faut profiter de l’instant et être heureux de la chance qu’on a et respecter le public, leur proposer quelque chose de bien. 

Que peut-on te souhaiter pour la suite de ta carrière ? 

J’aimerais énormément que la tournée se fasse. Il y a une tournée qui démarre en mars avec Noé Preszow. Ce serait mon souhait le plus cher, de rencontrer le public, de retourner sur la route.